CHARMOY-CITY : DE L’OIGNON QUE L’ON PIQUE À CELUI QUE L’ON GRATTE - du 23 octobre 2021 (J+4693 après le vote négatif fondateur)

     La rédaction de Chantecler (le poil à gratter de Charmoy-City) vient de découvrir un nouveau post gratiné(e) sur la page facebook de notre bonne ville. Vous pensez bien que ça l’a démangé de vous le faire partager chers lecteurs. En voici la substance :

« Le grand jeu de l'automne des Commerçants et Artisans d'Auxonne commence lundi ! »

« Venez découvrir notre jeu "Grattez l'oignon" à compter de lundi ! »

  Voilà pour l’oignon qu’on gratte !

   Et l’oignon qu’on pique alors ?

  Ça, c’est une vieille histoire très « SIMPA » que nous allons vous faire (re)découvrir en plongeant dans notre mémoire

   SIMPA ? tu fais des fautes à présent Chantecler ? Ça m’arrive en effet, mais jamais trois fautes à la ligne comme dans nombre de commentaires inspirés sur facebook.

   Mais là, il ne s’agit pas de faute, « SIMPA » c’est un vieux souvenir tenace comme l’odeur d’oignon quand elle planait sur notre ville.

   Car elle a disparu depuis ! Oui l’odeur d’oignon et la SIMPA aussi  au bout du Pont de France à droite en allant vers Dijon

   Un article de  Brigitte BACHELEY intitulé « Auxonne... enquête dans la capitale du Val de Saône ! » et diffusé fin 2017 dans « L’Écho des communes » en attestait, dont nous rapportons ici le best off en la matière :

« Ne soupirez pas non plus contre l’odeur de l’oignon dans toute la cité : c’est fini »

« Les agriculteurs, les maraîchers : c’est fini. La déshydratation de l’oignon aussi, même si la 33ème  fête de l’Oignon s’est déroulée à Pluvet, près de Genlis. »

    Ces citations nous avaient semblé alors comme un glas de l’oignon résonnant, en place d’angélus, sur les champs désertés !

     La déshydratation se serait donc évaporée et l’odeur avec ! Un plaisir olfactif ineffable nous aurait donc été retiré.

     Le relent s’est enfui, mais il est temps encore de préserver la mémoire !

     Par bonheur, dans notre Val-de-Saône béni,  comme le montre encore une fois  aujourd’hui cette ineffable tombola « Grattez l’oignon ! » le bulbe doré a su migrer du secteur agro-alimentaire, vers le secteur festif, patrimonial ou commercial.

    En résumé : l’oignon est passé des champs où on le repiquait et des chaînes de transformation de la SITPA (Société Industrielle de Transformation de Produits Agricoles) sur lesquelles les ouvrières piquaient les oignons épluchés qui piquaient les yeux, au rayon des mille et une kermesses costumées ludiques de tout poil qui font la joie de notre France profonde !     

      Les vieux Auxonnais ont bien connu la SITPA que le populaire prononçait d’ailleurs habituellement SIMPA, sans doute en mode d’assonance  plus douce. SIMPA c’était plus sympa et ça faisait oublier les larmes de l’oignon.

      En été 1966, j’ai même bossé à la SIMPA, dans l’usine à droite, juste à la sortie du Pont de France. J’étais fier de ma carte de sécu toute neuve !

    À la chaîne à piquer les oignons sur le tapis, entouré de bonnes dames en bonnet blanc, j’adorais leur franc-parler. Le contremaître était un homme, évidemment, grincheux parfois !  L’égalité des sexes et la langue de bois n’avaient pas encore triomphé. L’oignon faisait encore pleurer ! Et l’on savait encore rire !

À CHARMOY-CITY, LA MIXITÉ DES TÂCHES FAIT LE BUZZ EN MACHINE - du 21 octobre 2021

     Je m’enrhumais parfois dans les chambres froides, grands cimetières de poulets congelés et éviscérés, raides comme la justice et durs comme des pavés. C’était « mes universités » !  Aux p’tits oignons !

    Comme il faisait pleurer, cet oignon épluché en tâche à domicile avant de rejoindre les chaînes de la SITPA !

       Cela permettait d’arrondir les fins de mois dans les foyers modestes, quand la libéralité d’un gouvernement en campagne ne les gratifiait pas encore de 100 € pour bien voter !

    Adolescent, votre serviteur a pratiqué occasionnellement l’épluchage. Sans grand succès à vrai dire ! Mais j’ai connu des virtuoses aux yeux rougis qui sortaient vaillamment leur journée !

    À la même époque, au rayon articles de pêche, j’ai tenté le montage des hameçons en tâche à domicile pour le magasin Prévost à l'entrée du pont de France devenu à présent le P’tit Coup de Pouce. Mais pas plus que le coup de pouce je n’avais le coup de main et puis, ça me rappelait trop les lignes emmêlées à la pêche à l’ablette !

    Finalement, ça grainait plus d’aller ramasser les treuffes chez les maraîchers : longue Béa et ronde Sirtema et on ramenait gratos son sac de crottes ou de grenaille pour les patates grillées !

   

Charmoy-City, trop d'oignons à piquer, pas le temps de gratter .jpg

Charmoy-City, trop d'oignons à piquer, pas le temps de gratter .jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 23 octobre 2021 (J+4692 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Figures libres

 

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