VIES PARALLÈLES (1) : DEUX VILLES ET LEURS MAIRES - du 10 AVRIL 2015 (J+2305 après le vote négatif fondateur)

    Nous empruntons notre titre d’aujourd’hui à Plutarque. Les Vies parallèles de Plutarque est une collection de biographies prestigieuses. Plus modestement nos Vies parallèles sont une étude comparative de deux petites villes, et…  des têtes pensantes qui les dirigent. Outre que la réforme territoriale devrait réunir bientôt réunir Auxonne et Champagnole dans une même région, un autre processus, impulsé par la volonté de leurs maires respectifs, rapproche ces deux localités,  celui d’un suréquipement en grandes surfaces alimentaires,  actuel dans le cas de Champagnole, effectif à plus ou moins long terme, dans le cas d’Auxonne.

     À nos lecteurs/trices curieux/ses, nous recommandons une analyse du cas champagnolais dans « Grandes surfaces – La folie des hypers gagne, le Jura y perd ! » par Stéphane Leng et Jean-Philippe Huelin, publié par  le Collectif « Tendance Jura ». (en vente en librairie et dans les points-presse du Jura au prix de 6 €)         

   En ce qui concerne Auxonne, nous les renvoyons à notre analyse :

DENSITÉ COMMERCIALE  ALIMENTAIRE - du 28 SEPTEMBRE 2014

     Les grandes surfaces, si elles poussent comme des champignons, ne poussent cependant pas, comme ces derniers au gré de l’hygrométrie et de la température, le pouvoir des maires en la matière se révèle déterminant : la physionomie générale de notre pays et de ses zones périurbaines en est la preuve navrante !

     Monsieur Clément Pernot, maire de Champagnole, a obtenu l’ouverture de son Leclerc en moins de 4 ans dans un processus conduit tambour battant et sans chichis : le 20 mai 2010, vote positif explicite sur le  projet Leclerc au Conseil municipal de Champagnole, suivi le 1er  juillet 2010  d’un vote positif explicite sur le  projet Leclerc à la communauté de Communes Champagnole Porte du Jura. Ouverture du Leclerc début avril 2014.

    On connaît le parcours plus « compliqué », voire alambiqué, du projet de Monsieur Raoul Langlois, maire d’Auxonne, qui a préféré avancer masqué et dans la discrétion, jugeant bon de « faire cavalier seul » face à une Communauté de Communes s’estimant « trahie » (Le Bien public  du 8 avril 2009).  Conséquence, entamé en 2008 par le fameux vote négatif fondateur, le parcours du Charmoy n’est pas encore terminé.  C’est vrai que nous sommes en terre de Saône, pays de méandres et de lenteurs !

      Dominique Girard, maire de Flammerans et Conseiller départemental, était concurrent de Raoul Langlois lors des cantonales de 2011. Sommé sans ménagement, pendant la campagne de ces cantonales, de préciser sa « position par rapport à la zone du Charmoy » il fit, à notre sens, un  bon diagnostic quant à la « méthode Langlois » : « À mon sens, un projet réussi pour tout le territoire ne peut être issu que d’un consensus. Rien ne peut se bâtir dans une démarche isolée, aboutissant malheureusement à l’affrontement et à la division. En voulant gagner seul, on fait quinze mille perdants. »

     Monsieur Clément Pernot, l’un des deux membres du seul binôme du Jura à avoir été élu au premier tour, vient d’être élu Président du Conseil départemental du Jura. Le secret de Clément Pernot ? Vous le découvrirez en page 8 de l’ « Hebdo 39 » N° 154 du 6 avril dernier. Ce secret, il nous le livre à trois reprises dans ses réponses, et avec une majuscule : c’est la « Confiance » de ses collègues et de ses électeurs… « Confiance » aussi sans doute des promoteurs de grandes surfaces, n’en doutons pas !

  Un parcours modèle et un secret que Monsieur Raoul Langlois, maire d’Auxonne, terre de Saône, pays de méandres et de lenteurs pourrait bien lui envier !

    Mais ne dramatisons pas, à défaut de siège au département, le premier magistrat d’Auxonne supportera bientôt sans rougir la comparaison avec Champagnole en matière de suréquipement en mètres carrés à prédominance alimentaire ! Dans « l’intérêt général » bien entendu et pour le plus grand bien de l’animation du centre-ville ! De réanimer le centre-ville, il a même fait le pari, déclarant ainsi à FR3 le 22 octobre dernier : « Notre pari est de dire : si nous avons une grande surface, cela va attirer du monde, si les gens viennent à la grande surface, ils peuvent en profiter pour faire d’autres courses, d’autres achats sur la ville ». Voilà un discours stéréotypé que nos recherches nous ont amené à retrouver partout où une grande surface voulait s’installer avec la bénédiction du maire.

    Pourtant, la CNAC du 20 janvier 2010, dans sa décision 317D  posait elle-même, en experte, ce premier diagnostic suffisamment clair : « Impact significatif sur l’activité des commerces et services traditionnels situés en centre-ville […] Ne manquera pas de nuire à l’animation urbaine de l’agglomération d’Auxonne[…] contribuera à développer un nouveau pôle périphérique et […] ne participera pas ainsi, à un aménagement harmonieux du territoire de l’agglomération d’Auxonne ».

LES FANTÔMES DU PATRIMOINE - du 20 septembre 2014

    Dernière nouvelle : lors du Conseil municipal d’avant-hier 8 avril, pas un seul mot concernant la zone du Charmoy n’a été prononcé. Et pourtant Le Bien Public du 1er avril, publiait dernièrement dans son cahier local (page 4) un article d’une demi-page au titre saisissant « Leclerc est sorti de terre ».

     Faut-il en conclure que Monsieur le maire a décidé d’adopter à nouveau, en ce printemps de 2015, la légendaire « discrétion » des tous premiers mois de 2009, « discrétion » qui lui avait valu les remerciements appuyés du promoteur (voir inf’Auxonne N°25 de mai 2009 page 4) ? Au moment où Leclerc sort de terre, l’agent facilitateur et cheville ouvrière diligente de toute l’opération aurait-il décidé de rentrer prudemment sous terre ? Nous pourrons le vérifier dans le très attendu inf’Auxonne N°48 d’avril ou mai 2015 ?

     Nous prenons le pari que le N°48  sera plus discret sur le sujet que le fabuleux Inf’Auxonne N°25 de mai 2009, du temps où « Leclerc [arrivait] avec 250 emplois d’ici 24 mois » (Le Bien public  du 26 mars 2009). Et causerait, par ricochet, la perte de combien d’autres ?

   À suivre, bientôt, sur le sujet, nos  Vies parallèles, des rives de la Saône au Mont-Rivel, de la Capitale de l’Oignon à la Perle du Jura !

Oignon et perle 2

Oignon et perle 2

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 10 Avril 2015  (J+2305 après le vote négatif fondateur)

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