AUXONNE : UN CHÊNE BLÜCHER BIENTÔT AU SECOURS DU CHÊNE NAPOLÉON ? (2) - du 26 septembre 2023 (J+5396 après le vote négatif fondateur)
26 sept. 2023AUXONNE : UN CHÊNE BLÜCHER BIENTÔT AU SECOURS DU CHÊNE NAPOLÉON ? (2) - du 26 septembre 2023 (J+5396 après le vote négatif fondateur)
Nous poursuivons notre série dont c'est aujourd'hui le deuxième épisode et qui aura encore une suite. Dans le précédent épisode nous découvrions l'existence d'un chêne Blücher chez notre jumelle polonaise
AUXONNE : UN CHÊNE BLÜCHER BIENTÔT AU SECOURS DU CHÊNE NAPOLÉON ? (1) - du 15 septembre 2023
Sans quitter notre bonne ville d'Auxonne, nous avons entrepris de mener une enquête à propos de cet arbre du genre Quercus (il s'agit d'un chêne pédonculé) jusqu'en Pologne. Internet facilite bien les choses !
Un arbre du genre Quercus ! Une drôle d'idée me direz-vous !
Rien de plus évident ! Un arbre du genre Quercus napoléonien de surcroît comme nous allons bientôt le découvrir et qui a de quoi nous rendre jaloux, nous qui n'avons plus de Chêne Napoléon !
Ce chêne Napoléon dont le Commandant Bois disait dans son excellent ouvrage Napoléon Bonaparte lieutenant d'artillerie à Auxonne (Paris, Flammarion, 1898, pp.108 &109) :
« C'est sur la lisière de la forêt de la Crochère, au hameau de la Cour […] que s 'élève le Chêne Napoléon. Avant la chute de Napoléon III, les promeneurs allaient volontiers, pendant la belle saison, s'asseoir sous le feuillage de cet arbre séculaire, qui avait abrité le futur empereur. Le lendemain de la fête d'Auxonne, au commencement de septembre, les visiteurs s'y rendaient par milliers, pour se livrer aux jeux et aux danses, et faire des repas champêtres sur le gazon.
Aujourd'hui [en 1898], le Chêne Napoléon est abandonné, sinon oublié : objet d'indifférence pour les anciens, il est inconnu de la jeunesse actuelle. »
Un article en ligne de la presse locale d'Ostróda nous a permis d'en apprendre un peu plus sur un autre chêne bien dru celui-là, que visiblement on n'oublie pas et qui, comme l'indique le titre de l'article en question, figure au palmarès des finalistes de « l'arbre de l'année 2023 ».
Le plus simple est de se référer à l'article « d'Ostróda flash » en question. Il est en polonais, mais promis, notre rédaction vous en traduira l'essentiel, du moins en ce qui nous concerne nous les Auxonnais qui n'avons plus de Chêne Napoléon à La Cour !
Voici notre traduction des paragraphes 2 et 3 (chapeau de l'article non inclus) concernant le chêne en question :
« Le chêne communément appelé Chêne Napoléon est officiellement appelé Chêne Blücher. Ce nom lui fut donné en 1913, à l'occasion du centenaire de la « Guerre de Libération de 1813 ». Le général Gebhart Leberecht von Blücher était l'un des commandants des troupes alliées lors de la Bataille des Nations à Leipzig en 1813 [N.D.L.R. Chantecler : cette bataille qui se déroula du 17 au 20 octobre 1813 fut une défaite pour Napoléon]. Blücher devait par la suite commander avec le duc de Wellington, à la bataille de Waterloo.
« Des anecdotes, tant anciennes qu'actuelles, sont associées au chêne Blücher. L'une d'elles fait référence à l'appellation « Chêne Napoléon » donnée communément à l'arbre. L'empereur Napoléon Bonaparte entra à Ostróda avec son armée en 1807 et vécut pendant plus d'un mois dans l'ancien château teutonique. La légende raconte que pendant ses loisirs, il se reposait en un lieu de prédilection - sous un grand et magnifique chêne. D'où le nom donné communément à l'arbre. »
Cette perspective idyllique dépeignant l'Empereur se reposant, à ses moments de loisirs sous le grand et magnifique chêne semble plus conforme à la légende qu'à la réalité historique.
Sachant que l'Empereur séjourna à Osterode du 21 février au 31 mars 1807 et que le chêne en question était isolé et éloigné d'environ deux kilomètres de son quartier général de l'Ordenschloss, on imagine mal l'Empereur se reposant dans une solitude enneigée sous un chêne dépouillé de ses feuilles et qui n'avait pas encore l'imposante stature qu'on peut admirer aujourd'hui.
Arrivé à Osterode depuis quelques jours, Napoléon n'écrivait-il à l’Impératrice Joséphine : « Je suis dans un mauvais village, où je passerai encore bien du temps : cela ne vaut pas la grande ville ». Cette confession ne plaide pas pour des promenades dans la campagne.
Dans sa monumentale édition illustrée de Histoire de l’Empire (Paris, Lheureux, 1865) Adolphe Thiers relate le séjour de l'Empereur :
« C’est du petit bourg d’Osterode que Napoléon ordonnait toutes ces choses.[…] Napoléon avait voulu donner l’exemple de la résignation en restant au milieu d’eux. Les officiers de chaque corps envoyés à Osterode pouvaient dire qu’ils ne l’avaient pas trouvé mieux établi que le dernier d’entre eux » (p. 405 ).
Et plus loin : « Telle est la multitude d’objets dont il s’occupait dans le bourg d’Osterode, vivant dans une espèce de grange, d’où il contenait l’Europe et gouvernait son Empire » (p. 407 ).
Visiblement surbooké et surmené, l'Empereur n'avait certainement pas le temps de rendre visite au chêne.
Reprenons la phrase « d'Ostróda flash » : « La légende raconte que pendant ses loisirs, il se reposait en un lieu de prédilection - sous un grand et magnifique chêne. D'où le nom donné communément à l'arbre. »
Ne semble-t-elle pas s'appliquer plutôt au jeune lieutenant en second du Régiment de la Fère et à feu le chêne de La Cour.
Les échanges récents Auxonne-Ostróda sont sans doute à l'origine de ce phénomène de chênes communicants qui ouvre des perspectives que nous ne manquerons pas de développer dans un prochain épisode....
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 26 septembre 2023 (J+5391 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Amitiés internationales