CONTES BONAPARTIQUES, DE NOËL À L'ÉPIPHANIE (3) - du 30 décembre 2024 (Jour 190 de la nouvelle ère de Chantecler)

Rappelons encore aujourd'hui que Chantecler n'étant pas un parlementaire, ne peut s'autoriser une trêve des confiseurs. En pleine trêve des confiseurs, chers lecteurs, vous aurez donc droit à une nouvelle production de notre rédaction... Qui est une suite impromptue de la précédente.

CONTES BONAPARTIQUES, DE NOËL À L'ÉPIPHANIE (2) - du 27 décembre 2024

Vous remarquerez en passant l'heure tardive de la publication. L'accouchement fut à vrai dire un peu difficile. Tentez l'expérience et vous verrez la tâche que représente la tentative d'une production originale et néanmoins « bonapartique » dans la période que nous traversons actuellement...

Pas de panique pour autant, l'orchestre joue toujours sur le pont du Titanic et nous avons déniché une belle idée dans la salle obscure de notre cinéma « L'EMPIRE ».

À l'affiche : « Leurs enfants après eux ». Sur l'affiche un jeune couple en selle sur une Yamaha YZ d'un modèle hors-d'âge.

Au guidon un jeune homme au faciès chahuté maquillé en tricolore, en mode « finale de la Coupe du monde de foot du 12 juillet 1998 ». Nous sommes déjà dans l'Histoire, plus précisément dans le bassin minier de Lorraine. Ce jeune homme nommé Anthony Casati  est un produit de l'immigration italienne dont le père, suite à la crise sidérurgique, tire le diable par la queue et piche à qui mieux mieux. Il finira même par boire l'eau du lac...

En selle, campée derrière lui, une belle nana, Stéphanie la fille d'un notable friqué du lieu. Son regard pensif se perd dans un horizon qui ne semble être pas celui du jeune homme. Le couple semble très mal parti. Il semble même qu'il ne soit jamais parti sur la Yamaha YZ d'un modèle hors-d'âge qui est l'une des grandes vedettes du film.

Croyez-moi, j'ai vu le film deux fois et si j'ai vu ces deux-là s'aimer (et comment !) à leur manière dans le film, jamais je ne les ai vu ensemble sur la Yamaha. Allez le voir, vous comprendrez pourquoi !

Il y a d'autres personnages attachants dans le film et d'autres encore franchement dégoûtants. Je ne suis pas un critique de cinéma exhaustif et je ne vous citerai que ces quatre là (la YZ comprise).

Mais quel rapport avec Bonaparte me direz-vous ?! À quelle heure va-t-on crier : « Vive l'Empereur ! ».

Quel rapport entre un petit corse fauché débarquant sur le royaume de France à la fin des années 1770 et Anthony Casati né deux siècles plus tard à la fin des années 1970 dans le bassin sidérurgique de Lorraine. Les vingt ans du premier verront l'avènement d'un nouveau monde et ceux du deuxième l'effondrement définitif d'un autre monde. Seul point commun entre le film et la légende napoléonienne, le bleu, blanc, rouge omniprésent jusque sur l'affiche (voir plus haut).

Avec ses institutions et ses cadres rigoureux une monarchie déclinante aura formé malgré elle, puis contre elle, de nouvelles élites. Les institutions et les cadres de notre république fatiguée d'après les « trente glorieuses », en viennent à sembler sur ce point, dans leur conservatisme de l'entre-soi, plus royalistes que le roi !

Développer cela nous amènerait à tartiner bien des pages propres à faire fuir le lecteur. Et puis, manque de pot, (non pas celui de la YZ !) nous n'avons pas fait Sciences-Po Restons plus modestes et tentons de touver un pendant acceptable au jeune couple Anthony-Stéphanie dans la geste napoléonienne.

Napoléon-Manesca ! Le voilà tout trouvé ! Et pour ceux qui ne connaissent pas la suite disons que le papa de Manesca, riche marchand de bois jugea Napoléon trop fauché pour sa fille.

S'il était un acharné de l'étude et de la lecture, ce qui le distingue de l'Anthony du film « Leurs enfants après eux », le Bonaparte de vingt ans ne dédaignait pas pour autant attirer l'attention du beau sexe quoique sans YZ et sans blouson de cuir.

On note ainsi dans une revue qui n'est plus à présenter (numéro 320 du « Souvenir napoléonien » de novembre 1981, « Trois missions oubliées de Bonaparte, lieutenant à Auxonne »)  :

« Un soir à la nuit tombante, sous les frondaisons des allées du parc de Seurre, une personne du sexe [N.D.L.R. Chantecler : c-à-d une femme]fut effrayée par la vue d'une couronne phosphorescente qui approchait d'elle au-dessus des buissons. C'était le lieutenant Bonaparte qui avait mis des vers luisants dans ses cheveux. »

Nous en resterons là pour aujourd'hui. « L'Empire » est en congé jusqu'au 8 janvier. À bientôt quand même nous poursuivrons inlassablement, tel Schéhérazade, nos contes bonapartiques sans aller au ciné !

Claudi s'est défoncé sur la YZ

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Bonaparte de A à YZ

Bonaparte de A à YZ

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 30 décembre 2024 (Jour 190 de la nouvelle ère de Chantecler)

Publié dans Contes et légendes

 

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