PLUS FORT QU’UN PORTE-AVIONS, LE PORTE-PLUME - du 13 JUILLET 2016 (J+2765 après le vote négatif fondateur)

Inf’Auxonne N° 53 de juillet 2016 vient de paraître et selon notre bonne habitude, nous n’en avons pas manqué la lecture.

Comme le numéro 32 d’avril 2011, ce dernier numéro du journal de tous(tes) les Auxonnais(es) fait sa une sur la visite d’un ministre. Une question reste en suspens à ce propos : avant son départ, Monsieur le Ministre Jean-Yves Le Driant a-t-il bénéficié ou non comme ses prédécesseurs, Monsieur François Fillon et Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, de l’hommage d’un sac d’oignons ?

http://www.dailymotion.com/video/xhwfkq_visite-de-francois-fillon_news

Comme vous l’aurez constaté dans la vidéo, il est possible de penser que c’est autour d’un oignon qu’ « Auxonne prend le virage du XXIe siècle », pour reprendre l’expression de notre premier magistrat dans son éditorial.

À propos de cet éditorial, il peut être permis de penser que la visite du Ministre de la Défense n’est pas étrangère au ton martial qui transparaît, çà-et-là, dans quelques passages. On a même droit à la « marche forcée », manœuvre chère au chef de la Grande Armée, dont le glorieux couvre-chef craint de languir encore bien des années avant de retrouver son public.

Ce ton martial sera d’ailleurs repris plus loin, et sur un mode offensif, dans la prose du dévoué « porte-plume » de notre premier magistrat, « porte-plume » qui donne libre cours à son ire indignée dans la « Tribune libre ». Comme me soufflait Claudi en lisant cette prose filandreuse : « Scrongneugneu ! Je ne veux voir qu’une tête ! On n’en sort pas de Courteline ! »

C’est que visiblement, il y a de la joute dans l’air. De la joute politique. Nous voilà embarqués en campagne ! Les Auxonnais(es) sont ainsi avertis que l’équipe municipale majoritaire est « une équipe représentative de la population Auxonnaise, pas une équipe de bobos… » (page 2). Cela, les Auxonnais(es), qui ne sont pas tous des gogos, le savaient déjà, surtout ceux qui ont lus les sociologues Michel et Monique Pinçon-Charlot, pas toujours tendres pour les bobos, mais qui reconnaissent quand même à ces bobos d’être « une population plutôt jeune, diplômée, travaillant dans les secteurs créatifs ». Y’a pas photo !

On apprend plus loin que le « porte-plume » de Monsieur le maire est « exaspéré des propos de membres de l’opposition » et que notre premier magistrat « lui a laissé le loisir de s’exprimer » (page 3), car tel est mon bon plaisir ! Contre les renégats, le premier d’entre les Auxonnais va donc lâcher… son irascible « porte-plume », tout comme Luther lança son encrier contre le mur du château de la Wartbourg un jour que le diable le tourmentait. La tache se visite encore de nos jours ! Un musée de la colère en quelque sorte ! C’est qu’on a les musées qu’on peut, mon bon Monsieur !

Arrivons-en à la « Tribune libre » (page 11), négligeant au passage le fourrage gentillet et plutôt lénifiant de la brochure. C’est au paragraphe « Auxonne-Passionnément » que le « porte-plume » entre en scène. Son encre est des plus noires. C’est d’abord la presse locale (Le Bien Public dans son édition du 19 mai 2016) qui est tancée vertement « de donner la parole à l’opposition au sein du conseil municipal », plutôt que de « se préoccuper de nos projets, de nos réalisations ». Heureusement qu’il y a Inf’Auxonne pour ça ! Viennent ensuite quelques qualificatifs peu amènes caractérisant la démarche des deux opposants outrecuidants qui ont osé commettre l’article. Et tout cela vous est servi dans un vieux relent recuit de campagne de 2014 ! Bravo l’ouverture !

Dans cette arène verrouillée, bien gardée par notre premier magistrat et son « porte-plume » acéré, avouons qu’il faut aux opposants éventuels une âme bien trempée pour oser la ramener !

Visiblement, cette fois, on ne s’est pas bousculé au portillon, car monter sur le parapet de la tranchée n’est pas de tout repos, une bastos est vite attrapée ! Seul le groupe « Auxonne territoire d’Avenir » s’y est risqué. Reconnaissons que son allusion pleine d’onction à Monseigneur Gaillot est franchement délicieuse. Il y manque juste une petite pointe de latin. Plus précisément, Monseigneur Gaillot est évêque in partibus de Parténia et un évêque in partibus, c’est un évêque sans diocèse !

Voilà encore de quoi irriter le « porte-plume » inquisiteur ! Ce qui nous laisse préjuger de nouvelles joutes écrites pour demain.

Notre « porte-plume », pour finir, tacle l’un des opposants en soulignant la faiblesse de son argumentation selon laquelle « il aurait fallu développer l’emploi (tarte à la crème de toute opposition) ». Cette « tarte à la crème » de l’emploi n’a-t-elle pas été pourtant, et des années durant, en tête de gondole, non de l’opposition, mais de la majorité soucieuse de caser son hypermarché au Charmoy. Depuis, la Chantilly semble bien retombée et, sur le sujet, la « discrétion » est devenue la règle pour notre premier magistrat ainsi que pour son dévoué « porte-plume » !

Pour conclure, le bruit court dans les milieux autorisés que l’un des buts inavoués de la visite de notre ministre aurait été la découverte, non de l’oignon, qui n’est somme toute qu’un agent incapacitant léger, et encore, seulement à l’épluchage, mais bien du fameux « porte-plume », arme de guerre médiatique du XXIe siècle, doté d’une efficacité redoutable grâce à ses capacités rhétoriques imparables.

La vedette d'Eurosatory 2016 est de la revue

La vedette d'Eurosatory 2016 est de la revue

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 13 juillet 2016 (J+2765 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Revue de presse

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