LE POIDS DES MOTS (4) - du 13 SEPTEMBRE 2015 (J+2461 après le vote négatif fondateur)
13 sept. 2015LE POIDS DES MOTS (4) - du 13 SEPTEMBRE 2015 (J+2461 après le vote négatif fondateur)
Nous en étions restés à la « colère » du maire de PUSEY et à son « magasin à Daniel » et nous avions annoncé pour aujourd’hui notre intention de donner d’autres exemples d’un argument-type exprimé dans le discours de « colère », argument-type selon lequel le développement des zones commerciales périurbaines favoriserait la santé commerciale des centres-villes. Rappelons au préalable les termes employés par le maire de PUSEY dans son discours du 19 septembre 2014 :
« Mais je voudrais aujourd’hui vous dire qu’Oasis 3, telle qu’elle était prévue, ça ne touchait en aucun cas les commerces du centre-ville. Bien au contraire, dans toutes les régions, dans toutes les agglomérations, où il y a une agglomération forte en commerces, automatiquement, les commerces de centre-ville marchent bien ».
En résumé, répétons-le, selon cette argumentation, très répandue chez les promoteurs de grandes surfaces et leurs hommes-liges, bien loin de nuire aux commerces de centre-ville, la création de zones commerciales périphériques favoriserait « automatiquement » l’activité de ceux-ci !
L’argument est communément répandu et les exemples ne manquent pas. Parmi ces exemples, nous nous bornerons à en évoquer trois, déjà plus ou moins largement abordés ou étudiés dans nos précédents articles.
Ces exemples concernent Auxonne (21), Champagnole (39), Wasselonne (67), trois communes de taille comparable, et présentant en outre ce point commun : devoir au zèle et à la diligence de leurs maires respectifs l’implantation, récente ou en cours, d’un hyper LECLERC.
AUXONNE TOUT D’ABORD :
Le 22 octobre 2014, à la suite de l’interruption du chantier du Charmoy, intervenue une quinzaine de jours plus tôt, France 3 Bourgogne diffusait un reportage. Au cours de ce reportage de Michel Gillot et Cécile Claveaux, le maire d’Auxonne s’exprimait sur la question du Charmoy.
« Notre pari est de dire : si nous avons une grande surface, cela va attirer du monde, si les gens viennent à la grande surface, ils peuvent en profiter pour faire d’autres courses, d’autres achats sur la ville. C’est effectivement le point de désaccord avec l’Union commerciale qui, elle, pense plutôt qu’il y aura évasion. »
Comment ne pas mettre en parallèle ce discours formaté avec celui relevé sur un tract de la mémorable consultation de juin 2010, tract imprimé par l’AAC (Auxonne Avenir Consommateurs), association-croupion et ad hoc créée pour la circonstance. À noter que son Président est entré depuis au conseil municipal.
Nous vous livrons la profonde « pensée » téléphonée du Président de cette association-croupion, exprimée dans un tract diffusé lors de la consultation de juin 2010, en parallèle avec l’affichage intensif des OUI imprimés à LURE :
« Je pense que commercialement, il y a de la place pour tout le monde, et que, s’ils savent s’adapter, les commerçants de centre ville profiteront de la nouvelle clientèle qui arrivera de l’extérieur pour s’approvisionner sur la zone commerciale »
UNE MINUTE 38 DE BONHEUR ( 3ème épisode) - du 31 OCTOBRE 2014
CHAMPAGNOLE ENSUITE :
En ce qui concerne Champagnole, quelques citations de l’article du Progrès du 22 septembre 2014, manifestement « bien pensant » suffiront à illustrer la doxa champagnolaise prévalant en matière de commerce, six mois après l’ouverture du LECLERC :
« Le grand chambardement se situe en périphérie, avec les nouvelles enseignes. Un élan qui ne peut que favoriser le centre-ville ».
« Le commerce champagnolais avait un certain déficit en matières d’enseignes. Celui-ci est désormais comblé ».
« Il faut profiter de cette proximité entre centre-ville et grandes surfaces pour que tous travaillent bien »
« Le centre-ville a changé et est devenu très attractif »
« Je pense que les hypers ont apporté du monde de l’extérieur »
« Il y a de la place pour tout le monde et je pense que ces boutiques [les hypers] apportent du monde, même au centre-ville ».
REVUE DE PRESSE CHAMPAGNOLAISE (2) - du 11 OCTOBRE 2014
Partout on reconnaît la même chanson du même disque « La Voix de son Maître ». Vous en doutez encore ? Alors, écoutez…. et comparez !
POUR VOUS EN CONVAINCRE, NOUS TERMINERONS PAR WASSELONNE :
« Il existait des petits commerces et il existe toujours des petits commerces à Wasselonne et il existera toujours des petits commerces à Wasselonne. L’implantation [de ce magasin] est pour sédentariser les consommateurs sur certaines familles de produits, mais ces gens-là qui vont rester sur la commune iront dans ces commerces-là consommer des produits que nous, on peut peut-être pas offrir, que nous on n’a pas dans les rayons parce-que ça reste un petit hypermarché, ou parce-que les gens ont ces affinités-là. Donc, les petits commerces, j’espère et j’en suis persuadé, profiteront de cette sédentarisation des clients. »
Voilà un discours qui fait autorité, puisqu’il a été prononcé le 24 avril 2014, au LECLERC de Wasselonne (Bas-rhin), par le patron de ce LECLERC, qui s’exprimait ce jour-là en présence de MEL, et après le discours de ce dernier, venu inaugurer le nouveau magasin, enfin ouvert après plus de dix années de procédures.
http://www.wat.tv/video/michel-edouard-leclerc-passage-6rkn7_3klpr_.html
VIES PARALLÈLES (2) : LES PARIS STUPIDES - du 14 AVRIL 2015
Aujourd’hui Claudi rend hommage à Cabu en détournant un de ses dessins paru dans Le Canard enchaîné n° 4848 du 25 septembre 2013. Quelque part dans une commune déclinante de notre douce France, un premier élu inspiré par les promoteurs, se fait pour la circonstance, homéopathe d’occasion, certain de pouvoir soigner le mal par le mal… et son centre-ville déserté par l’implantation d’une zone commerciale périphérique !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 13 septembre 2015 (J+2461 après le vote négatif fondateur)