AUXONNE IMPÉRIALE 1857, LA STATUE, LE MAIRE ET LA ROSETTE - du 06 décembre 2022 (J+5102 après le vote négatif fondateur)
06 déc. 2022AUXONNE IMPÉRIALE 1857, LA STATUE, LE MAIRE ET LA ROSETTE - du 06 décembre 2022 (J+5102 après le vote négatif fondateur)
Nous abandonnons pour quelque temps notre série « DE LA MÉDITERRANÉE À AUXONNE, PÉRIPLE D’UN LIEUTENANT EN SECOND » qui ne manquera pas d’avoir une suite et dont le second épisode constituait notre précédent article.
DE LA MÉDITERRANÉE À AUXONNE, PÉRIPLE D’UN LIEUTENANT EN SECOND (2) - du 03 décembre 2022
La cause de cet abandon inopiné ? Suivre la mode Napoléon III des prochaines collections (toutes en crinolines !), et l’idée d’une petite flânerie dans le très riche domaine de la statuaire napoléonienne…
Et cette flânerie comment ne pas l’entamer par la statuaire napoléonienne locale ! Sans oublier Dole pour plus tard, où nous découvrirons qu’il y a aussi matière à narrer…
Comme l’indique la légende de la gravure que Claudi a empruntée pour son image du jour, l’inauguration de la statue de Bonaparte, la vedette justifiée de notre place, eut lieu le 20 décembre 1857.
Date objectivement très mal choisie, mais choisie par défaut en raison de multiples tribulations rencontrées dans la réalisation du projet, véritable parcours du combattant, conduit par le maire d’Auxonne Giret.
Ce court article, ne prétend pas être un article académique mais une simple « oisiveté » anecdotique.
On trouvera plus de détails sur ce monument dans les deux brochures suivantes :
J. Bernard, Statue de Napoléon Ier à Auxonne, Auxonne, Saunié, 1857
F. Manceaux et P. Poirrier, dir., La statue de Bonaparte à Auxonne, Auxonne, 1995.
Mais encore dans la deuxième édition de 1857 du Napoléon Bonaparte à Auxonne de Claude Pichard
Nous voudrions aujourd’hui apporter juste une petite contribution nouvelle à ces monographies. La statue fut inaugurée le 20 décembre 1857. Mais dans les semaines précédant cette inauguration, on avait eu chaud…
Le 2 décembre 1857, précisément, le préfet adressait à Monsieur Giret, Maire d’Auxonne, une lettre (Archives municipales d’Auxonne K. 1-3).
C’est que le Maire d’Auxonne, contre toute attente, venait de mettre le préfet dans un profond embarras en lui annonçant de but en blanc, et à moins d’un moins de la date prévue pour l’inauguration, son intention de démissionner. Homme de cœur, Louis Giret, l’ancien polytechnicien de 1810 et lieutenant d’Artillerie de la Grande Armée, s’était résolu à prendre cette décision pour le moins imprudente en apprenant que l’Empereur n’assisterait pas en personne à la cérémonie.
Dans sa longue lettre du 2 décembre, le Préfet usait donc de tout son talent pour l’en dissuader, ce à quoi il parvint.
Par décret du 19 décembre 1857, Jean, Charles, Louis Giret (Chevalier de 1832) était nommé Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur pour prendre rang à dater du même jour (remise à Dijon le 20 février 1858 par le Préfet Baron de Bry).
Cette rosette était bien méritée
Car force est de reconnaître que Giret avait été un bon maire – les maires étaient nommés et non élus à cette époque – et qu’au cours de son mandat (1852-1860), outre l’érection de la statue, Auxonne avait connu nombre de travaux et d’embellissements dont nous bénéficions encore aujourd’hui.
Les temps ont changé, les réseaux sociaux ont étendu leur empire, mais la statue a toujours beaucoup de succès auprès des Auxonnais et des touristes. Et ce succès-là est parfaitement justifié !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 6 décembre 2022 (J+5102 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Glyptothèque impériale