LE POIDS DES MOTS (3) - du 10 SEPTEMBRE 2015 (J+2458 après le vote négatif fondateur)

Dans notre précédent article de cette série, intitulé « Le poids des mots (2) », nous avions commencé à découvrir, à travers la qualité de son site officiel, le talent communicationnel du maire de PUSEY, bourgade de Haute-Saône limitrophe de Vesoul

C’est encore vers PUSEY que nous porterons aujourd’hui notre regard à propos d’un évènement : l’inauguration de la « bretelle » (19 septembre 2014). Cette inauguration devait offrir au premier magistrat de PUSEY, une occasion opportune d’exprimer son parler vrai et de donner libre cours à sa « colère ».

L’Est Républicain dans son numéro du lendemain, titrait « Inauguration Pusey tient sa bretelle ». Selon les termes de l’article, Yves Krattinger, président du Conseil général de Haute-Saône « a réitéré son soutien à ce projet de 350 000 euros », ce qui, entre nous, ne coûte pas trop cher et arrange bien les promoteurs.

Dies irae, donc, que ce jour d’inauguration, où le maire de PUSEY devait exprimer sa « colère » lors d’un discours prononcé dans une salle puséenne en présence d’Yves Krattinger, président du Conseil général de Haute-Saône et de diverses personnalités du monde économique local.

De ce discours, dailymotion nous conserve un témoignage. Ce témoignage-vidéo, réalisé par La Presse de Vesoul, est intitulé « La colère du maire de Pusey ». Nous n’inventons donc rien.

La description du document précise :

« Retoqué au début de l'été, par la commission d'équipement commerciale de la Haute-Saône, le dossier d'Oasis 3 à Pusey continue de soulever la colère de René Regaudie, maire de la localité. Vendredi 19 septembre 2014, à l'occasion de l'inauguration d'une bretelle reliant la zone commerciale Oasis 1 et Oasis 2, l'élu a annoncé qu'il irait défendre ce dossier au niveau national, rappelant qu'il était question de 200 emplois et de 25 millions d'euros d'investissements. La vidéo de La Presse de Vesoul. »

Le propos ne manque pas d’intérêt par sa valeur d’exemple. Une chose est certaine au moins, on ne saurait le taxer de fadeur ! Et bien que, pour certains passages, la qualité sonore du document laisse à désirer, nous avons tenté de retranscrire le plus fidèlement possible le discours, en y apportant, pour la bonne compréhension de nos lecteurs/trices, quelques précisions en note. Voici donc :

http://www.dailymotion.com/video/x26a2dz_oasis-3-la-colere-du-maire-de-pusey_news

« La colère du maire de Pusey » (Texte retranscrit par nos soins d’après la vidéo de La Presse de Vesoul)

« Je te [« te » : N.D.L.R. Chantecler : le Maire s’adresse au Président du Conseil général de Haute-Saône] remercie parce qu’il y a que le Conseil général qui nous a soutenu là-dedans [« là-dedans » N.D.L.R. Chantecler : dans le projet Oasis 3, projet de zone commerciale refusé par la CDAC du 20 juin précédent, lors de laquelle les seuls votes favorables avaient été ceux du maire de PUSEY et du Conseil général], quoi.

Et ça je le regrette, je le regrette parce que je pense que beaucoup de personnes font fausse route aujourd’hui. Oasis 3, c’était des enseignes, des représentants de SOPIC [N.D.L.R. Chantecler : SOPIC est le promoteur d’Oasis 3] sont là qui pourront vous le confirmer, et aujourd’hui, ce n’est plus comme il y a vingt ans, ou il y a dix ans quand on a fait le LECLERC, quoi, où on passait devant la commission départementale, quoi, c’était une enseigne. Aujourd’hui, les enseignes, elles restent chez elles si elles n’ont pas l’accord de la CDAC et si elles n’ont pas les permis de construire, et elles veulent pas se mouiller, c’est ça Pierre ? [N.D.L.R. Chantecler : il s’adresse à Pierre Quinonero représentant de la SOPIC présent dans la salle]. Elles veulent pas se mouiller, quand y a des affaires comme ça.

Quand vous savez les enseignes qu’on avait, que vous aviez, et le nombre des enseignes qui devaient venir à Pusey, moi je regrette, mais je pense, et je pèse mes mots, quoi, que c’est de l’incompétence de certaines personnes, quoi, de certaines personnes qui ont refusé cette Oasis 3.

Aujourd’hui il se passe des choses, on va en national, j’irai défendre le dossier, comme j’en ai le droit [N.D.L.R. Chantecler : en CNAC]. Je pense que quand on laisse passer 200 emplois dans la région, quand on laisse passer 25 millions d’investissements, qui sont en gros destinés, et je parle sous la responsabilité de SOPIC, aux entreprises locales, vu la situation où on est aujourd’hui, uniquement ça, on devrait applaudir qu’on trouve des investisseurs qui viennent sur la région.

Malheureusement ce n’est pas le cas. On ira en national, on ira peut-être plus loin s’il faut, et s’il faut repartir à la base, je repartirai à la base [passage inaudible]. J’irai jusqu’au bout s’il faut, quoi, parce que je pense que c’est indispensable qu’on ait dans l’agglomération vésulienne des zones commerciales qui soient dignes de ce nom, avec des enseignes nouvelles qui apporteront une clientèle qui va partir à l’extérieur.

Vous avez vu dernièrement, quoi, il y a quelque temps, Besançon fait une nouvelle zone commerciale, entre 15 et 17 hectares, heureusement il ya un petit problème d’achat foncier qui peut les retarder, qui peut nous avantager, et elle s’appelle Portes de Vesoul [échanges de signes entendus avec le Président du Conseil général de Haute-Saône]. Alors je ne sais pas si c’est une provocation ou c’est quoi, quoi. J’ai eu des contacts avec la mairie de Besançon, on m’a dit, mais attends, adresse-toi à qui il faut, c’est pas à nous [petit rire du conférencier]. Nous on ramasse ce que les autres [« les autres » N.D.L.R. Chantecler : sans doute les commerçants du centre-ville de Vesoul] ne veulent pas, alors j’ai dit merci, c’est bien, tu vois, et ils ont entièrement raison.

Mais je voudrais aujourd’hui vous dire qu’Oasis 3, telle qu’elle était prévue, ça ne touchait en aucun cas les commerces du centre-ville [N.D.L.R. Chantecler : de Vesoul]. Bien au contraire, dans toutes les régions, dans toutes les agglomérations, où il y a une agglomération forte en commerces, automatiquement, les commerces de centre ville marchent bien.

Alors, il y a eu une manifestation lors de la CDAC, c’est vrai qu’on m’a sifflé, puisqu’on m’a vu, machin. Au contraire, plus on me siffle plus je suis actif, alors faudrait qu’ils me sifflent tous les jours, quoi, parce que je vous garantis, ils ne me feront pas fermer ma gueule [passage inaudible].

Alors, moi, les dialogues, les machins, c’est bien gentil, mais faut savoir ce qu’on veut faire aujourd’hui. Aujourd’hui, on est devant une situation où on laisse crever le commerce du centre ville, mais également les zones commerciales, parce qu’il faut pas oublier que les enseignes qui vont aller là-bas, quoi, ils vont encore attirer une nouvelle, la clientèle de Vesoul vers Vesoul [N.D.L.R. Chantecler : passage assez obscur].

D’ailleurs, aux Portes de Vesoul, ils disent bien que c’est pour prendre les clientèles de Vesoul, quoi, et puis de Rioz [le Président du Conseil général de Haute-Saône aquiesce : « Ah ! Oui ! »], parce que même à Rioz [N.D.L.R. Chantecler : bourg haut-saônois d’un millier d’habitants entre Vesoul et Besançon], parce qu’il y a des personnes de Rioz qui y vont, j’en ai rencontré dans le magasin à Daniel [N.D.L.R. Chantecler : probablement le LECLERC de Monsieur Daniel Prunier à PUSEY], quoi, cette semaine, qui viennent ici en disant on est plus tranquille qu’à Besançon. Alors je vois pas, comment aujourd’hui, on peut refuser des affaires comme ça »

Notre bref commentaire :

Le discours a le mérite d’être exprimé dans un style très libre, il démontre en particulier la proximité familière que le maire de PUSEY entretient avec les promoteurs et les patrons de grandes enseignes locales : « c’est ça Pierre ? », « le magasin à Daniel ». Il montre aussi le caractère résolu, voire opiniâtre, de l’engagement de l’élu face aux oppositions « Au contraire, plus on me siffle plus je suis actif, alors faudrait qu’ils me sifflent tous les jours, quoi, parce que je vous garantis, ils ne me feront pas fermer ma gueule », l’homme ne manque pas de caractère, il semble révéler par ailleurs, un penchant assez modéré pour la concertation : « Alors, moi, les dialogues, les machins, c’est bien gentil, mais faut savoir ce qu’on veut faire aujourd’hui ». En conclusion, « Daniel et Pierre » devraient pouvoir compter sur un bon allié et un partenaire convaincu en la personne du maire de PUSEY.

Par ailleurs, certaines affirmations optimistes peuvent laisser songeur, ainsi de cette dernière: « Mais je voudrais aujourd’hui vous dire qu’Oasis 3, telle qu’elle était prévue, ça ne touchait en aucun cas les commerces du centre-ville. Bien au contraire, dans toutes les régions, dans toutes les agglomérations, où il y a une agglomération forte en commerces, automatiquement, les commerces de centre-ville marchent bien ».

Je ne suis pas spécialiste en la matière, mais les professionnels du commerce de centre-ville rejettent assez généralement ce genre d’argument !

Argument qui est, en revanche, toujours mis en avant par les partisans et les acteurs des zones commerciales périurbaines !

Mais de cela, nous reparlerons dans notre prochain article. En attendant, « le magasin à Daniel » a bien inspiré Claudi pour son dessin d’aujourd’hui !

Nous renvoyons nos lecteurs/trices qui voudraient faire plus ample connaissance avec « Daniel » à notre article

LE PANIER DE LA MÉNAGÈRE - du 05 JUILLET 2014

P.S. : Conseil municipal hier soir 9 septembre à AUXONNE. Pas un mot concernant l’évolution du chantier du Charmoy ni de confirmation sur la date d’ouverture prévisible du « magasin à Raoul ». La discrétion proverbiale du début (hiver 2008-2009) prévaudrait-elle encore ?? Cette semaine, vous ne pourrez pas lire votre Chantecler au SATI, cet organisme étant fermé momentanément pour cause de déménagement.

UNE STATUE POUR LE DÉFENSEUR - du 23 AOÛT 2014

LE POIDS DES MOTS (3) - du 10 SEPTEMBRE 2015 (J+2458 après le vote négatif fondateur)

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 10 septembre 2015 (J+2458 après le vote négatif fondateur)

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