FRANCE-ITALIE 1897 (4) - du 07 juillet 2018 (J+3489 après le vote négatif fondateur)

   Alors que nos concitoyens attendent fébrilement le match France-Belgique de mardi prochain, reprenons notre feuilleton « France-Italie 1897 ». Qui sait ? Il trouvera peut-être encore quelques lecteurs ?

   Rappelons que le précédent épisode se terminait sur un article du Figaro du 3 juillet 1897, article qui devait faire grand scandale en Italie.

FRANCE-ITALIE 1897 (3) - du 02 juillet 2018

   L’article avait été rédigé par le Prince Henri d’Orléans, alors en voyage en Éthiopie, et hôte à cette occasion du Négus Ménélik II à Addis-Abeba.

   Nous n’entrerons pas ici dans le détail des propos litigieux tenus par Henri d’Orléans, citant seulement son introduction à ces propos : « Naturellement le sujet qui est le plus souvent mis sur le tapis [N.D.L.R. : au sein de la communauté française à Addis-Abeba] est celui de la captivité des Italiens, et je suis forcé de dire que je suis, non plus indigné, mais simplement dégoûté de ce que chaque jour j’apprends sur leur compte… »

   Nos lecteurs curieux pourront se reporter au détail dans le PDF joint de la page 2 du Figaro du 3 juillet 1897 contenant la partie litigieuse de l’article.

     À la suite du scandale suscité par l’article du Figaro, le Comte de Turin, alors lieutenant-colonel aux chevau-légers de Rome (Regimento Cavalleggeri di Roma) fut désigné officiellement comme champion pour défendre l’honneur italien.

      Le 6 juillet, il adressait une lettre à Henri d’Orléans à Addis-Abeba, lettre dans laquelle, après avoir déploré les appréciations de « Monsignore » d’Orléans sur l’armée italienne, il l’invitait à faire amende honorable.  

     Dans cette lettre,  le Comte de Turin, ne manquait pas de rappeler à Henri d’Orléans la carrière militaire piémontaise de son père  Robert d’Orléans (1840-1910) exilé à Turin à partir de 1857. En 1859,  lors de la guerre d’unification italienne Robert d’Orléans avait en effet participé, en tant qu’officier de cavalerie au Régiment piémontais "Cavalleggeri di Alessandria",  au combat de Palestro (31 mai 1859).

     Précisons que l’exilé poursuivra sa carrière militaire en 1861-62, lors de la Guerre de sécession, comme officier d’état-major de l’armée fédérale des nordistes ! En compagnie de son frère aîné, le  Comte de Paris (1838-1894) il combattra ainsi les Sudistes lors du combat de Gaines Mill (27 juin 1862).

   Au fait Mill, vont nous faire remarquer des lecteurs pointilleux, ça veut bien dire moulin. Et de poursuivre : Chantecler vous nous aviez pourtant bien proposé dans votre premier épisode « un feuilleton inédit garanti pour une fois sans hyper, sans ronds-points et sans moulin ».

    Je leur répondrai qu’y puis-je ? Des moulins, des meuniers, des jolies meunières et leurs commis, il y en a partout, dans la Mancha, en Virginie, et même dans le charmant canton de Saint-Amour, comme me disait hier soir un ami qui fleurait encore bon la frite.

PARU À LA BIBLIOTHÈQUE IMAGINAIRE DE CHARMOY-CITY - du 13 janvier 2017

   Après cette parenthèse meunière incongrue dans laquelle les vrais connaisseurs de la fine fleur trouveront sans doute du grain à moudre, reprenons le cours de notre feuilleton.

   À la suite de l’article provocateur d’Henri d’Orléans dans Le Figaro, L’Italie, journal romain publié en français et proche des milieux diplomatiques de l’ambassade de France publiait cette note : « nous croyons ne commettre aucune indiscrétion en disant qu’après la publication du Figaro, le Duc Louis-Philippe d’Orléans [N.D.L.R. l’explorateur cité dans notre précédent épisode], chef de la Famille d’Orléans, a adressé une noble lettre au Roi d’Italie blâmant vivement les publications inconvenantes de son cousin » ;

     Le 10 août, le Comte de Turin, n’ayant encore pas reçu de réponse à sa lettre du 6 juillet envoya un télégramme de rappel à Henri d’Orléans. Le lendemain, Henri d’Orléans, alors rentré en France, répondait au télégramme, déclarant ne vouloir accorder aucune correction : « Ce que j’ai écrit, je le maintiens ». 

   L’affrontement devenait dès lors inévitable. À suivre…

Le Duc de Chartres, du Piémont en Virginie

Le Duc de Chartres, du Piémont en Virginie

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 07 juillet 2018  (J+3489 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Feuilleton

 

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