DE LA NÉCESSITÉ D’UN CHALET - du 14 Août 2016 (J+2797 après le vote négatif fondateur)

Après le boom cyclotouriste de ce début du mois, l’information locale, comme la rivière après la crue, rentre dans son lit et vient reprendre son cours ronronnant. C’est ainsi que dans Le Bien Public d’hier 13 août, on pouvait lire ce titre : « AUXONNE NAUTISME Une escale fluviale qui ronronne ». En lisant l’article, on apprend pourtant que « L’escale fluviale est en pleine activité ».

À la bonne heure ! Voilà donc une escale dont on devrait dire qu’elle bourdonne, plutôt qu’elle ne ronronne ! Il semble même que cette ruche nautique fasse le miel de notre cité car « l’escale invite à l’aventure et permet à la commune de bénéficier d’un atout économique supplémentaire ».

Un point noir cependant, sur la rive de l’escale, au pied du flanc nord du Bastion de France, le petit chalet s’ennuie. Le petit chalet ne ronronne plus. Le petit chalet est abandonné. Pauvre petit chalet qui ne ronronne plus ! C’est que les amis des chalets se font rares…Plus de ronron et plus de lait pour le petit chalet ! Il y a quelques années, pourtant, le chalet était bichonné. On lui avait même adjoint un petit copain : un chalet de nécessité.

Un chalet de nécessité ? Kézaco ? Un chalet de nécessité, en langage administratif alambiqué, c’est un édicule propre (pas toujours) à permettre au passant ou au voyageur de satisfaire certains besoins physiologiques. Non, grand-père, ce n’est pas une buvette, la buvette, je ne vais pas te l’apprendre, tu sais bien que c’est pour satisfaire la soif ! Il n’y a qu’au service militaire, que l’on fait pipi dans un verre !

Il faut dire aussi, que souvent, après la buvette, le chalet de nécessité s’impose. Il arrive même, surtout si la bière est bonne, bien fraîche et servie sans faux-col, que la nécessité s’impose impérieusement. Besoin impérieux dans une cité impériale ! La totale ! Dans ces cas-là, alors, quel caca, quel tracas, on donnerait son cheval pour un chalet…de nécessité !

Et nos argonautes de l’escale, comment font-ils alors, si loin encore de la Toison d’Or ? Les povres ! Il ne leur reste plus qu’un chalet nécessiteux, et même plus de chalet de nécessité. Ils vont quand même pas faire pipi dans l’eau, ça c’est bon pour les poissons ! Alors quelle est la solution ?

La solution ? Nous l’avons trouvée dans un article du Bien Public d’avant-hier 12 août. Une solution hygiénique et évidente, une solution en bleu qui sent la rose, inspirée par ce titre un tantinet anglomane : « AUXONNE Un water-closet sur la voie bleue ». Dans « ce lieu d’aisance […] équipé d’une cuve chimique, à l’abri des regards », lit-on dans l’article, on doit pouvoir satisfaire ses besoins en toute discrétion ! Eh ! parbleu ! Jusque sur le voie bleue, la discrétion ça compte, surtout de par chez nous !

On ne peut donc que souhaiter que ce « water-closet sur la voie bleue » fasse école pour tous ceux qui font escale, pour tous ceux et celles qui pédalent, et pourquoi pas aussi pour tous ceux et celles qui picolent ! Buvez, éliminez ! Éliminez d’accord, mais au chalet de nécessité !

Bécanine en est bien d’accord, qui commence à battre la semelle à deux pas du port !

Des commodités pour Bécanine sur la voie bleue

Des commodités pour Bécanine sur la voie bleue

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 14 août 2016 (J+2797 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Revue de presse

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