LA MARCHE DE L’EMPEREUR- du 10 Juin 2017 (J+3097après le vote négatif fondateur)

Dans notre ville napoléonienne qui, « dans l’une des tours [de son] château […] conserve précieusement et fièrement […] le chapeau du célèbre Corse» (Cf. « Côte-d’Or magazine » N° 163 de juillet-août 2016), ce titre pourrait induire en erreur.

LE TOUR DES TOURS DE BÉCANINE - du 24 Août 2016

Tout autre qu’un guide touristique, notre article se veut en fait un coup d’œil à l’ascension fulgurante d’un nouveau Bonaparte dans le paysage politique présent. L’Empereur est en marche !

Devant l’inexorable montée de cet « empereur » en marche, qui n’est certes pas un manchot, on a vu récemment des pingouins de tout poil, terriblement concurrencés, s’agiter sur les marchés. Soulignons que parmi ces pingouins, certains se sont déjà ralliés, d’autres cependant, jugeant opportun de coller à la nouvelle étiquette en vogue et en marche, tentent assez piteusement de se faire passer pour des manchots de la « majorité présidentielle ». Avouons que pour quelques-uns de ces derniers, ce ne sera pas bien difficile !

Anatole-François Thibault dit Anatole France, le bien nommé, que plus personne ne lit aujourd’hui, écrivait en 1908 « L’île des pingouins ».

Un passage de la préface de l’ouvrage constitue à lui seul tout un programme électoral que l’on ne peut taxer de révolutionnaire et que plus d’un pingouin ne renierait pas : « Si vous voulez que votre livre soit bien accueilli, ne négligez aucune occasion d’y exalter les vertus sur lesquelles reposent les sociétés : le dévouement à la richesse, les sentiments pieux, et spécialement la résignation du pauvre, qui est le fondement de l’ordre. Affirmez, monsieur, que les origines de la propriété, de la noblesse, de la gendarmerie seront traitées dans votre histoire avec tout le respect que méritent ces institutions. Faites savoir que vous admettez le surnaturel quand il se présente. À cette condition, vous réussirez dans la bonne compagnie. » (page V de l’édition Calmann-Lévy)

L’œuvre, baroque et bourrée d’érudition, brosse, à travers les pingouins, des tableaux entiers de l’histoire de France. À la fin de l’ouvrage, l’auteur inspiré par son temps, esquisse avec un pessimisme sans illusions les derniers développements de la société occidentale capitaliste sur fond d’attentats anarchistes.

La dernière page, quoique vieillie, est assez éloquente : « elle [la grande métropole] s’enrichit et s’accrut démesurément. On ne trouvait jamais les maisons assez hautes, on les surélevait sans cesse et l’on construisait trente ou quarante étages où se superposaient bureaux, magasins, comptoirs de banques, sièges de sociétés et l’on creusait dans le sol toujours plus profondément caves et tunnels. Quinze millions d’hommes travaillaient dans la ville géante. » (page 416 de l’édition Calmann-Lévy). Ce tableau évoque Métropolis de Fritz Lang (1927). On ne pensait encore pas à sauver la planète !

Devant l’unanimisme béat régnant actuellement, il nous aura manqué un Anatole France pour brosser avec verve et sans concession, un tableau objectif de l’épisode réputé inédit que traverse l’histoire politique de notre pays.

Après une croisière au Square Darcy, Claudi vous emmène aujourd’hui en croisière vers l’Île des Pingouins…

LE FUTUR TITANIC EN CROISIÈRE AU SQUARE DARCY - du 11 mars 2017

Le Trocadéro en route vers l'Île des Pingouins

Le Trocadéro en route vers l'Île des Pingouins

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 10 juin 2017 (J+3097 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Analyses et réflexions

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