CHARMOY-CITY : RÉFLEXIONS SUR LE TEMPS, PAR TEMPS D’ÉPIDÉMIE - du 27 mars 2020 (J+4118 après le vote négatif fondateur)
27 mars 2020CHARMOY-CITY : RÉFLEXIONS SUR LE TEMPS, PAR TEMPS D’ÉPIDÉMIE - du 27 mars 2020 (J+4118 après le vote négatif fondateur)
Radio France rapportant ce matin une annonce du Ministre de la Santé selon laquelle un parient atteint du coronavirus mourrait toutes les 4 minutes n’a pas de quoi rassurer et nous remet en mémoire des lectures de guerre, faisant ainsi écho au vocable de « guerre » largement mis en avant par le Chef de l’État.
Relisons, pour nous en convaincre deux articles de presse évoquant la bataille de Stalingrad :
D’abord un article de Courrier international du 31 janvier 2013 :
« Comme le proclame la propagande de Moscou : “A Stalingrad, un Allemand meurt toutes les sept secondes.” Cette victoire soviétique sonne le glas de la puissance du IIIe Reich et fait plus de deux millions de morts, blessés, prisonniers et disparus – trois fois plus que Verdun. »
La confusion entre minutes et secondes n’est d’ailleurs pas absente du discours, car on peut lire cette fois, dans Les Échos du 9 mars 2001 :
« Les services de propagande soviétiques – parmi lesquels des communistes allemands, comme Walter Ulbricht, futur président de la RDA – diffusent des messages par haut-parleurs montés sur des camions, ou installés sur des traîneaux : un bruit de pendule régulier, une phrase affirmant qu'un Allemand meurt sur le front toutes les sept minutes et que « Stalingrad [est] le tombeau de l'armée d'Hitler ». Le tout ponctué d'un air de tango (2) ».
https://www.lesechos.fr/2001/03/dans-lenfer-de-stalingrad-712325
L’ouvrage cité en référence par la note (2) est : Antony Beevor, Stalingrad, Paris, Fallois, 1998
On nous pardonnera de ne pas avoir encore pris le temps de nous y référer pour vérifier la citation.
Le temps qui passe et les instruments de sa mesure, du sablier à l’horloge atomique, nous rappellent sans cesse notre condition de mortels, particulièrement dans les circonstances présentes.
L’image d’un cadran solaire trouvée sur le net et se trouvant à Lovere, une petite ville de Lombardie située sur le lac d’Iseo, à la charnière entre les provinces de Bergamo et de Brescia, a inspiré Claudi pour son illustration.
Il se trouve que j’ai passé quelques jours de mes vacances de jeunesse dans cette ville où j’avais une tante italienne.
Le cadran porte cette devise latine : « Vulnerant omnes, Ultima necat, Tuam nescis » c’est-à-dire : « Toutes blessent, la dernière tue, tu ignores la tienne ». Il s’agit bien évidemment des heures !
Citons à ce propos Théophile Gauthier, et quelques vers magistraux de son poème : « L’horloge Vulnerant omnes, ultima necat » (1841)
« Mais sur l’humble cadran regardé par hasard,
Comme les mots de flamme au mur de Balthazar,
Comme l’inscription de la porte maudite,
En caractères noirs une phrase est écrite ;
Quatre mots solennels, quatre mots de latin,
Où tout homme en passant peut lire son destin
« Chaque heure fait sa plaie, et la dernière achève. »
Une petite note d’humour pour finir :
Pour certains de nos concitoyens sans doute, le confinement, c’est « la rage dedans ». Par bonheur, nos candidats en rupture de deuxième tour nous informent des mesures à prendre en cas d’urgence dentaire !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 27 mars 2020 (J+4118 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Analyses et réflexions