LES BOUTIQUES ÉPHÉMÉRES, UNE MANNE POUR LE COMMERCE DE CENTRE-BOURG ? - du 30 juin 2017 (J+3117 après le vote négatif fondateur)
30 juin 2017LES BOUTIQUES ÉPHÉMÉRES, UNE MANNE POUR LE COMMERCE DE CENTRE-BOURG ? - du 30 juin 2017 (J+3117 après le vote négatif fondateur)
On connaissait les « boutiques obscures » de la rue du même nom, que Patrick Modiano a rendues célèbres,
Quelques amateurs de la littérature de la Mitteleuropa connaissent peut-être les « boutiques de cannelle », tout aussi obscures, de Bruno Schulz, espèce de Kafka polonais victime, comme le héros de Modiano, de la tourmente des années 1940.
Nous découvrons aujourd’hui les « boutiques éphémères ». Quid des boutiques éphémères ?
Chacun d’entre nous a connu de ces magasins fermés peu de temps après leur ouverture. Attention ! Ce n’était pas pour autant des boutiques éphémères. Car la boutique éphémère l’est non par force, mais par vocation, et quand elle ferme, ce n’est pas par nécessité, mais bien en raison d’un concept. Cette fermeture, prévue par une ingénierie étudiée, n’est donc surtout pas un banal dépôt de bilan !
Voilà ce que nous apprend Wikipédia de la boutique éphémère : « Le magasin éphémère, ou boutique éphémère (pop-up retail ou pop-up store en anglais), est une approche du marketing basée sur l’ouverture de points de vente pour de courtes durées. Une boutique éphémère est similaire à un point de vente classique, mais de manière temporaire. Le principe consiste à apparaître puis à disparaître (pop-up) au bout de quelques jours, quelques semaines ou quelques mois ».
Incurable béotien en matière de commerce, votre serviteur avoue avoir découvert la boutique éphémère très récemment, plus précisément à la réunion publique du 20 juin dernier.
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Lors de cette réunion, circulation et stationnement devaient se tailler la part du lion en raison de l’intérêt justifié du public présent, venu pour ces questions. Néanmoins quelques aperçus relatifs à d’autres thèmes furent donnés.
C’est dans le cours d’un bref exposé du thème de la remédiation aux difficultés du commerce de centre-ville, concrétisée par la création d’une « ingénierie de manager de centre ville » que la boutique éphémère a fait son apparition sur l’écran.
Une question se pose à présent, cette « ingénierie de manager de centre ville », qui ne sera pas gratuite, se révélera-t-elle une manne providentielle dans la résolution des problèmes bien réels des petits commerçants ?
Incurable béotien en matière de commerce, je laisse la réponse aux spécialistes de la question et aux « managers » de notre cité, dont l’un d’eux, et pas le moindre, ne trouva rien de mieux, il y a quelques années, que l’installation d’un hypermarché en périphérie pour attirer le chaland au centre-ville !
Laissons à ce pénétrant visionnaire aux bésicles glissantes, toute la gloire de sa découverte originale et, plus modestement, évoquons de vieilles histoires bien locales d’éphémères et de manne.
COMCOM : QUAND LE CAVALIER SEUL DU CHARMOY VEILLE AU GRAIN - du 3 octobre 2016
Une biologiste du siècle dernier, Marie-Louise Verrier, dans sa Biologie des Éphémères (Paris, Armand Colin, 1956 p.56) évoque une espèce d’éphémère, « Polymitarcys virgo responsable des chutes de manne sur la Saône ».
Elle souligne l’importance du phénomène dont les vieux Auxonnais se souviennent : « De Verdun [-sur-le-Doubs] à Chalon[-sur-Saône], sur les bords de la Saône, on récoltait en moyenne, avant la guerre, 100 tonnes de manne fraîche par an ».
Cette « manne » n’était pas le résultat d’une ingénierie mais le simple résultat d’un processus naturel, le vol de ponte des éphémères. Ce phénomène spectaculaire, diverses pollutions l’ont réduit aujourd’hui à presque rien.
À la différence de certains politiques, les éphémères attirés par la lumière, sortaient de l’eau à la tombée de la nuit et montaient vers les lampadaires bordant la rivière.
Il est vrai qu’au matin, le spectacle était moins divin, car les tonnes d’éphémères morts écrasés sur les chaussées des ponts et des halages, c’était glissant et ça finissait par puer ferme !
Pourtant, des pêcheurs récoltaient la manne fraîche à la tombée de la nuit et à la pelle. J’en ai même vu, à la fin des années 50, allumer des feux de pneus sur le halage pour attirer les éphémères.
Mêlant la manne à de l’argile, ils en faisaient des boulettes d’amorce, comme me l’a récemment précisé Georges Dubief, mon « conscrit », un célèbre broc dijonnais de la Place Grangier, qui a pratiqué ce sport à Seurre dont il est originaire. Des boulettes d’amorce pour les « gros » de fond (carpes) et pour des pêches miraculeuses éphémères. Car la manne, bien vite, « tuait la pêche ». Comme la grande surface tue le petit commerce !
C’est aujourd’hui le dernier jour du concours photo. Du coup Claudi s’est surpassé ! Il faut avouer que son cliché, c’est une manne pour l’iconographie charmoysienne !
Le concours est fini, du coup Claudi va mettre sa Charmoy Box sur le bon coin !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 30 juin 2017 (J+3117 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Figures libres