EN ARTOIS… OU EN PICARDIE, EN REPIQUANT DES RADIS - du 24 JUIN 2015 (J+2380 après le vote négatif fondateur)

L’information locale n’est pas très diserte à propos de notre zone du Charmoy. À peine un blog inspiré, affichant des scores de lecture fabuleux, en recrée-t-il hardiment la toponymie. Ce blog n’est pas le nôtre, qui n’a pas, lui, les faveurs de Raoul et ne marche pas au compteur, précisons-le bien. Citons au passage, dans le respect de la propriété intellectuelle auxonnaise, quelques métamorphoses glanées sur ce blog réputé très lu : la ferme du défunt Titi – qui pourrait être l’endroit rêvé pour le musée du Vivi – y devient « L’ancienne Ferme aux Radis »©, et le Vieux Chemin de Dole, ce charmant chemin encore agreste, « l’avenue de l’Attirance »© ! Non grand-père, pas du radis rance !!

Tout cela n’est guère convaincant ! Alors, à défaut de production locale digne d’intérêt, nous butinons l’information dans divers journaux de notre belle France et nous y découvrons que les « zones du Charmoy » de tout poil y abondent, même si elles portent d’autres noms.

Le hasard de nos recherches nous a conduit ainsi en Artois. Remarquez, il aurait pu tout aussi bien nous conduire en Picardie…mais c’est vers Lillers, en Artois, près de Béthune et Bruay, que nous porterons aujourd’hui notre regard au fil de la chronique de La Voix du Nord.

Le 10 septembre dernier La Voix du Nord titrait « FEU VERT POUR L’OUVERTURE D’UN HYPERMARCHE LECLERC A LILLERS »

Rappelez-vous, chez nous, c’était le 20 janvier 2012 que Le Bien Public titrait : « AUXONNE FEU VERT POUR LE PROJET LECLERC ». Il semblerait que depuis peu, le feu ait repris des couleurs de radis ! Et pas vraiment de radis rose !

En Bourgogne, comme en Artois…ou en Picardie, la sémantique journalistique est toujours et partout la même, et le discours édilitaire itou, comme vous allez pouvoir le constater, cher(e)s lecteurs/trices en parcourant ces extraits de deux articles de La Voix du Nord dans lesquels s’exprime le maire de Lillers. Nous en avons souligné en gras les éléments de langage stéréotypés caractéristiques :

« Une première fois retoquée, l’implantation d’un hypermarché Leclerc à la sortie de l’A26 vient de recevoir l’aval de la commission départementale d’aménagement commercial. Prévue à l’horizon 2017, elle s’accompagnera de la création d’un hôtel, d’un restaurant, de commerces et de plus de cent emplois.

[…]

« Si certains commerçants sont inquiets, Pascal Barois, le maire de Lillers, lui, ne cache pas sa satisfaction. Il y voit plus d’attractivité pour sa commune, qui n’a ni hypermarché, ni hôtel. « Les gens sont obligés d’aller à Béthune ou à Bruay », déplore-t-il ».

« Plutôt que de « concurrence », il préfère parler de diversification des offres. De « complémentarité » avec les commerces de proximité et avec les chambres d’hôtes ».

[…]

Des arguments que certains Lillérois balayent d’un revers de manche, brandissant le risque de mort du centre-ville. Le maire joue la carte de la compréhension : « Entre la baisse du pouvoir d’achat, les mises aux normes, l’accessibilité… », l’horizon n’est pas tout rose pour les commerçants. [N.D.L.R. Chantecler : l’ « horizon » n’est donc pas un radis, ni une rose de Picardie]

[…]

« Certains, séduits, seraient en revanche prêts à installer une seconde activité dans les cellules commerciales, assure l’édile. N’empêche, « Leclerc avait la volonté d’implanter un hypermarché dans le secteur. Je préfère qu’on l’ait chez nous plutôt qu’il se construise à deux kilomètres », dans une commune voisine. Les retombées fiscales seront pour Lillers. Surtout, « ça devrait quand même créer dans les 120-150 emplois. » À l’horizon 2017. Les magasins n’ouvriront pas avant ».

Les opposants ont un mois pour déposer un recours auprès de la commission départementale d’aménagement commercial. Il faudra ensuite compter un an de procédures administratives. Puis les travaux pourront démarrer ».

http://www.lavoixdunord.fr/region/feu-vert-pour-l-ouverture-d-un-hypermarche-lecler

Peut-on connaître la suite ?

Bien sûr !

Le recours auprès de la CDAC fut admis, et le 28 janvier dernier La Voix du Nord titrait : « LILLERS : COUP D’ARRET POUR LE PROJET D’IMPLANTATION DU LECLERC »

« Nouveau rebondissement dans le dossier du Leclerc de Lillers : la Commission nationale d’aménagement commercial vient de retoquer le projet d’implantation. L’explication ? Il n’y en a pas, pour l’instant.

[…] Pourtant, la déclinaison départementale de cet organe, la CDAC, avait donné son feu vert au mois de juillet dernier (avec sept voix sur huit). [N.D.L.R. Chantecler : chez nous, le 16 décembre dernier, c’était six sur huit, les deux abominables nons étant comtois (Pesmes et Montmirey)]

[…] Que s’est-il passé entre-temps ? Les enseignes Cora et Carrefour ont déposé un recours auprès de l’instance nationale, comme la loi l’y autorise dans un délai d’un mois. La concurrence est en effet rude sur ce secteur. Vendredi 16 janvier, les différentes parties ont été entendues à Paris, au siège de la CNAC. Leclerc, mais également ses concurrents, ont plaidé leurs arguments. Le maire Pascal Barois a lui aussi été entendu « pendant quarante minutes ». […]

Le refus du dossier a été notifié lundi à la sous-préfecture de Béthune. La municipalité, elle, a dû faire la démarche d’appeler la CNAC pour connaître le verdict. La pilule passe mal, surtout qu’aucun argument ne vient éclairer ce choix. « Il faut attendre que la décision soit notifiée aux parties, soit deux mois après la réunion », indique-t-on simplement à la CNAC, ce qui nous mène à mi-mars.

En attendant, Pascal Barois retourne le sujet dans tous les sens. Selon lui, le fait que la zone ne soit pas bien desservie par les transports en commun aurait pesé négativement dans la balance.

[…]

Aujourd’hui, certes, la zone n’est pas desservie. Mais à terme, cela évoluerait.

[…]

On peut également pointer le fait que l’offre commerciale lilléroise se diversifie : un Lidl qui ouvre, un Carrefour qui s’agrandit, déjà un Leclerc drive... La commission pourrait-elle avoir estimé que c’est suffisant ? Aucun élément de réponse pour l’instant.

L’enseigne Leclerc peut encore introduire une requête devant la Cour administrative d’appel de Douai. La décision, elle, serait rendue un ou deux ans plus tard ».

http://www.lavoixdunord.fr/region/lillers-coup-d-arret-pour-le-projet-d-implantation-i..

Dans l’attente de plus amples informations sur l’évolution de la situation juridico-administrative du projet de la zone du Charmoy après la décision de la CNAC du 3 juin dernier, nos lecteurs/trices pourront nourrir leurs conjectures à la lecture de ces articles. Qu’il vienne d’Artois…ou de Picardie, avec ou sans radis, un cas d’école est toujours instructif ! En matière d’information comme d’expression, seules la discrétion et la rétention sont à proscrire !

À Auxonne, on ne connaît pas encore la décision argumentée de la CNAC du 3 juin dernier, on pourrait la connaître cependant dès la première quinzaine de juillet. Je viens de semer des radis de 18 jours, je me dis qu’ils seront tout juste bons à croquer d’ici-là !

En attendant, il peut être intéressant de lire la décision détaillée de la CNAC du 16 janvier dernier concernant Lillers. Décision détaillée que les protagonistes, s’exprimant dans les extraits d’articles de La Voix du Nord cités plus haut, ignoraient encore.

La question de la carence en transports en commun ainsi que les menaces potentielles sur l’animation du centre-ville semblent y avoir été déterminants, comme ils l’avaient été d’ailleurs dans la décision 317D du 20 janvier 2010 concernant le Charmoy (toujours inaccessible directement à partir du site officiel) mais qu’il est toujours intéressant de relire en parallèle avec la 2414-2417 T concernant Lillers et de méditer … en attendant – pourquoi pas ? – le tramway de la ligne A tout en croquant un radis bien ferme de la ferme !

EN ARTOIS… OU EN PICARDIE,  EN REPIQUANT DES RADIS - du 24 JUIN 2015 (J+2380 après le vote négatif fondateur)

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 24 juin 2015 (J+2380 après le vote négatif fondateur)

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