CHARMOY-CITY : À LA GRANDE FOIRE, ON NE CASSE PLUS D’ASSIETTES - du 28 OCTOBRE  2019 (J+3967 après le vote négatif fondateur)

     Le Bien Public d’hier 27 octobre publiait un article pleine page intitulé « AUXONNE Histoire Quand la Grande Foire d’Auxonne avait son casseur d’assiettes »

     Dans l’article, Yves Tachin, figure locale bien connue, et chroniqueur de l’histoire locale du maraîchage, évoque ses souvenirs à propos de la foire, et en particulier un genre de camelot disparu aujourd’hui : le « casseur d’assiettes ».

   L’extinction de cette espèce n’a rien à voir, bien entendu, avec la très récente loi anti-casseurs, puisqu’à vue de souvenirs personnels, les « casseurs d’assiettes » me semblent avoir  disparu au grand virage du début des années 1960.

   Et du coup, si l’on veut trouver aujourd’hui des casseurs d’assiettes, il faut aller se faire voir chez les Grecs ! Opa !!!!

http://www.decouvrirlagrece.com/pourquoi-les-grecs-cassent-des-assiettes/

    Une bonne amie corfiote pourrait sans doute nous renseigner avec plus de détails ! À moins qu’elle ne soit trop occupée en ce moment à préparer la grande vaisselle de printemps ! Opa !

https://www.youtube.com/watch?v=IiWGYtXESXM

       Avant d’en revenir à nos assiettes, deux commentaires relatifs à deux points de détail de l’article du Bien Public.

       Sous la photo le représentant en train de présenter l’ouvrage collectif  Petite et grande histoire de la région d’Auxonne à travers sa tradition maraîchère, Yves Tachin déclare : « Il y avait une foire aux bestiaux, vers les abattoirs. Elle a disparu dans l’entre-deux-guerres ».

      Pas tout à fait sans doute, car un article du Bien Public relatif à la Foire et daté du 27 octobre 1950 annonce : « PLACE DU VIEUX CHÂTEAU : marché aux bestiaux »

     Yves Tachin clôt l’article avec cette phrase : « Avant on profitait de la foire pour s’acheter des habits, maintenant, on n’attend plus pour le faire ».

    C’est bien vrai, la Foire était souvent l’occasion d’acheter une bonne canadienne chez Durupt ou chez Bougaud !

      Plus de détails sur ces deux points dans notre récent article

CHARMOY-CITY : FOIRES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI - du 24 OCTOBRE  2019

     Revenons en à présent à nos « Casseurs d’assiettes ».

     Les forains sont gens itinérants. À preuve, ces plaques bizarres avec les lettres SDF à l’arrière de leurs véhicules que je me souviens avoir vues dans mon enfance et qui m’intriguaient. On ne parlait pas alors de SDF, et ignorant la signification de ces trois lettres, j’en avais imaginé une : « Syndicat Des Forains ».

     Mais j’étais déjà trop imaginatif, car, bien avant notre temps des SDF, c’était tout bonnement la même que celle d’aujourd’hui ! Aujourd’hui, par bonheur, ce marquage a disparu !

     Conséquence de cette itinérance, on trouve des témoignages de l’existence des « casseurs d’assiettes » à travers toute la France. Quelques échantillons :

https://www.sudouest.fr/2011/12/10/la-sainte-luce-une-foire-seculaire-576882-4608.php

http://www.unauteur.fr/article-foire-de-sainte-croix-108862681.html

     Il semble même que la tradition soit encore vivante à Vesoul !

http://www.franchement-comtois.net/sainte-catherine-vesoul/

    N'allez pas me dire que vous ne connaissez pas Vesoul en Haute-Patate, oui Vesoul, tout à côté de Pusey !

PUSEY,  MODÈLE  DE CHARMOY-CITY ? - du 11 mars  2019

    Oui, Vesoul ! C’est là justement que notre bon Docteur Raoul a présenté sa thèse de revitalologie !

CHARMOY-CITY : MÉDECIN MALGRÉ LUI ! - du 25 OCTOBRE  2019

    En attendant, je ne peux vous quitter chers lecteurs sans un petit témoignage personnel à propos des casseurs d’assiettes. Autour de 1960, ce n’était plus le « Fernand » (que cite Yves Tachin dans  l’article cité plus haut) qui officiait, mais le « Barrachin ».

     Son baratin était fondé sur la dépréciation des « ploucs ». Il est vrai qu’à l’époque, dans les foyers modestes, on ne mettait pas les petits plats dans les grands et qu’à la fin du repas, on retournait volontiers l’assiette pour manger fromage ou confiture sur le « cul » de l’assiette. Et pas question de les manger sans pain, par gourmandise !

    Quand ses soucoupes ne partaient pas, le « Barrachin » mimait et stigmatisait cette pratique et prenait à partie les péquenots près de leurs sous qui « bouffaient leur dessert sur le cul de l’assiette » plutôt que de faire la dépense de soucoupes.

    En un mot ce baratineur mal dégrossi au tutoiement facile, dont les invectives et la vulgarité contrastait avec la réserve d’un public surtout féminin, et qui n’avait pas de diplôme force de vente, avait déjà parfaitement intégré les ressorts de la société de consommation qui commençait à bousculer la parcimonie paysanne !

     De nos jours, les « Barrachin » sont cravatés, la méthode est plus élaborée, mais au fond, ses ressorts malsains sont restés les mêmes !

     

Foire de Charmoy-City, une majorité ébréchée, mais pas d'assiettes cassées

Foire de Charmoy-City, une majorité ébréchée, mais pas d'assiettes cassées

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 28 octobre 2019 (J+3967 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Revue de presse

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