CHARMOY-CITY : IDYLLE PAYSANNE ET FORESTIÈRE AU COIN DU FEU (2) - du 19 octobre 2020 (J+4324 après le vote négatif fondateur)

     Les lecteurs qui auraient manqué le premier épisode de cette série pourront y retrouver les motifs qui nous avaient conduit, avec George Sand, jusqu’au bord de La Mare au Diable, dans la forêt de Chanteloup, pour un bivouac amoureux au coin du feu…

CHARMOY-CITY : IDYLLE PAYSANNE ET FORESTIÈRE AU COIN DU FEU (1) - du 15 octobre 2020

    Depuis la publication de ce premier épisode à propos de l’œuvre d’espoir de George Sand, vers laquelle un itinéraire de pure fantaisie nous avait conduit, notre actualité s’est encore assombrie.

    Plus que jamais, l’intention qui a guidé la créatrice de cette œuvre publiée en 1846, à la veille de la terrible Révolution de 1848 qui fit, lors des Journées de juin, des milliers de morts dans notre capitale, peut donner encore à son lecteur actuel des raisons d’espérer, sans grands discours fracassants, sans inutiles invectives.

   Cette révolution, George Sand semble d’ailleurs l’avoir pressentie dans son introduction de l’ouvrage intitulée « L’auteur au lecteur ».

     On retiendra les passages suivants (nous nous référons ici à l’édition originale de 1846, dédiée à « Mon ami Fréderick Chopin », publiée à Paris chez Desessart, et  disponible en ligne sur Gallica) 

     « Les mauvais riches d’aujourd’hui demandent des fortifications et des canons pour écarter l’idée d’une jacquerie [N.D.L.R. : révolte paysanne] […] Le gouvernement d’aujourd’hui calme l’inquiétude des riches en leur faisant payer beaucoup de gendarmes et de geôliers, de baïonnettes et de prisons. » (Op. cit. p. 18)

     En  juin 1848 il n’y eut pas à proprement parler de « jacquerie » mais un soulèvement des classes populaires parisiennes cruellement réprimé par le pouvoir bourgeois de la nouvelle république issue des journées de février.

     L’émigré russe Alexandre Herzen écrit à ce propos : « Je ne suis pas mort, mais j’ai vieilli, je dois me remettre des journées de Juin comme d’une maladie grave ».

    Toutes proportions gardées, ces lignes pourraient encore avoir pour nous  un écho au regard de l’ambiance générale de la période que nous traversons.

    Ne nous laissons pas aller à une déploration facile et revenons au volontarisme optimiste de Georges Sand qui fait de La mare au diable un pari déclaré de la vie contre la Mort à propos  notamment de la paysannerie.

   L’introduction intitulée « L’auteur au lecteur », dont nous avons déjà parlé plus haut s’ouvre sur la citation de ce  quatrain :

« À la sueur de ton visaige

Tu gaigneras ta pauvre vie.

  Après long travail et usaige,

    Voici la mort qui te convie. »

    L’auteur précise que ce « quatrain en vieux français » commente une gravure d’Holbein « d’une tristesse profonde dans sa naïveté ».

        Cette gravure exécutée par Hans Holbein (1497-1543), mort en pleine gloire à Londres au cours d’une épidémie de peste, ne figure pas en illustration dans l’ouvrage de Georges Sand.

       Elle représente un vieux laboureur en haillons poussant sa charrue derrière un attelage exténué que fouette un personnage fantomatique. Détail cru que n’a pas souligné George Sand, l’un des chevaux crotte…

    George Sand ajoute que la gravure figure dans un recueil de « sujets philosophiques et religieux, à la fois lugubres et bouffons, intitulée les Simulachres de la mort ».

   La gravure n’est pas figurée dans l’édition originale de l’ouvrage de Georges Sand.

   Pour son illustration du jour, Claudi a donc choisi de représenter la gravure en question.

   Il l’accompagne  de quelques brefs passages du texte  de George Sand soulignant le contraste entre l’introduction lugubre et les intentions optimistes de son roman (pages citées en référence à l’édition originale de 1846  disponible en ligne sur Gallica). 

FLASH DERNIÈRE

    Le Bien Public en ligne titrait ce matin :

« Loisirs Auxonne : un concours d’histoires effrayantes au collège »

Précision indispensable : comme le précise la légende du cliché suggestif illustrant l’article, ce concours se déroulait dans le cadre d’une « Journée Halloween ».

    Notre concept de CRPRC  (Cauchemar de Rentrée Post-Retraite Chronique) défini dans l’un de nos précédents articles en lien ci-dessous nous a semblé pouvoir faire écho au thème de ce concours.

CHARMOY-CITY : ICI COMME AILLEURS, DEMAIN C’EST LA RENTRÉE !  - du 31 août 2020

La Mare au Diable, une leçon d'optimisme contre le fatalisme.jpg

La Mare au Diable, une leçon d'optimisme contre le fatalisme.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 19 octobre 2020 (J+4324 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Figures libres

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