AU CHARMOY, DES MOULINS À VENT OU DES HYPER-GÉANTS ? - du 02 janvier 2017 (J+2938 après le vote négatif fondateur)

À l’occasion de ses vœux sur facebook pour la nouvelle année, un groupe local d’opposition, écrivait hier :

« Nous savons qu’il est souvent difficile de se battre contre la mondialisation et ce phénomène de désertification commerciale rurale, mais ils sont loin d’être des moulins à vents comme certains pourraient nous le faire croire. »

Cette phrase a retenu notre attention et nous nous en permettrons une petite analyse purement sémantique, en dehors de tout esprit partisan.

Qu’il soit « difficile de se battre contre la mondialisation » est un fait, on nous permettra cependant de douter que ce soit une tâche à la mesure d’un conseil municipal. Autant cracher contre le vent !

Il n’en est pas de même du « phénomène de désertification commerciale rurale », entendu comme le dépérissement du commerce de proximité. Ce pourrait être effectivement une tâche à la mesure d’un conseil municipal. Faudrait-il encore que son maire montre la voie en ce domaine. Force est de constater qu’au-delà des vœux pieux, tel ne semble pas le cas à Charmoy-City !

Notre appréciation de la situation locale, qui est la raison d’être de ce blog, est bien connue depuis bien des années ! En bref, c’est qu’un maire ne peut à la fois servir docilement les desseins d’une grande enseigne et encourager le petit commerce local ! Comme le dit le proverbe : « On ne peut être au four et au moulin » !

ON NE PEUT PAS ÊTRE AU FOUR ET AU MOULIN - du 19 DÉCEMBRE 2014

Et notre maire a beau jeu de faire semblant et d’escamoter la question, comme il vient de le faire récemment dans la presse en déclarant : « On remarque que la difficulté est la même partout, au niveau des petits commerces, qu’il y ait des grandes surfaces ou pas ».

VASEUX COMMUNICANT À CHARMOY-CITY - du 31 décembre 2016

Revenons à présent à notre analyse de la phrase : « Nous savons qu’il est souvent difficile de se battre contre la mondialisation et ce phénomène de désertification commerciale rurale, mais ils sont loin d’être des moulins à vents comme certains pourraient nous le faire croire. »

En ce qui concerne le deuxième membre de la phrase, la référence au Don Quichotte de Cervantès semble évidente. Pour s’en convaincre, il suffit de se reporter au texte :

 

« CHAPITRE VIII.

Du beau succès qu’eut le valeureux Don Quichotte dans l’épouvantable et inimaginable aventure des moulins à vent, avec d’autres événements dignes d’heureuse souvenance.

En ce moment, ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu’il y a dans cette plaine, et, dès que Don Quichotte les vit, il dit à son écuyer : « La fortune conduit nos affaires mieux que ne pourrait y réussir notre désir même. Regarde, ami Sancho, voilà devant nous au moins trente démesurés géants, auxquels je pense livrer bataille et ôter la vie à tous tant qu’ils sont. Avec leurs dépouilles, nous commencerons à nous enrichir ; car c’est prise de bonne guerre, et c’est grandement servir Dieu que de faire disparaître si mauvaise engeance de la face de la terre. — Quels géants ? demanda Sancho Panza. — Ceux que tu vois là-bas, lui répondit son maître, avec leurs grands bras, car il y en a qui les ont de presque deux lieues de long. — Prenez donc garde, répliqua Sancho ; ce que nous voyons là-bas ne sont pas des géants, mais des moulins à vent, et ce qui paraît leurs bras ce sont leurs ailes, qui, tournées par le vent, font tourner à leur tour la meule du moulin. — On voit bien, répondit Don Quichotte, que tu n’es pas expert en fait d’aventures : ce sont des géants, te dis-je ; si tu as peur, ôte-toi de là, et va te mettre en oraison pendant que je leur livrerai une inégale et terrible bataille. » »

Cette lecture étant faite, la référence aux « moulins à vents comme certains pourraient nous le faire croire » apparaît comme plus problématique.

Certes, la municipalité actuelle a coutume de nous faire prendre les vessies pour des lanternes, mais n’est-ce-pas Don Quichotte tout seul qui prenait lui-même les moulins à vent pour des géants !

C’est pas grave, on aura compris, mais quand même, contre des spécialistes de la confusion et du double langage et, qui plus est, armés de redoutables portes-plumes, il conviendrait d’user à l’avenir d’un instrument sémantique mieux affûté ! Non, ne me faites surtout pas dire ce que je n’ai pas dit, je n’ai pas parlé de couteau suisse !

PLUS FORT QU’UN PORTE-AVIONS, LE PORTE-PLUME - du 13 JUILLET 2016

Dernière minute : Le bien Public titre ce matin « AUXONNE Ils sont enfin prêts pour les élections ». Il s’agit en l’occurrence des présidentielles, car en ce qui concerne l’élection pour la présidence de la comcom élargie, qui aura lieu samedi prochain, de nombreux doutes subsistent encore à propos des candidats potentiels, dont deux seulement se sont pour l’heure publiquement déclarés : Marie-Claire Vallet et Jean-Paul Vadot.

À l’usage de certains présidents et vice-présidents en place, un méchant briseur de rêves nous a suggéré cette belle citation : « En 2017 ne te laisse pas bercer par tes rêves, laisse-toi guider vers la sortie ». Oups !

Don Quichotte au Charmoy

Don Quichotte au Charmoy

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 02 janvier 2017 (J+2938 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Analyses et réflexions

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