CAHIERS DE VACANCES À CHARMOY-CITY : VACCINATION ET HISTOIRE (3) - du 16 août 2021 (J+4625 après le vote négatif fondateur)

    C’était hier le 252ième  anniversaire de la naissance de Napoléon Bonaparte et en plein après-midi, comme pour venir saluer cet anniversaire d’un foudre de guerre, le tonnerre de l’orage a éclaté sur notre bonne ville déclenchant une mitraille de grêlons épars tambourinant sur les vieux toits.  Plus pacifiquement,  nous dédions à la  mémoire  du « Petit Caporal » ce 3ième « cahier de vacances ».

   Un cahier dans lequel les amateurs studieux pourront entrer à défaut d’entrer au Musée pour y suivre un guide avisé…

CHARMOY-CITY, EN SUIVANT LE GUIDE - du 14 août 2021

    Notre  précédent cahier était consacré à Elisa Bonaparte, sœur cadette préférée de Napoléon et administratrice avisée, notamment en matière de vaccination

CAHIERS DE VACANCES À CHARMOY-CITY : VACCINATION ET HISTOIRE (2) - du 12 août 2021  

    Le présent cahier fera d’abord un point rapide sur Napoléon et la vaccination, thème largement repris dans les médias, et les médias corses tout particulièrement…

https://www.corsematin.com/articles/storia-nostra-1811-quand-napoleon-ordonnait-de-vacciner-le-roi-de-rome-lempereur-decrete-la-mobilisation-contre-la-variole-115134

   Il est clair que sur ce point, il n’y a plus grand-chose à inventer !

   Reprenant le thème rebattu de Napoléon et de la vaccine, nous dirons en résumé que Napoléon fut toujours un fervent partisan de la vaccination dont il vanta les mérites et assura la promotion. En mai 1811, il fit vacciner son fils Napoléon-François, Roi de Rome (l’Aiglon) à l’âge d’un mois.

    La large publicité qu’il donna à l’évènement constitua, n’en doutons pas, une forte incitation pour tous les parents à faire de même. Notons toutefois qu’en dépit de fortes et nombreuses incitations, l’Empereur, à la différence de sa sœur Elisa, ne décréta jamais l’obligation vaccinale. Pourquoi ?  En raison sans doute des difficultés d’application d’une telle mesure sur toute l’étendue de l’Empire….

   C’est donc un siècle plus tard que la vaccination contre la variole fut imposée par un décret d’application de la loi du 15 février 1902 en ces termes :

« La vaccination antivariolique est obligatoire au cours de la première année de la vie, ainsi que la revaccination au cours de la onzième et de la vingt-et-unième année »

    Sans sortir totalement du domaine de la médecine nous terminerons cet article par un témoignage du médecin François Antomarchi qui, à partir de septembre 1819 assista l’Empereur malade jusqu’à sa mort le 5 mai 1821.

  En 1825, il publie à Bruxelles les Derniers moments de Napoléon, ou complément du Mémorial de Ste-Hélène. Cet ouvrage constitue avec Napoléon dans l’exil,  témoignage de  O’Meara, précédent médecin de l’Empereur à Sainte-Hélène expulsé par l’autorité anglaise en juillet 1818, un complément intéressant du très  célèbre Mémorial de Sainte-Hélène de Las Cases.

 

    Dans le cadre restreint de cet article nous évoquerons seulement le témoignage d’Antomarchi relatif aux relations privilégiées entre Napoléon et sa sœur Elisa.

   À la date du 26 décembre 1820 ( page 793, tome 2, de l’édition illustrée du  Mémorial, suivi de Napoléon dans l’exil et de Derniers moments de Napoléon Paris, Bourdin, 1842 ) Antomarchi note :

     « L’Empereur a passé une meilleure nuit. Il lit avec avidité les journaux venus d’Europe ; il apprend la mort de sa sœur, la princesse Elisa. Cette nouvelle le plonge dans la stupeur. Il était dans son fauteuil, la tête penchée, immobile, en proie au plus profond chagrin. »

    Cette triste nouvelle avait mis plus de quatre mois pour parvenir à l’exilé, puisque la princesse, alors âgée de 33 ans était morte prématurément au début d’août 1820, près de Trieste, dans la Vénétie alors autrichienne.

    À la page 795, Antomarchi rapporte les paroles de l’Empereur à propos de cette sœur aimée. Nous en donnons ici un long passage :   

       « Elle était devenue extrêmement délicate. Elle m’assurait qu’elle eût été obligé [sic] de garder constamment le lit, si elle eût voulu s’écouter, qu’il n’y avait que la grande activité qui pût la faire vivre.

     Je suis de son avis, je pense qu’une vie active est toujours favorable à la santé ; j’en ai fait l’expérience sur moi-même et vous pouvez observer aujourd’hui les conséquences du régime contraire.

    Dès son enfance Elisa fut fière et indépendante, elle nous tenait tête à tous. Elle avait de l’esprit, une activité prodigieuse, et connaissait les affaires de son cabinet, de ses États, aussi bien qu’eût pu le faire le plus habile diplomate.

  C’était elle qui s’occupait des affaires extérieures […] et quelquefois même me forçait de me mêler des discussions.

   Vive, sensible, elle était facilement émue. La moindre contrariété suffisait à la mettre en colère, mais cette colère s’évanouissait presque aussitôt car Elisa avait un cœur excellent, élevé, généreux. »

   Ce témoignage montre que dans l’aventure impériale de Napoléon, les relations avec sa fratrie constituent un important volet.

   En ce 16 août de l’année 2021, année de commémoration de la mort, le 5 mai 1821, de l’Empereur en exil à Sainte-Hélène, Claudi emprunte à Antomarchi son témoignage, et à l’illustrateur des Derniers moments de Napoléon son image du jour…

Au seuil de l'année 1821, triste nouvelle pour l'Empereur.jpg

Au seuil de l'année 1821, triste nouvelle pour l'Empereur.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 16 août 2021 (J+4625 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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