CHARMOY-CITY : LA MÉDIATHÈQUE LIEU DE MÉMOIRE DE L’OIGNON ? - du 28 novembre 2017 (J+3268 après le vote négatif fondateur)

         Il y a quelque temps, nous avions rendu compte d’une enquête intitulée : « Auxonne... enquête dans la capitale du Val de Saône ! »

      Cette enquête, parue dans « L’Écho des communes », publication en ligne à visée promotionnelle offrait au lecteur un tour d’horizon de notre cité commenté et illustré par   notre premier édile et son adjointe à l’urbanisme.

    Nous y avions relevé ces citations relatives à l’oignon, notre sujet de ce jour, et plus généralement à l’agriculture locale :

« Ne soupirez pas non plus contre l’odeur de l’oignon dans toute la cité : c’est fini » ceci au début de l’article, et  plus loin, dans le corps de l’article:

    « Les agriculteurs, les maraîchers : c’est fini. La déshydratation de l’oignon aussi, même si la 33ème  fête de l’Oignon s’est déroulée à Pluvet, près de Genlis. »

CHARMOY-CITY : SPLENDEURS ET MISÈRES DE L’OIGNON - du 05 novembre 2017

     Ces citations nous ont semblé comme un glas de l’oignon résonnant, en place d’angélus sur les champs désertés !

     La déshydratation se serait donc évaporée et l’odeur avec ! Un plaisir olfactif ineffable nous a donc été retiré. Le relent s’est enfui, mais il est temps encore de préserver la mémoire !

     Un récent article paru le 20 courant dans Le Bien Public envisageait de faire de la nouvelle médiathèque « un pôle de référence sur Napoléon Bonaparte »

      CHARMOY-CITY : LES PHILOSOPHES, LE POLYÈDRE ET LA MÉDIATHÈQUE- du 23 novembre 2017

     Le projet est ambitieux car le catalogue général de la Bibliothèque nationale de France compte 40150 documents de nature diverse répondant au mot-clef « Napoléon Bonaparte ».

     Or le même catalogue interrogé au mot-clef « oignon » donne au total 300 documents divers relatifs au sujet.

     Dès lors, l’ambition de constituer au sein de la nouvelle médiathèque, un pôle de référence sur l’oignon se révèlerait un défi plus facile à relever et permettrait du même coup de préserver une mémoire, sinon olfactive, du moins documentaire sur notre bulbe emblématique local !

    Ce fonds comprendrait au premier chef de nombreux  livres de recettes, des livres illustrés pour enfants, des chansons et musiques diverses en partitions, disques, ou CD. On n’omettrait pas d’y inclure quelques vieux vinyles rares de succès consacrés.

https://www.youtube.com/watch?v=bVOrg2ggwGg

https://www.youtube.com/watch?v=lEW_FUu1Qc4

     Bien entendu, des ouvrages plus techniques y trouveraient leur place, ainsi que des ouvrages historiques rares, sans oublier les publications attestant du rayonnement international de l’oignon (à titre d’exemple, les notices suivantes sont tirées de la BnF) :

Montigaud, Jean-Claude (1941-....)

La Filière "oignons deshydratés" : problèmes techniques et économiques / Jean-Claude Montigaud, P. Varoquaux

INRA   1982 

Hygiène militaire. Nouveau guide culinaire moderne à l'usage du soldat pour la préparation et la variation de ses ordinaires par l'emploi de la soupe française au gras et à l'oignon, procédé Grémailly, fils aîné...

Librairie militaire J. Dumaine 1881

[Mazarinade. 1649]

L'Oygnon, ou L'union, qui fait mal à Mazarin, avec quelques autres pièces du temps, contre luy

Państwowe muzeum imienia Przypkowskich (Jędrzejów, Pologne)

La Soupe à l'oignon à la Przypkowski / Musée Przypkowski

Chapitre de l'ordre des gastronomes Pomiane de Pologne 1967

        Dans notre Val-de-Saône, la migration de l’oignon du secteur agro-alimentaire, vers le secteur culturel et patrimonial pourrait être ainsi un des signes majeurs de la nouvelle révolution sociétale en marche.

    En résumé : l’oignon, de la SITPA (Société Industrielle de Transformation de Produits Agricoles) au site patrimonial !

      Les vieux Auxonnais ont bien connu la SITPA que le populaire prononçait d’ailleurs habituellement SIMPA, sans doute en mode d’assonance  plus douce. SIMPA c’était plus sympa et ça faisait oublier les larmes de l’oignon.

   Cet oignon épluché en tâche à domicile qui permettait d’arrondir les fins de mois dans les foyers modestes. Adolescent, votre serviteur a pratiqué occasionnellement. Sans grand succès à vrai dire ! Mais j’ai connu des virtuoses aux yeux rougis qui sortaient vaillamment leur journée !

    Dans le même temps, au rayon articles de pêche, j’ai tenté le montage des hameçons en tâche à domicile pour le magasin Prévost qui n’était pas encore le P’tit Coup de Pouce, mais je n’avais pas le coup de main et puis, ça me rappelait trop les lignes emmêlées à la pêche à l’ablette !

    Finalement, ça grainait plus d’aller ramasser les treuffes chez les maraîchers : longue Béa et ronde Sirtema

    Ah ! Chers vieilles senteurs de 1960, madeleine de Proust du Val-de-Saône, senteurs d’oignon et de manne !

LES BOUTIQUES ÉPHÉMÉRES, UNE MANNE POUR LE COMMERCE DE CENTRE-BOURG ? - du 30 juin 2017

    En été 1966, j’ai même bossé à la SIMPA, dans l’usine à droite, juste à la sortie du Pont de France. J’étais fier de ma carte de sécu toute neuve !

    À la chaîne à piquer les oignons sur le tapis, entouré de bonnes dames en bonnet blanc, j’adorais leur franc-parler. Le contremaître était un homme, évidemment, grincheux parfois !  L’égalité des sexes et la langue de bois n’avaient pas encore triomphé. L’oignon faisait encore pleurer ! Et l’on savait encore rire !

     Je m’enrhumais parfois dans les chambres froides, grands cimetières de poulets congelés et éviscérés, raides comme la justice et durs comme des pavés. C’était « mes universités » !  Aux p’tits oignons !

Mémoires sympas de la S.I.M.P.A.

Mémoires sympas de la S.I.M.P.A.

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 28 novembre 2017 (J+3268 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Figures libres

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