CHARMOY-CITY : PLAIDOYERS POUR LECLERC À CHAMPDÔTRE - du 13 mai 2019 (J+3799 après le vote négatif fondateur)
13 mai 2019CHARMOY-CITY : PLAIDOYERS POUR LECLERC À CHAMPDÔTRE - du 13 mai 2019 (J+3799 après le vote négatif fondateur)
Dans une précédente série d’articles, nous avions évoqué la tenue du Conseil communautaire n° 2019/04 de la CAP-Val de Saône, le 7 mai dernier à la salle des fêtes de Champdôtre.
Au cœur de ces articles, la question d’un vote en prévision de la tenue d’une CDAC le 27 mai prochain et dont l’objet était défini par le vingtième point de la convocation en séance.
Le lecteur intéressé pourra remonter à partir du lien ci-dessous à nos précédentes observations et réflexions sur la question.
QUAND LE CHARMOY S’INVITE AU CONSEIL COMMUNAUTAIRE, PRÉSENT ET PASSÉ - du 9 mai 2019
L’objet du présent article n’est pas de revenir au scrutin, à son déroulement, aux interprétations que le compte des suffrages a pu susciter. Nous ne pouvons plus, sur ce point, que nous en remettre au talent de Marie-Claire Bonnet-Vallet que nous saluons ici et qui saura, n’en doutons pas, concilier en CDAC les obligations d’une démocratie qu’elle respecte scrupuleusement et une continuité cohérente avec le jugement qu’elle a déjà porté sur les données d’un projet resté semble-t-il égal à lui-même au vu de la comparaison des demandes de permis de construire déposées.
Il est heureusement encore des dirigeants élus qui accomplissent leur tâche en toute transparence !
Passant à présent sur un autre terrain, mais restant néanmoins sur le terrain Leclerc au Charmoy nous survolerons les arguments avancés en Conseil communautaire n° 2019/04 de la CAP-Val de Saône, le 7 mai dernier à la salle des fêtes de Champdôtre par les supporters indéfectibles du projet.
Raoul Langlois, maire d’Auxonne et Nathalie Roussel son adjointe à l’urbanisme, toujours fidèles à Leclerc, étaient les avocats zélés, sinon crédibles de la nième « Extension de l’ensemble E.LECLERC à AUXONNE » qui repassera le 27 mai en CDAC
Rappelons au préalable les documents relatifs à l’ordre du jour et à l’avis de la première CDAC du 21 décembre dernier qui concernent une version, apparemment inchangée à ce jour, du projet
Précisons que l’ordre du jour était ainsi libellé « Extension de l’ensemble E.LECLERC à AUXONNE »
Remarquons d’abord que, lors du dernier conseil communautaire de Champdôtre, les défenseurs du projet se sont attachés à faire oublier ce libellé trop éloquent, « Extension de l’ensemble E.LECLERC à AUXONNE », en mettant en avant, la présence dans le projet de deux entreprises artisanales locales qui y ont été engerbées.
Ce, visiblement dans le but de minimiser le gros morceau de l’affaire, c’est-à-dire 2050 m2 ajoutés à la surface de vente de 4880 m2 déjà présente dans l’emprise immobilière Leclerc.
Pour mémoire, rappelons la décision de la précédente CDAC du 21 décembre dernier :
« La commission départementale d’aménagement commercial ÉMET UN AVIS DÉFAVORABLE sur la demande de permis de construire valant autorisation d'exploitation commerciale présentée par la SCI HPS relative à l'extension de 2 175 m2 de la surface de vente de l'ensemble commercial E. LECLERC situé avenue du Général de Gaulle à AUXONNE, par la création d'un magasin spécialisé dans la solderie de 1 500 m2 de surface de vente, d'un magasin spécialisé non alimentaire de 550 m2 de surface de vente, et d'une boutique spécialisée dans l'équipement de la maison d'une surface de vente de 125 m2, portant la surface totale de vente de l'ensemble commercial à 7 155 m2 »
Remarquons qu’en matière d’artisanat local cet avis ne concerne que 125 m2 sur « l'extension de 2 175 m2 de la surface de vente de l'ensemble commercial E. LECLERC ». Et précisons que l’aire d’exposition du garage ne figure même pas dans cet avis, puisqu’elle ne requiert pas de permis de construire !
Pour faire oublier Leclerc, des arguments assez peu pertinents furent avancés par nos deux plaideurs.
Ils ont argué, entre autres, du fait que les nouvelles constructions étaient dissociées de l’hypermarché (N.D.L.R. mais toutefois présentes dans la même emprise immobilière appartenant au même propriétaire !), que ces constructions seraient édifiées sur une « friche » (en fait un terrain défini en espace-vert dans le projet initial d’hypermarché ouvert début 2016, et qui, contrairement aux engagements de l’enseigne, n’a jamais été traité dans ce but !)
On pourra à ce propos consulter utilement les documents suivants publiés à l’occasion de l’enquête publique de 2013.
Document 1 :
« Le projet porté par la SARL BOUXDIS consiste en la création d’un centre commercial sur le territoire de la commune d’Auxonne 21130, comprenant un hypermarché à l’enseigne E. LECLERC, une galerie commerciale, une zone DRIVE et un parking. […]
Le centre commercial sera implanté sur plusieurs parcelles agricoles couvrant une superficie totale de 46308 m2 dont 11407 m2 pour l’hypermarché et sa galerie marchande avec une surface de vente totale de 4000 m2.
Au total, 27603 m2 seront imperméabilisés et 18705 m2 seront réservés pour les espaces verts et les bassins recueillant les eaux pluviales. » ( Source : « Enquête publique E13000033/21 du 21/02/2013 – Construction surface commerciale Auxonne »-Rapport du commissaire enquêteur page 5, § I 5 - Nature et caractéristiques du projet)
Document 2
« Les zones vierges de toute construction ou aménagement (voiries, parking...) seront traités en espaces verts et plantés d’arbres à hautes tiges d’essences locales.
Les essences seront choisies en accord avec les services techniques. (Source : « résumé non technique étude impact SOCOTEC avril 2013 p.14/18)
Document 3
« d’une manière générale, le dossier manque de précisions en ce qui concerne la consommation d’eau, le volume de rejet des eaux usées, l’aménagement des réseaux ou encore la justification de l’importante surface réservée aux espaces verts. »
(Source : « Enquête publique E13000033/21 du 21/02/2013 – Construction surface commerciale Auxonne »-Rapport du commissaire enquêteur pâge 21, § III 4 - Observations générales sur le dossier présenté)
On connaît à présent « la justification de l’importante surface réservée aux espaces verts. » !!! Adieu arbres de haute tige d’essences locales !!! Bonjour les mètres carrés pour l’extension sur place !!
Un procédé du même tonneau, mais intra-muros cette fois, avait déjà présidé à une extension fin 2016 !
AU CHARMOY, JEANNOT S’HABILLE LARGE - du 22 décembre 2016
Pour en revenir au vibrant plaidoyer, furent avancées, entre autres, des banalités du genre : « On ne va pas construire un garage au centre-ville », des présupposés invérifiables selon lesquels « d’après les études qui ont duré deux ans, les nouvelles implantations commerciales ne concurrenceront pas le commerce de centre-ville » et la kyrielle habituelle du green-washing, de la création d’emplois, de la maîtrise de l’évasion commerciale et tutti quanti !
Le tout dans un exposé approximatif, décousu et sans brio, aussi ennuyeux que biaisé et platement stéréotypé.
Heureusement que tout un chacun pouvait contempler les photocopies extraites du dossier !
Bien que pas très convaincants à Champdôtre, nos plaideurs avaient su pourtant à l’occasion protester véhémentement, quoique de façon assez peu élégante, contre le précédent refus.
Rappelons le morceau de bravoure que cette décision leur avait inspiré et qu’on put lire sur un tract plus affligeant que convaincant et dont il convient de rire plutôt que de pleurer :
« Cette C.D.A.C a rejeté ce projet à cause du vote négatif de la Présidente de la Communauté de Communes, Madame Marie-Claire BONNET-VALLET, et de Monsieur Alain BRANCOURT, Maire de Lamarche-sur-Saône représentant les maires ruraux !!! I1 y avait vingt emplois à la clé, mais ils ont été délibérément sacrifiés pour des intérêts dont on ne perçoit pas vraiment la finalité. Ce refus entraine en plus un dégât collatéral : un commerce installé dans la rue Antoine Masson comptait reprendre le local d'IZOPREMIUM pour s'agrandir. Ce commerçant envisage maintenant de quitter notre Canton ».
CHARMOY-CITY : « DÉSAPPOINTÉ(S) »… ET VOLEUR(S) DE BICYCLETTE(S) !!! - du 10 février 2019
On a raison souvent de plaindre les caissières et leurs troubles musculo-squelettiques, mais soyez-en sûrs, dix ans de catimini et d’amphigouris à faire pousser le Charmoy, c’est comme dix ans de Tonkin, ça peut aussi laisser des traces chez nos élus, en cette seule matière, réellement efficaces !!
Dans la conduite de telles affaires, c’est clair, ils sont parfaits et tout blanchis sous le harnais. On ne peut en dire de même en matière de revitalisation du centre-bourg, l’Arlésienne que l’on attend toujours.
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 13 mai 2019 (J+3799 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Figures libres