CHARMOY-CITY : CONSÉQUENCES LOCALES ET ANECDOTIQUES DU 4 SEPTEMBRE 1870 - du 11 septembre 2021 (J+4651 après le vote négatif fondateur)

    Dans notre précédent article, nous avions évoqué le 4 septembre 1870

CHARMOY-CITY : D’UN 4 SEPTEMBRE  L’AUTRE - du 08 septembre 2021

     Le 4 septembre 1870, la République était proclamée sur les cendres fumantes du Second Empire défait par la Prusse de Guillaume.

    Un tel changement ne va jamais sans conséquences sur les signes du pouvoir déchu, inscrits dans les rues et sur les places d’un pays. Il arrive parfois aussi que  l’« épuration » épargne quelques-uns de ces signes.

   Ainsi de la statue de Napoléon Bonaparte érigée en 1857 sur notre place d’Armes sous le règne de son neveu Louis-Napoléon Bonaparte, le futur vaincu de Sedan.

    Par bonheur, on se contenta, en guise de « dénapoléonisation »  d’envoyer symboliquement à la fonte les quatre aigles de bronze qui en ornaient à l’origine le piédestal.

CHARMOY-CITY : BONAPARTE    MENACÉ PAR LES DÈBOULONNEURS ? (1) - du 15 juin 2020

   L’actuelle rue Carnot, qui n’échappa pas à la « dénapoléonisation »,  est un modèle « caméléonesque » de désignation au gré des régimes. Nommée rue d’Artois (le roi Charles X était Comte d’Artois) sous la restauration, elle devint rue d’Orléans après la révolution de 1830 quand Louis-Philippe Ier d’Orléans monta sur le trône. Après la chute de ce dernier en 1848, et  un court épisode républicain clos par le coup d’état du 2 décembre 1851, puis l’avènement du Second Empire en 1852, elle prit le nom de rue Louis Napoléon.

       Après la chute de Napoléon III (Louis-Napoléon Bonaparte) elle devint rue des Casernes, puis rue Carnot dans la dernière décennie du siècle à la suite de l’assassinat du Président de la République Sadi Carnot par l’anarchiste italien Caserio.

   À propos de Casernes, l’actuel Quartier Bonaparte, occupant les bâtiments de l’ancienne École Royale d’Artillerie, se nommait avant 1870, Caserne Napoléon.

    Il  prit le nom de Caserne Chambure après la chute du Second Empire. C’est sans doute l’arrivée dans ses murs, entre les deux guerres, du 1er  Régiment d’Artillerie Divisionnaire, héritier des traditions du Régiment de La Fère qui motiva, en 1935, la désignation de Quartier Bonaparte qu’il conserve aujourd’hui.

    Pour passer au monde de l’enseignement et de l’éducation nous citerons le cas de l’actuel Lycée Prieur.

   Durant un court épisode,  et par décret impérial du 18 mai 1863, suite à la demande du Conseil municipal d’Auxonne, Claude Phal-Blando étant maire, il prit le nom de Collège Bonaparte.

.  L’établissement connaît ainsi, lors des années 1863-64 un essor particulier concrétisé par la réalisation d’importants travaux : aménagements intérieurs et installation de  dortoirs dans les combles. Un fronton est construit, portant les armes de la Ville d’Auxonne et, en lettres d’or, l’inscription prestigieuse : Collège Bonaparte.

   Les élèves portent un uniforme à boutons dorés. Sur ces boutons figurent l’aigle impériale et l’inscription « Collège Bonaparte Auxonne ».

   Dans le même temps, on restaure la « Chambre Bonaparte » à l’extrémité nord du premier étage Un chambre qui  n’abrita jamais le sommeil du Lieutenant Bonaparte  comme le démontrera plus tard l’article suivant : A. Cornereau, Une supercherie de l’histoire d’Auxonne, La chambre de Bonaparte, M émoires de la Societé Bourguignonne de Géographie et d’Histoire,  Dijon, 1904.

   . Cette pièce, un salon sans doute, faisait en réalité partie de  l’appartement de Jean-Louis Lombard professeur de mathématiques aux Ecoles Royales d’Artillerie. Si Bonaparte n’y dormit jamais, de nombreux témoignages attestent cependant qu’il y rendit de fréquentes visites à son professeur.

   Les forts en maths pourront découvrir dans l’un de nos anciens articles, une vision assez libre, mais très proche de la réalité, de la dite « Chambre de Bonaparte ».

BONAPARTE À AUXONNE ou le Promeneur Solitaire Corse (6) - du 25 septembre 2017

     Claudi vous fait découvrir dans son illustration du jour la plaque en lettres d’or au fronton du Collège Bonaparte, reconstituée fidèlement d’après un cliché de ses fragments (conservés actuellement dans les réserves du Musée) et le fameux bouton doré de l’uniforme des collégiens d’avant la chute du Second Empire (coll. part.).

   Pour terminer, ajoutons que le Collège Bonaparte devint après la défaite de 1870 Collège municipal d’Auxonne, et ce, jusqu’en 1895, date à laquelle, à la demande du Conseil municipal, confirmée par décret du président de la République, le Collège municipal devint Collège Prieur de la Côte d’Or. Une nouvelle plaque fut donc posée pour remplacer la précédente, elle subsiste encore aujourd’hui au-dessus du porche d’entrée.

    Elle a pour vis-à-vis une autre plaque sur la maison natale de Prieur. On en apprendra plus sur Prieur en consultant l’article en lien ci-dessous.

CHARMOY-CITY : LA MAISON NATALE DE CLAUDE-ANTOINE PRIEUR À LA UNE - du 28 NOVEMBRE  2019

   POST-SCRIPTUM

   Les thèmes napoléoniens étant d’une brûlante actualité nous avons dû abandonner momentanément la Croix des Sarrasins. Que nos lecteurs se rassurent cependant, la suite de l’article en lien ci-dessous est toujours au programme.

CHARMOY-CITY : UNE CROIX ET DES SARRASINS (1) - du 05 septembre 2021

Quand le nom de Bonaparte ornait le fronton du collège d'Auxonne.jpg

Quand le nom de Bonaparte ornait le fronton du collège d'Auxonne.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 11 septembre 2021 (J+4651 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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