COVID, CATOGAN ET CRINOLINE (1) - du 15 mai 2020 (J+4167 après le vote négatif fondateur)
15 mai 2020COVID, CATOGAN ET CRINOLINE (1) - du 15 mai 2020 (J+4167 après le vote négatif fondateur)
Si vous avez cru lire « Covid, Dafalgan et Chloroquine », ne vous inquiétez surtout pas !
Il ne s’agit pas en l’espèce d’une confusion mentale liée à l’infection redoutée, mais sans doute d’un genre de lapsus que vous aurez commis en lisant, sous l’effet de l’atmosphère du moment, et qui vous aura fait prendre machinalement certains mots pour d’autres…
Quant à nous, c’est fort consciemment, mais non sans quelque malice, que nous avons écrit ce titre : « Covid, Catogan et Crinoline ».
Drôle de titre me direz-vous et pour reprendre le mot célèbre d’Isidore Ducasse-Lautréamont dans Les chants de Maldoror, « beau […] comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ».
À présent, basta de ces finasseries pédantesques ! Le lecteur veut comprendre, et c’est son droit ! Bas les masques ! Que viennent faire un catogan et une crinoline en compagnie de Covid ?!
Vous verrez, au bout du compte, que cette compagnie n’a rien de plus naturel.
Occupons-nous aujourd’hui du catogan, pour la crinoline, ma belle Caroline, nous verrons plus tard.
Voici toute l’histoire.
Le lendemain du premier jour du déconfinement, ayant croisé Monsieur l’Adjoint de bon matin et acheté mon pain, je prenais le chemin du retour.
Je venais de tourner au coin du fleuriste pour remonter vers la Place d’Armes, quand j’aperçus, masqué derrière sa vitrine, mon Figaro dans sa nouvelle clinique capillaire.
Une sensation déprimante de distanciation obligatoire me saisit à l’instant. Par bonheur, ma tignasse en retard d’une coupe ne se dressa pas sur ma tête, mais je compris quand même, qu’en raison des circonstances, elle pourrait bien avoir devant elle de grandes espérances de croissance, ma tignasse !
Voici donc à quoi je pensais en passant devant La Pensée qui venait juste de rouvrir. Tout songeur, et pas vraiment l’âme en paix, j’ai quitté alors la rue de la Paix pour déboucher sur la Place d’Armes…karchérisée de frais, mais déserte…
Machinalement, cherchant quelque part un visage humain, j’ai levé les yeux vers la statue de Bonaparte, impassible au-dessus de la mêlée (si l’on peut dire), et attendant toujours ses masques.
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Alors, tout naturellement, j’ai remarqué sa chevelure de bronze jamais décoiffée, attachée par derrière en catogan. Et l’idée m’est venue soudain qu’il se pourrait que le jeune lieutenant en second fasse, en ces temps, quelques vieux émules... avec sa coupe « mulet ».
Bonaparte devenu 1er Consul après le coup d’état du 18 Brumaire (décembre 1799) abandonna définitivement cheveux longs et catogan pour une coupe courte à la Titus, ce qui lui valut, dit-on, le surnom de « Petit tondu ».
Sachant qu’il pourrait bien se trouver quelque lecteur grincheux pour trouver un cheveu dans la soupe et déplorer la vanité de nos propos « capillaires », nous apportons à l’appui quelques documents historiques à propos de catogans et de queues « à la prussienne », et bien entendu, en lien avec Napoléon Bonaparte et ses glorieux compagnons d’armes.
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 15 mai 2020 (J+4167 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Figures libres