CHARMOY-CITY : AU BOUT DU CHEMIN, L’ÉCHARPE ! - du 25 février 2020 (J+4087 après le vote négatif fondateur)
25 févr. 2020
CHARMOY-CITY : AU BOUT DU CHEMIN, L’ÉCHARPE ! - du 25 février 2020 (J+4087 après le vote négatif fondateur)
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Nous voilà parvenus à moins de vingt jours d’un scrutin qui mobilise les énergies de près d’une centaine de nos compatriotes.
Le chemin est dur pour eux, et pour leurs leaders, et il faut leur reconnaître à tous et toutes le mérite de s’engager. Ce mérite reconnu, la critique n’est pas interdite, pour peu qu’elle ait quelque fondement et qu’elle se fasse à visage découvert !
— Arrête Chantecler, t’es pas dans la course et tu vas pas nous faire, avant la lettre, ton discours du maire rassembleur !
— D’accord, je ne suis pas dans la course et même plus dans la course diront quelques méchants.
Au bout du chemin des scrutins de mars ne m’attend donc aucune écharpe, et je commencerai le printemps léger et sans les responsabilités dont cette écharpe à glands d’or alourdit soudain le pas et les journées de celui (celle) à qui, par la volonté exprimée de ses concitoyens, revient la charge de la porter…
— Ah Zut ! Vous allez croire encore que j’ai mis la main dessus !
— Sur quoi ?
— Sur un gros pavé de discours édilitaires choisis !
— Sur un gros pavé de discours édilitaires choisis ? Ne me dites pas, Chantecler, que vous avez trébuché sur un pavé !
— Non, mais remarquez que vu l’état de nos trottoirs à requalifier ça aurait pu arriver. Mais le plus gros risque, c’est quand même de mettre le pied dedans ! Et de glisser ! Et de se retrouver amer, avec un cocard tricolore et le bras en écharpe !
CHARMOY-CITY : UN FANTASME CHARMOYSIEN PERMANENT : LA CROTTE DE CHIEN - du 04 février 2020
Trêve de galéjades douteuses. Je voudrais apporter mon écot à la célébration de ce symbole populaire dont les trois couleurs égaient périodiquement les fêtes notre vie publique et les photos couleurs du Bien Public : l’écharpe tricolore.
Un maire sans son écharpe tricolore, c’est un peu comme un village sans son clocher. Un long passé de vieil Auxonnais me fait associer immanquablement cet « objet de mémoire » de l’histoire républicaine à une anecdote remontant à la fin des années 60.
Je ne l’ai jamais portée cette écharpe, et ne la porterai jamais, mais je voudrais sur elle rapporter le témoignage que je garde d’un vieux patriote et bienfaiteur de notre ville : Pierre Cahuet.
Les Auxonnais(e)s de plus de 50 ans se souviennent tous/toutes du Père Cahuet, cette vieille figure de la geste auxonnaise qui vécut 107 ans (1870-1977). Je me rappelle avoir porté enfant, chez cet ancien adjudant-maréchal du 8ème Chasseurs à cheval, notre chat atteint de gale ; comme pour les chevaux, il prescrivit à notre minet un mélange d’huile et de soufre. Le chat guérit ! Le vieux sous-officier qui était parti en retraite dès avant 1914, avait des talents de vétérinaire, c’était par ailleurs un ancien élu municipal et un patriote convaincu, à la mode de Déroulède, sorte de vieux Clémenceau à moustaches semblant sorti tout droit d’un grenier. C’était pour ainsi dire la IIIème République égarée dans la Vème !
Lors d’un 14 juillet de la fin des années 60, le vieux républicain presque centenaire qui portait sous le soleil d’été sa redingote noire verdie et son feutre au ruban éraillé, constata que le maire du moment ne portait pas son écharpe tricolore. Il s’en indigna et m’expliqua les raisons de son indignation.
Selon lui, le maire devait arborer les trois couleurs en l’honneur des disparus de la guerre. Sa parole surannée semblait sortir tout droit des lendemains de la Grande Guerre. Je me souviens encore de ses paroles et de leur accent rocailleux : « Comme ça le p’tit enfant demandera à sa mère : « Qu’est-ce qu’il avait Monsieur l’Mairre autour du ventrre avec deux glands ? » et la mère répondra : « Eh bien vouais-tu mon enfant, c’est pour ton pèrrre ou pour ton frrrèrrre qu’est mort à la guerrre ! »
Je garde ce souvenir émouvant qui vaut à lui seul, dans sa vérité naïve, tout un rayon de livres parus à l’occasion du centenaire de 1914.
Bien qu’elle ait perdu pour une bonne part la signification tragique que le Père Cahuet lui accordait, l’écharpe est toujours de rigueur. En tricotine démocratique ou en soie véritable, avec ou sans blason, il s’en fabrique toujours des milliers, pas toujours en France, sans doute.
Les élections sont un motif d’optimisme pour les fabricants, dans le marasme actuel, voilà un article qui va se vendre. On n’ose imaginer un marché de l’occasion et une écharpe sur Le Bon Coin, le Père Cahuet s’en retournerait dans sa tombe !
Si l’on s’écharpe souvent pour l’écharpe, il est plus rare qu’on en plaisante avec bon goût. C’est pourquoi j’ai jugé bon d’ajouter au musée auxonnais de l’écharpe, déjà riche de l’écharpe tragique du Père Cahuet, une écharpe plus légère, digne cependant d’être gardée en mémoire et qui en surprendra sans doute plus d’un(e) !
Claudi vous en présente l’image, tout droit sortie des productions d’un poète et pittore, et qui met en scène son bienveillant mécène, heureux de retrouver son écharpe…Mais qui cette fois, au moins, ne la retrouvera pas !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 24 février 2020 (J+4086 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Figures libres