UN FANZINE PASSIONNANT (3) : VIE DE CHÂTEAU - du 27 AVRIL 2015 (J+2322 après le vote négatif fondateur)

    Après nos détours dans la Perle du Jura nous revenons à notre « magazine d’information » local, qui est, comme tout un chacun le reconnaît, un fanzine passionnant.

    Dans un précédent article liminaire, nous avions survolé l’« Édito » dans lequel nous avions noté quelques fermes admonestations à des « trublions ».

UN FANZINE PASSIONNANT (1) : « LE MIROIR AUXONNAIS » - du 19 AVRIL 2015

       Nous entrons aujourd’hui, avec la rubrique « Vie de la commune », au cœur du sujet. Cher(e)s lecteurs/trices, n’allez pourtant pas croire que le titre de notre présent article, « vie de château », s’applique à la « Vie de la commune » et de ses habitants en général. Si nous avons choisi ce titre, c’est à propos du « Château Louis XI », dont notre fanzine passionnant et préféré traite de l’opportune restauration en page 3.

       Opportune restauration et aussi opportune désignation, la forteresse n’avait que trop longtemps été nommée « Château Prost », du nom d’un général d’Empire né à Auxonne, qu’elle avait pris la fin du XIXème siècle, alors qu’elle faisait fonction de caserne. Elle retrouve aujourd’hui, avec bonheur, le nom de son Roi fondateur : « Château Louis XI ».

     Après la mort du Téméraire (1477) et l’annexion des États bourguignons, c’est en effet à l’initiative Louis XI que l’on doit la construction de ce château au cours des années 1480. Dans son Guide illustré d’Auxonne, Pierre Camp note (p. 15) : « L’intention du méfiant monarque n’est point douteuse. Il était beaucoup moins préoccupé de défendre le duché contre les Impériaux […] que de tenir en respect une province [la Bourgogne] dont la fidélité restait incertaine ». Mort en 1483, le monarque ne vit jamais le château achevé.

      Ces quelques lignes de Pierre Camp esquissent bien la silhouette politique du roi, que le célèbre chroniqueur Philippe de Commines nommait volontiers l’« universelle araigne », voulant rendre ainsi hommage à son inlassable activité, mais l’ « araigne » n’est-elle pas aussi et surtout une grande piégeuse ?

   La réputation est  vivace, un écolier des années 1950 pouvait ainsi lire dans la 27ème leçon de l’Histoire de la France, consacrée à Louis XI : « Louis XI était un homme rusé. Il n’aimait pas beaucoup faire la guerre, mais il cherchait à tromper ses ennemis par de belles promesses qu’il ne tenait pas. » (Albert TROUX, Inspecteur général de l’Instruction publique Histoire de la France,  Premier livre, Paris, Hachette, 1952 p. 31). C’était au temps où l’Instruction publique n’était pas encore l’Éducation nationale, Najat n’était encore pas née…et la prose officielle des « pédagos » du Conseil supérieur des programmes ne produisait pas encore ces bijoux langagiers selon lesquels les « l’organisation et la progression des apprentissages au cours des différents cycles de la scolarité obligatoire sont pensées de manière spiralaire et curriculaire.» 

      Pour en revenir à notre « universelle araigne »,  les fameuses cages de Louis XI – où l’on ferait bien d’enfermer certains rédacteurs du Conseil supérieur des programmes – ne sont pas une légende. André Salmon rapporte ainsi ce témoignage de Philippe de Commines (rappelons que Commines, habile transfuge, outre que célèbre chroniqueur, était passé du service du Téméraire à celui de Louis XI) : « Philippe de Commynes, qui en avait tastè huict moys [N.D.L.R. lors d’une disgrâce momentanée après la mort de Louis XI], nous fait connaître  qu'elles étaient tantôt en fer, tantôt en bois, couvertes de plaques de fer par le dehors et par le dedans. Elles variaient de grandeur, suivant la manière dont on voulait torturer le prisonnier : le plus souvent elles avaient sept ou huit pieds de hauteur et de largeur ; mais quelquefois, par un raffinement de cruauté, elles étaient trop petites pour le prisonnier. »  (Salmon André. Notice sur Simon de Quingey et sa captivité dans une cage de fer. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1853, tome 14. pp. 376-398.,  rapporté pp. 382-383)

       Il ne faisait donc pas bon être trublion, pas plus que téméraire, du temps de l’« universelle araigne ». Claudi n’est pas arachnophobe, il ne craint pas les araignées tissant leurs toiles dans les coins sombres en toute discrétion, il plonge aujourd’hui pour vous au cœur du château de l’« universelle araigne ».

    Dans notre prochain article, quittant la cage du passé, nous devrions nous envoler vers l’avenir et les lendemains qui chantent avec les conseillers en herbe du C.M.J., « Conseil municipal des Jeunes » qui devraient bientôt marcher dans les traces  de leurs aîné(e)s, et pour lesquels Najat prépare des programmes tout neufs « spiralaires et curriculaires » !     

En attendant : Trublions de tous les pays unissez-vous !

 

 

Château Louis XI : des cages pour les trublions

Château Louis XI : des cages pour les trublions

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 27 avril 2015  (J+2322 après le vote négatif fondateur)

 

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