CHARMOY-CITY : ENTRER DANS PROUST COMME DANS UN MOULIN - du 30 avril 2019 (J+3786 après le vote négatif fondateur)

     Ne trouvez-vous pas, chers lecteurs, que mêlé à présent aux fragrances entêtantes du muguet (qui semblent avoir tourné quelque peu la tête du rédacteur de la page Auxonne Info - Actus & Débats) vient flotter depuis quelque jours dans les rues et les champs de notre bonne ville un fort parfum d’encre et de littérature.

CHARMOY-CITY : DEUX ÉLU(E)S,  UN « OBJECTIF », UN « CONCEPT »… ET LE RESTE - du 29 avril 2019

    Pourquoi alors, en réponse au chœur bien convenu des Bisontins à propos de littérature municipale, ne pas entamer quelques petits airs en solo hétérodoxes ???

   

  « Entrer dans Proust comme dans un moulin »….Ça alors !! Quel drôle de titre !

     Précisons d’abord qu’il peut se justifier.

    Primo, parce-que Proust est mort et secundo, parce-que l’« on entre dans un mort comme dans un moulin ».

     Mais qui, d’abord, a pu proférer pareille inconvenante horreur selon laquelle « on entre dans un mort comme dans un moulin ».

     Je vais vous en boucher un coin les copains bisontins. Celui  qui a écrit cela est un grand écrivain. Jean-Paul Sartre a écrit cela dans sa préface à son ouvrage monumental sur Flaubert intitulé « L’idiot de la famille ».

    Après avoir annoncé sa tentative de « totaliser les informations dont nous disposons » sur un homme particulier, et choisi Flaubert comme cas d’école, Jean-Paul s’interroge :

« À présent il faut commencer. Comment ? Par quoi ? Cela importe peu : on entre dans un mort comme dans un moulin. L’essentiel, c’est de partir d’un problème »

   

     J’ouvre à présent Du côté d’Auxonne et aussitôt j’entre dans Proust « comme dans un moulin », ou plutôt dans une citation de Proust (de celles que les journaleux affectionnent et qui ornent certaines collections de cartes postales pour lettrés) mise en exergue :

« Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est. »

                                                                           Marcel Proust La Prisonnière

    Propos ambitieux, sinon titanesque en regard des buts avoués d’un ouvrage visant simplement à rafraîchir le regard sur notre ville et à en présenter quelques aspects insolites.

    Pour le coup, je n’ai pas dû entrer dans le « moulin » par la bonne porte.

    Une seule issue pour tenter d’y comprendre quelque chose. Comme le poisson rouge dans l’aquarium, replacer la citation dans son contexte !

        Et comme le poisson rouge remis dans l’aquarium, reprend sa respiration, reprendre ma réflexion sur la citation remise enfin dans son contexte !

On peut d’abord constater que la citation est amputée de sa conclusion, complétons-là :

« Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est ; et cela nous le pouvons avec un Elstir, avec un Vinteuil, avec leurs pareils, nous volons vraiment d’étoiles en étoiles »

 

   Précisons qu’Elstir est un peintre et Vinteuil un compositeur, donc deux artistes. Le sens de la citation se précise et si on lit le large extrait que nous donnons en  PDF, on comprend alors que le talent des vrais grands artistes est de permettre de pallier l’incommunication profonde entre les êtres. Pas vrai Raoul ?

    Il ne s’agit pas de voyage, mais en fait du miracle qu’opère le grand art dans la communication entre les êtres.

     Cette citation est sublime et mériterait à elle seule une étude très approfondie.

   

     Mais tel n’est pas le propos, semble-t-il, beaucoup plus modeste de l’ouvrage. À moins, peut-être, qu’un Elstir et un Vinteuil y aient œuvré !

   Au demeurant, Proust n’est pas toujours aussi transcendant. Il sait aborder plus crûment des sujets beaucoup plus terre-à-terre relatifs encore à la communication (non transcendante) entre les êtres.

      Ainsi Albertine, parlant au narrateur d’Andrée enamourée de ce dernier et toute imprégnée de sa relation, nous dit : « Quand elle arrivait [Andrée], si elle venait d’auprès de vous, cela se voyait à la première seconde Nous nous regardions entre nous et nous riions. Elle était comme un charbonnier. Il est tout noir. Un meunier n’a pas besoin de dire qu’il est meunier, on voit bien toute la farine qu’il a sur lui, il y a encore la place des sacs qu’il a portés. Andrée, c’était la même chose… »

(Citation extraite de Marcel Proust À la recherche du temps perdu / La prisonnière, Gallimard, Bibliothèque de La Pléïade, tome III, 1988, page 530)

    Voilà un petit morceau de bon sens et de psychologie populaire mieux adapté, semble-t-il, que la transcendante exergue de Du côté d’Auxonne  à l’étude psychologique du petit comme du grand monde de Charmoy-City en ces périodes électorales ou pré-électorales. 

     Et la citation du meunier,  alors, qu’est-ce qu’on en fait ?

     On pourrait la mettre par exemple, en exergue d’un vieux projet de bouquin adoré des petits lapins !

PARU À LA BIBLIOTHÈQUE IMAGINAIRE DE CHARMOY-CITY - du 13 janvier 2017

     Au fait, après les grands raouts autour de la littérature municipale, l’auteur de ce bouquin a décidé de relancer son projet.

     L’ouvrage sera bientôt en souscription dans les meilleures boulangeries de la rue Thiers ! Ça t’en bouche un coin mon pépère !!! Exit le club des Bisontins, enfin de la littérature locale bon teint autour d’un lieu insolite et de personnages hauts en couleur !

    En primeur, pour les fidèles de nos fidèles, une lecture du poème dédicataire à la gloire du nouveau titre de notre bibliothèque imaginaire.

 

            Un amour de moulin

 

Le grand Alphonse à Fonvielle, avait un moulin

Son fils Léon, le trublion, connaissait bien

Le jeune Marcel et son compagnon Reynaldo

L’argentique, c’est chic, immortalisa le trio.

Vous ne connaissez pas Reynaldo ? Reynaldo Hahn

Ce Reynaldo n’était pas  pas du genre à fair’ l’Hahn

À fair’ l’âne pour avoir du son. D’une opérette

Il fut l’auteur. On y découvre Ciboulette

Jeune et accorte maraîchère encore en fleur

Trahissant ses melons elle fera le bonheur

D’Antonin Mourmelon, fera un beau mariage

Chantons en chœur : « Nous avons fait un beau voyage »

Marcel a Reynaldo, Ciboulette Antonin,

Heureux enfin, qui comme Alphonse a son moulin !

 

ÉCOUTER LE POÈME LU PAR L’AUTEUR

 

Heureux enfin, qui comme Alphonse a son moulin !

Et bien entendu, sa meunière !

 

https://www.youtube.com/watch?v=dozmiHL9bIs

 

P.S. : Muette depuis sa sortie fracassante contre la comcom CAP Val de Saône, la page de nos passionnés, devenus depuis peu  fins lettrés et libraires, publiait hier soir un couplet publicitaire sur un ouvrage de commande et de copinage lancé sur les deniers publics.

     Pour le coup, nos passionnés entrent en campagne, en entrant dans Proust comme dans un moulin !

CHARMOY-CITY : DEUX ÉLU(E)S ET UN « OBJECTIF » (1) - du 24  avril 2019

Dernière minute : Ce matin, Le Bien Public publiait un article intitulé « AUXONNE RENCONTRE Du côté d’Auxonne fait son entrée sur la scène locale ». À suivre…

    Bravo enfin au rédacteur de la page Auxonne Info - Actus & Débats qui, un peu tard, mais enfin, a découvert ce matin le fin mot de toute l’histoire de ce bouquin !

Charmoy-city, un nouveau titre à la bibliothèque imaginaire

Charmoy-city, un nouveau titre à la bibliothèque imaginaire

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 30 avril 2019 (J+3786 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Culture

 

 

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