AU SECOURS DU COMMERCE DE CENTRE-VILLE ? - du 04 JANVIER 2016 (J+2574 après le vote négatif fondateur)
04 janv. 2016AU SECOURS DU COMMERCE DE CENTRE-VILLE ? - du 04 JANVIER 2016 (J+2574 après le vote négatif fondateur)
Le sujet n’est pas spécifiquement local, de nombreuses études montrent un dépérissement sensible du commerce traditionnel de centre-ville, depuis des décennies déjà, et d’un bout à l’autre de l’hexagone.
La conjoncture locale n’échappe donc pas à cette tendance générale que rappelait dernièrement, sous la plume de Nicolas Rouillard, un article du Bien Public du 2 janvier 2016 intitulé « Une année 2015 « morose » pour les commerces ». Dans cet article, « les unions commerciales de trois communes de la région dijonnaise [Auxonne, Genlis, Is-sur-Tille] s’expriment ». La présidente de l’union des commerçants de Genlis souligne d’ailleurs le caractère général du problème : « Les problèmes de fréquentation que nous rencontrons sont les mêmes que dans beaucoup d’autres villes »
Répétons-le, le problème n’est pas spécifique à notre ville, c’est un problème socio-économique étendu à tout le territoire. Avec des nuances locales cependant, ce qui n’échappe pas à l’attention du rédacteur de l’article qui n’omet pas de remarquer : « À Auxonne, c’est l’ouverture imminente de l’hypermarché Leclerc qui semble paralyser les initiatives ».
L’ouverture de cet hypermarché est donc une affaire d’importance, c’est aussi un évènement attendu « avec impatience » par le maire d’Auxonne qui, dans un article du Bien public du 1er août dernier titré : « Leclerc : dernière ligne droite avant l’ouverture », déclarait: « Les Auxonnais et moi-même attendons avec impatience l’ouverture de ce magasin, pour la fin de l’année ». Il est vrai que ça fait à présent plus de sept ans que notre maire se démène au service de la grande enseigne, au profit de laquelle il prépara d’abord si « discrètement » le terrain fin 2008-début 2009.
Les Auxonnais n’attendent sans doute pas tous avec la même impatience l’ouverture de ce magasin, et parmi eux, nombre de commerçants du centre-ville, de leurs employés et de leurs familles.
Peanuts que tout cela, au regard du décideur, peanuts, que tous ces grincheux et ces pleurnichards ! Dans son long « Édito » de la page 2 d’Inf’Auxonne n° 50 d’octobre 2015, le premier magistrat balaye d’un revers de main leurs jérémiades et leurs états d’âme hors-de-propos, en ces termes :
« Nous avons un projet pour le centre-ville. Il revient aux commerçants de s’engager réellement dans cette démarche. Il est facile de pleurer. Nous souffrons de nombreuses fermetures. Elles ne sont pas dues à une arrivée de grande surface. Elle n’est pas ouverte. Demain, l’excuse sera facile ».
La formule est lancée, ce n’est pas « I have a dream » mais « Nous avons un projet pour le centre-ville ». Quel est donc ce « projet pour le centre-ville » ?
Ça tombe à pic ! Il en est justement question, toujours dans Le Bien Public du 2 janvier 2016, dans le cours d’un autre article intitulé cette fois « Priorité sur le Vannois », imprimé juste au revers du précédent. Dans ce deuxième article, où cette fois la zone du Charmoy n’est pas évoquée, « le maire Raoul Langlois évoque les axes que prendra la municipalité en 2016 ». Au nombre de ceux-ci la fiscalité locale qui préoccupe au premier chef nombre de nos concitoyens. Le maire déclare à ce propos : « Je ne cache pas qu’un risque d’augmentation de la fiscalité ne soit pas envisagé ». Comprenne qui pourra ! La justesse et la précision de la syntaxe ne semble pas être l’un des axes prioritaires pour 2016 ! Mais tout cela est bien dans le style et la « droite » ligne du « vote négatif fondateur » ! En résumé, attendons, qui vivra paiera !
Revenons pour l’heure au « projet pour le centre-ville ». À ce propos, il est laconiquement déclaré : « Le dossier d’études concernant la revitalisation du centre-ville se poursuivra sur plusieurs années. Les études concernant la voirie, les logements et les commerces ». Que signifie cette dernière phrase, orpheline de son verbe ? Nous voilà, encore une fois, bien renseignés !
« Le dossier d’études concernant la revitalisation du centre-ville se poursuivra sur plusieurs années ».
Si l’avenir semble ici envisagé, très laconiquement, et sans date-butoir précise d’ailleurs, il faut savoir aussi que « la revitalisation du centre-ville » est une vieille affaire – une Arlésienne diraient les méchants – qui plonge ses racines dans le passé municipal. En témoigne cet extrait d’Inf’Auxonne n° 31 de janvier 2011 (page 2), depuis la publication duquel cinq ans tout juste ont déjà passé :
« Reste un chantier important à mettre en œuvre […] : une politique concertée de revitalisation [du] centre ville, dans une collaboration étroite avec les habitants et les commerçants. »
Il faut dire que le projet d’hypermarché inquiétait alors les représentants des commerçants, dont la suite du texte montre qu’il était déjà urgent de les admonester sans ménagement, et de les rappeler à leur devoir :
« Malheureusement, jusqu’à présent nos appels n’ont pas reçu l’écho qu’ils méritaient. En effet, les représentants du commerce auxonnais, obnubilés par la lutte contre l’implantation d’une troisième grande surface se sont fourvoyés dans une alliance contre nature avec les grandes surfaces locales. Se mêlant ainsi d’un combat qui de toute évidence ne les concernaient [sic] pas, en scellant cette alliance de la carpe et du lapin, ils ont fait perdre de vue à leurs mandants les questions essentielles, à savoir :
- que faire pour rendre le centre ville attractif ?
- quelles réformes entreprendre pour attirer le chaland et répondre aux besoins de la clientèle ?
- comment tirer parti d’un tourisme qui va se développer ?
En ce début 2011, notre équipe formule le vœu que la raison reprenne enfin ses droits, et qu’une interaction efficace se mette en place pour défendre réellement les intérêts du commerce auxonnais ».
Quittons 2011 pour revenir en ce début de 2016 qui devrait, malgré tout et incessamment, nous apporter un remède original au problème du centre-ville. Ce remède, il a déjà été vanté par notre premier magistrat qui nous l’a « vendu » à la télé :
« Notre pari est de dire : si nous avons une grande surface, cela va attirer du monde, si les gens viennent à la grande surface, ils peuvent en profiter pour faire d’autres courses, d’autres achats sur la ville » (déclaration sur FR3 le 22 octobre 2014).
Les paris sont ouverts ! Qui l’eût cru ! C’est la grande surface injustement redoutée qui va amener du monde au centre-ville ! Il fallait seulement y penser ! Mais tout le monde n’est pas champion de MONOPOLY !
La CNAC du 20 janvier 2010, heureusement oubliée depuis longtemps, déclarait pourtant, dans sa décision 317D et pour argumenter son refus, que l’implantation de cette grande surface « Ne manquera pas de nuire à l’animation urbaine de l’agglomération d’Auxonne ». Comprenne qui pourra !
LES CHARMOISES DE SCHRÖDINGER-du 28 août 2013
En effet, c’est bien connu, des hypers, dans notre belle France, il semble qu’il y en ait assez ! Ce n’est pas un quelconque écolo hirsute qui braille ce slogan, mais la Ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, elle-même, qui l’a déclaré en substance.
FINS DE SÉRIES AU CHARMOY - du 25 OCTOBRE 2014
Vous êtes inquiet pour notre commerce de centre-ville ? On le serait à moins ! En attendant que le plan de revitalisation soit concrétisé, ce qui n’est sans doute pas pour demain, en attendant que l’hyper-remède, pourtant dénoncé par NKM, fasse son effet, tendez le dos, croisez les doigts et mettez à tout hasard en pratique ce remède de bonne femme préconisé dans l’Agenda AUXONNE 2016 :
« Je vais, comme il se doit, remercier nos annonceurs. Grâce à eux, vous avez une nouvelle fois cet agenda entre les mains. Ils font un effort financier. Sachez les en remercier en prenant le temps de pousser la porte de ces commerces. Vous ne sortirez pas sans vous être allégé de quelques billets Vous contribuerez ainsi au dynamisme de la ville. Sans grand discours, vous aurez développé l’économie locale. Vos billets s’ajouteront à beaucoup d’autres et permettront à nos commerçants de vivre ».
Quel est l’heureux philanthrope inventeur de ce remède salvateur ? Je vous laisse le plaisir et l’avantage de le découvrir vous-même en lisant l’Agenda AUXONNE 2016 !! Étonnant !
Mais comme le disait Giscard, et comme le démontre Claudi, nous doutons que cet heureux philanthrope décroche « le monopole du cœur », du cœur de ville en particulier ! (Non, grand-père, pas le MONOPOLY !)
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 04 janvier 2016 (J+2574 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Revue de presse