SENIORS INTRÉPIDES AU CHARMOY - du 07 NOVEMBRE 2015 (J+2516 après le vote négatif fondateur)

Le Bien Public du 2 novembre dernier publiait un long article annonçant l’ouverture prochaine d’un hypermarché au Charmoy.

Nous avons déjà donné un long commentaire du contenu de cet article qui n’apporte aucune information nouvelle quant à la date d’ouverture du magasin et à sa distribution intérieure et qui, à la différence d’un précédent article du 1er août, omet de donner le point de vue des opposants au projet. Ce qu’il est permis de juger comme étant fort regrettable.

La parution d’une nouvelle photo du site accompagnée d’une courte légende dans Le Bien Public d’hier 6 novembre interroge par sa redondance superflue. Aurons-nous droit à « 30493 » photos d’ici l’ouverture ? Et puis « les bordures de trottoir [qui] commencent à se généraliser », voilà un diagnostic bien inquiétant. À ce rythme, on pourrait bien craindre que les pages locales du Bien Public concernant notre commune ne se transforment peu à peu en annexe des lubies d’une officine artistique « visionnaire » dont le gourou, dans son blog d’hier, allait jusqu’à ériger un hypermarché au rang de monument. Il n’est pas interdit de faire des pages de publicité, mais encore faut-il annoncer la couleur !

Dans l’article du 2 novembre « le chantier du centre commercial avan[çait] à pas de géants ». On comprend donc aisément, que compte tenu de l’activité des engins, l’ambiance y soit peu propice, tant à la rêverie d’une âme d’artiste, qu’à la flânerie du public. Dans ces conditions, un encart rappelant opportunément l’interdiction du chantier au public n’était donc pas superflu, contrairement à certains détails de l’article. Encart non dépourvu, par ailleurs, d’une touche anecdotique, puisqu’il mentionne en particulier l’interception « d’un couple de personnes âgées qui promenait ses petits-enfants sur le chantier ».

Il faut reconnaître que pour un Art d’être grand’père, c’est un Art d’être grand’père un tantinet intrépide !

Le fait a retenu l’attention de Claudi qui a tenté d’imaginer les causes profondes d’une telle intrépidité avant d’en proposer sa vision personnelle dans une libre illustration.

À peine revenu de son dernier carré du Charmoy, Claudi jugeait cette intrépidité comparable à celle d’un Fabrice à Waterloo. Un Fabrice qui voit les détails du champ de bataille pas plus loin que le bout de son nez, mais ne perçoit pas l’évènement dans sa globalité et ses conséquences. C’est que Claudi est un peu nerveux par ces temps, il m’a même avoué se sentir une âme de Cambronne, et je vous jure que les libations n’y sont pour rien !

Enfin précisons bien, ceci afin d’éviter tout malentendu, que le Fabrice en question est Fabrice Del Dongo le héros de la Chartreuse de Parme.

Claudi m’a donc fait part de ses hypothèses, fruits de sa réflexion.

Selon la première de ces hypothèses, ces grands-parents, lecteurs assidus d’un célèbre gratuit auxonnais ou de son avatar numérique, et au surplus férus d’art, auraient tenté de rencontrer l’Hyper-Phidias qui « sculpte l’avenir commercial », ainsi que le « radis monumental » du Rond-point de l’Europe. Ceci afin de parfaire la culture artistique de leurs petits-enfants et d’imprimer à leur sens esthétique une empreinte salutaire et indélébile. Voilà qui part d’un bon sentiment ! Mais contempler à l’envi, et jusque dans ses rêves, un rond-point ou une zone de chantier d’hypermarché n’a jamais fait un prix de Rome !

« SCULPTER L’AVENIR COMMERCIAL » - du 02 NOVEMBRE 2015

Dans une seconde hypothèse, c’est la curiosité qui aurait été le moteur de cette incursion. Curiosité mue – après la lecture décevante de l’article du Bien Public du 2 novembre dernier – par le « mystère » qui plane encore sur « l’aménagement intérieur du magasin ». Et puis, qui sait ? Ces têtes chenues pourraient bien être aussi carrément des espions de la concurrence. N’étant pas atteint, quant à lui, de la manie et du syndrome de l’agent secret, Claudi a résolument écarté cette élucubration. Reconnaissons en effet que ce genre de fable est plus propre à meubler confortablement les pages blanches d’un roman à compte d’auteur en panne que les articles de réflexion d’un blog d’information critique.

Reste la troisième hypothèse qui, finalement, a été retenue comme paraissant être, sinon la bonne, du moins la plus plausible. Rappelons que l’article du Bien Public du 2 novembre dernier se termine sur cet appel à patienter : « Le chantier du centre commercial avance à pas de géants. Encore quelques semaines à patienter ». Oui, c’est clair, nos grands-parents ne sont ni des artistes, ni des curieux, ni même des espions !!! Ce sont tout bonnement d’incorrigibles impatients pour qui, quelques semaines c’est encore trop long, et qui se sont mis en route « à pas de géants » pour constater eux-mêmes de visu !

L’imagination n’étant plus, et depuis longtemps, au pouvoir, mais néanmoins pas encore interdite, Claudi est allé jusqu’à imaginer les deux héros crédibles de cette escapade-incursion.

Il a finalement trouvé un tandem avec un profil qui collait au poil :

Gaston et Arlette Ducharmoy, nos OUIOUIstes de choc de juin 2010, se sont révélés vraiment extra dans le rôle des grands-parents impatients donc intrépides !

Dernière minute : ce matin Claudi a acheté son journal et m’a confié : « J’en ai marre de craquer un euro chaque jour pour lire Le Notin Public ! »

Au menu de l’actualité auxonnaise du jour, un évènement majeur, « ces travaux [qui] auront pour effet d’embellir le rond-point de la Poste » !

C’est vrai que comme nous le rappelait justement hier un blog à l’hyper-audience (et à l’hypermarché) : © « D’une architecture revisitée, ce lieu [le rond-point de la Poste] induit une aura indéfinissable. Une multitude d’émotions évoquent les identités remarquables des événements sociaux et d’urbanisation face à l’avenir. Aujourd’hui, le passé se conjugue avec le présent ».

Et Notin avec Le Bien Public, sans doute ! Dans les conversations auxonnaises, on commence à se marrer sévère !

Vers l'hyper-avenir avec Papy et Mamie de Lure

Vers l'hyper-avenir avec Papy et Mamie de Lure

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 07 novembre 2015 (J+2516 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Revue de presse

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