LE DERNIER CARRÉ AU CHARMOY - du 04 NOVEMBRE 2015 (J+2513 après le vote négatif fondateur)
04 nov. 2015LE DERNIER CARRÉ AU CHARMOY - du 04 NOVEMBRE 2015 (J+2513 après le vote négatif fondateur)
Dans notre précédent article « Sculpter l’avenir commercial », nous avions fait une mention rapide d’un grand article intitulé :
« AUXONNE. L’ouverture de l’hypermarché E. LECLERC devrait avoir lieu avant la fin de l’année. Le chantier du centre commercial avance ».
Rappelons que cet article pleine page a paru dans Le Bien Public du 2 novembre dernier.
Deux mois plus tôt, le 1er août, Le Bien Public avait déjà publié, sur le même sujet, un article d’importance comparable intitulé :
« AUXONNE Après de nombreuses interruptions, le chantier de construction se termine. Leclerc : dernière ligne droite avant l’ouverture »
Nous en avions alors brièvement rendu compte dans nos articles des 1er et 3 août.
TWIN-HYPERS : CE QUE NE VOUS A PAS DIT LE BIEN PUBLIC - du 03 AOÛT 2015
Aujourd’hui, nous n’avons pas résisté à la tentation de relire les deux articles du Bien Public en parallèle.
Constatons tout d’abord, qu’à deux mois d’intervalle, leurs deux titres ne marquent pas une progression évidente. Force est de constater même que le plus ancien qui annonce que « le chantier de construction se termine » ainsi que « dernière ligne droite avant l’ouverture » pourrait presque sembler postérieur à l’autre qui indique seulement que « Le chantier du centre commercial avance » et met un conditionnel prudent à « L’ouverture de l’hypermarché E. LECLERC [qui] devrait avoir lieu avant la fin de l’année ». Mais qui s’amuse à relire les articles de presse !
Des titres, passons au corps des articles pour évoquer d’abord leurs différences essentielles. Le plus ancien comporte un volet juridique important, totalement absent du plus récent dans lequel, par contre, le rédacteur a mis la main à la truelle pour évoquer en détail le volet technique du chantier. Dans la poussière, où la boue de ce chantier, il semble bien que le premier rédacteur n’ait pas aventuré ses semelles, en revanche, il a mené son enquête au centre-ville, révélant la part du pour et du contre et soulignant que « du côté des habitants, les réactions concernant l’ouverture désormais certaine de l’hypermarché sont mitigées ».
Le rédacteur du dernier article paru ne semble pas avoir cru bon, quant à lui, de renouveler cette enquête se contentant d’interroger à ce propos les travailleurs sur le chantier, qui bien logiquement, ne risquaient pas de cracher dans la soupe : « C’est un gros et beau chantier pour le secteur », « ce magasin est une bonne chose pour Auxonne ». Le rythme des travaux semble pour le moins soutenu. « Un chef de chantier » d’un grand groupe de TP déclare : « Chaque minute compte. Il faut faire très rapidement et bien » et « Mohamed, maçon complète : « Nous avons posé très rapidement deux kilomètres de bordures de trottoir » ». C’est clair, on leur met la pression ! Il est bien probable qu’en off, après la dure journée au chrono, il soit possible d’entendre d’autres sons de cloches ! Oui, mais Macron, nous l’a dit, l’entreprise et les patrons sont les bonnes grosses et vraies mamelles de la France !
Voilà donc pour les différences entre les deux articles. Pour les similitudes, il y a les titres d’abord, quasi interchangeables comme nous l’avons vu. Et, bien entendu, mentionnées de façon à peu près semblable dans les deux articles, l’impatience supposée que susciterait l’ouverture du magasin ainsi que la date probable de cette ouverture.
Dans le plus ancien, on découvrira sans surprise cette déclaration du maire Raoul Langlois instigateur et tifoso notoire du projet : « Les Auxonnais et moi-même attendons avec impatience l’ouverture de ce magasin pour la fin de l’année ». Le dernier paru annonce qu’ « il ne reste désormais plus que quelques semaines à patienter », précisant que le directeur-général de l’hyper « explique que l’enseigne devrait ouvrir ses portes « pour la fin de l’année 2015 » ».
Donc, en gros, rien de neuf, ou presque.
Sauf toutefois, à la fin de l’article le plus récent, cette référence nostalgique et presque incongrue à un petit carré de crucifères. Non pas un champ de radis, nenni ! Et puis le radis monumental, sculpté par un artiste, il est sur son Rond-point de l’Europe. Pas un champ de radis, nenni ! Mais de crucifères quand même, et même de crucifères européennes : les choux de Bruxelles !
Non, je ne plaisante pas. Je vous livre l’authentique citation dans le texte © : « Au voisinage immédiat de la piste en chantier subsiste un petit terrain de maraîchage sur lequel poussent des choux de Bruxelles ».
Claudi qui, depuis qu’il a découvert Claude Noisot, est devenu un bonapartiste convaincu s’exclame, épique : « Le dernier carré en quelque sorte. Le dernier carré dans la grande défaite verte du grignotage des terres arables périurbaines par la grande distribution. Un Waterloo du maraîchage ! »
Mais non ! Mon bon Claudi, tu rêves, rien à voir avec la bataille de Waterloo que les Prussiens alliés aux Anglois ont d’ailleurs appelé « Belle-Alliance ». D’abord, tu dois comprendre que la perception d’un évènement dépend du point de vue de l’observateur. Tout est relatif ! Que cet évènement soit une bataille, l’ouverture d’un hypermarché, ou bien encore l’accueil de migrants…
Pour toi, c’est un Waterloo désastreux dans la ville et dans les champs, mais pour notre premier magistrat et le promoteur, c’est la victoire de « Belle-Alliance », une belle alliance scellée dans la discrétion !
DISCRÉTION D’HIER ET D’AUJOURD’HUI – du 09 janvier 2014
Et puis, tu n’a rien compris non plus aux circuit-courts, ni aux alliances locales. Qui sait ? Après quelques gelées, ces petits choux seront parfaits et tomberont à pic pour l’ouverture du rayon primeurs. Et alors, les choux de Bruxelles de l’un feront les choux gras de l’autre ! C’est ça la loi du marché, Claudi, et pas besoin d’être un Macron pour piger !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 04 novembre 2015 (J+2513 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Revue de presse