AUXONNE : 2 DÉCEMBRE, DATE IMPÉRIALE (1) - du 2 décembre 2024  (Jour 162 de la nouvelle ère de Chantecler)

Aujourd’hui c’est le 2 décembre, le 2S comme disent les cyrards, et précisément le 2S 219, 219ème anniversaire d’Austerlitz.

Nous ne pouvions décidément nous dispenser d'évoquer aujourd'hui cette date fondatrice dans l’histoire de la famille Bonaparte. De cette date devaient surgir deux Napoléons : le Grand d’abord, et le Petit ensuite.

Voilà pourquoi, comme nous l'évoquions dans notre précédent article : « Claude Pichard [et le reste] ce sera pour plus tard ».

AUXONNE : CLAUDE PICHARD, CE SERA POUR PLUS TARD - du 30 novembre 2024

Le 2 décembre 1805, c’était en effet Austerlitz, ça encore, du moins au sein de notre armée, on s’en souvient.

Cependant combien de nos contemporains connaissent le 2 décembre 1851, et le cuisant « hommage » que rendit Victor Hugo, dans son ouvrage Napoléon le Petit, à Napoléon III, l’auteur du coup d’état de ce 2 décembre 1851. Le temps a passé, la véhémence indignée du poète exilé ne retentit plus en écho, et nombre d’essayistes et de politiques ont même entrepris, au cours des dernières décennies, la réhabilitation de Badinguet, l’obscur neveu du vainqueur d’Austerlitz et le vaincu de Sedan en 1870. Sédan, comme l’écrit Paul Burani dans sa chanson bouffonne et assassine Le Sire de Fisch Ton Kan.

https://www.youtube.com/watch?v=ARJ42c_Yl14

En 1990, Philippe Séguin publiera un ouvrage d’apologie et de réhabilitation de Napoléon III, intitulé Louis-Napoléon le Grand (Paris, Grasset, 1990).

Le 12 janvier 2010, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée Nationale monte à la tribune pour rendre hommage à Philippe Séguin qui vient alors de disparaître ; et dans la foulée il salue la mémoire de Napoléon III !!

On imagine bien Victor Hugo, se retournant dans sa tombe à cette occasion, lui qui avait fustigé, dans les premières pages de Napoléon le Petit, le faux serment du Prince-Président, à cette même tribune de l’Assemblée Nationale, le 20 décembre 1848 !

En 2004, l’historien Pierre Milza publie Napoléon III, (Paris, Perrin, 2004). Cet ouvrage brosse, selon le critique André Larané, un portrait équilibré du personnage.

Citons quelques passages de l’article de Larané :

« Homme ordinaire et sans génie, d'un physique plutôt ingrat, il cultive le goût du secret, décide en solitaire et souvent dans l'improvisation. […] Dans les épreuves de jeunesse et par tempérament, Louis-Napoléon Bonaparte a acquis une grande sensibilité aux souffrances des humbles. Il s'est ainsi fait connaître par une brochure à la tonalité très socialisante sur L'extinction du paupérisme ».

Voilà quand même un portrait du neveu bien loin de la légende de l’oncle, Napoléon le Grand. Mais reconnaissons que le portrait du neveu, dans sa banalité triviale, porte en lui quelque chose de plus moderne. Si l’on ajoute à cela les préoccupations d’ordre économique de Napoléon III, jointes au développement ayant accompagné réellement la période de son règne, on comprend mieux le prestige restauré dont jouit aujourd’hui Napoléon le Petit, dans un monde où l’économique tout puissant prime sur le politique inconsistant, où la réflexion historique s’efface devant la préoccupation immédiate, dans un monde, enfin, où le « grand homme » ne semble plus avoir sa place.

Nos lecteurs auront pu remarquer que dans sa forme, notre titre annonce une suite, ils auront même pu être déçu du caractère général et non proprement « auxonnais » de l'article.

Qu'ils se rassurent ! Le second épisode revêtira une couleur moins sanglante et surtout plus locale, avec néanmoins quelques nuances de rouge...

Pour l'illustration du jour, Claudi a emprunté à l'œuvre de Victor Hugo, pourfendeur de « Badinguet ».

 

 

Un 2 décembre de triste mémoire

Un 2 décembre de triste mémoire

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 02 décembre 2024 (Jour 162 de la nouvelle ère de Chantecler)

Publié dans De pire Empire

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