SAMUEL JOHNSON ATTENDRA - du 05 JANVIER 2015 (J+2210 après le vote négatif fondateur)
05 janv. 2015SAMUEL JOHNSON ATTENDRA - du 05 JANVIER 2015 (J+2210 après le vote négatif fondateur)
Cher(e)s ami(e)s, à peine venons-nous de découvrir Samuel Johnson que l’actualité du Charmoy se rappelle à nous. J’avais pourtant préparé pour vous, avec l’aide de cette grande figure de la langue anglaise, un passionnant article sur l’art de lire. L’art de lire est en effet un talent qu’il est indispensable d’acquérir que l’on veuille lire Shakespeare ou plus modestement…. certains procès-verbaux….
Tant pis, Samuel Johnson attendra. Et pour cause. Le dernier jour de l’ancienne année, il a été procédé, sur le panneau officiel de notre maison commune, à l’affichage de l’arrêté signé la veille de notre premier magistrat et accordant un permis de construire à la société BOUXDIS pour un projet d’hypermarché au Charmoy d’une surface de plancher réduite à 9944,98 m². Nous diffusons à l’attention de nos fidèles lecteurs une copie de cet arrêté. Comme nous l’avons déjà signalé, la surface de plancher rendue inférieure à 10 000 m² dispense à présent de la procédure d’enquête publique sans que le projet soit modifié de façon vraiment significative.
Rappelons que deux demandes avaient été précédemment déposées les 17 décembre 2012 et 25 avril 2013 pour une surface de plancher de 11407 m², suivies, après enquête publique, d’un arrêté accordant un permis de construire le 23 décembre 2013. Ce permis a été suspendu il y a environ 3 mois. D’où la récente demande de permis modificatif qui vient d’être satisfaite. Cette demande constitue sans doute l’une des composantes de la tactique de redémarrage du promoteur dont le remarquable silence médiatique actuel contraste avec le battage des débuts.
Signalons, pour la petite histoire, que le dépôt de cette demande a fait l’objet de deux affichages successifs les 23 octobre et 25 novembre dernier, la première annonçant une surface de plancher de 46308 m² !?
Tout comme certaines « distractions » ont motivé ces deux affichages, une stratégie beaucoup moins distraite – il en fut jadis de « discrètes », souvenez-vous, avec la « collaboration » zélée, reconnue et remerciée de notre premier magistrat début 2009 – pourrait provoquer le dépôt d’une nouvelle demande de permis de construire comme suite logique au récent feu vert de la CDAC « introuvable » du 16 décembre dernier. C’est alors une « nouveau » processus standard vers la construction qui pourrait être entamé parallèlement ou en remplacement du processus de rattrapage en cours. Deux voies pour tenter de sortir de la panne actuelle. Tout cela est au conditionnel.
Le Bien Public de ce jour, sous le titre « Des projets réalisés et des dossiers d’avenir », rend compte de l’évènement à l’occasion duquel « le maire Raoul Langlois a présenté ses vœux aux forces vives de la commune ». Du projet Leclerc il est seulement dit : « Leclerc : un nouveau dossier a été déposé devant la commission départementale d’aménagement commercial, il a reçu un avis favorable ».
Quelques échos plus détaillés nous sont parvenus de cette brillante assemblée. Le OUI bourguignon unanime de la CDAC a été commenté. Seuls deux Comtois frontaliers ont fait l’affront de dire « Nenni ! ». Ah ! La belle union des régions !
Lors de ces vœux, toujours, la perspective d’un nouveau dépôt de permis a été envisagée. Il a été question encore d’une audience du Tribunal Administratif – concernant une affaire entre un particulier auteur d’un recours contre le permis accordé en décembre 2013 et la Commune – qui devait se tenir à la mi-décembre et qui a été reportée. En revanche, la possibilité d’un recours en CNAC contre la décision de la CDAC ne semble pas avoir été évoquée. Un tel recours est cependant prévisible sinon certain.
L’Union commerciale, bien qu’à présent terriblement silencieuse sur le chapitre du Charmoy, n’a pas été oubliée dans le laïus édilitaire qui a remarqué que pour elle « la période n’est pas spécialement facile ». Qu’elle se rassure, notre maire pense toujours à elle ; il faut qu’elle sache que l’hyper du Charmoy pourrait la sauver, en distribuant par exemple à ses clients des bons d’achats valables dans les petits commerces du centre. Une sorte de ballon d’oxygène ou de « Resto du Cœur (de bourg) ». Com’ti veux qu’ti choise !
L’union commerciale auxonnaise adoptera-t-elle à terme le modèle champagnolais apaisé qui semble séduire notre premier magistrat ?
REVUE DE PRESSE CHAMPAGNOLAISE (1) - du 3 OCTOBRE 2014
REVUE DE PRESSE CHAMPAGNOLAISE (2) - du 11 OCTOBRE 2014
Les passions se sont donc éteintes localement autour du projet privé du Charmoy qui ne fait plus la une. Les cohortes associatives mobilisées et bruyantes « cœur de l’animation de la ville » n’alignent plus les pétitions « spontanées » de plus de mille signatures, ni n’affichent plus « en masse » des placards imprimés à LURE pour un projet censé remédier au marasme local mais aussi et surtout pour soutenir – peut-être inconsciemment – les intérêts d’un promoteur privé qui a toute la dévotion persévérante de leur maire.
Les passions se sont éteintes, la guerre d’usure juridique continue néanmoins : après les grandes charges enflammées, le temps des tranchées, si l’on peut dire ! Le projet bénéficiant d’emblée, par les vertus de la publicité, d’une aura philanthropique, et paré par ses partisans politiques des plus belles vertus, révèle enfin clairement sa dure vérité ! L’âpre conquête d’un nouveau fief pour un ordre du tiroir-caisse, voilà toute l’histoire !
Dans cent ans peut-être, on relira cette vieille chronique des temps révolus de notre cité : « Très bons et très vénérables sires échevins, en l’hyver de l’an de grâce 2008, réfutèrent par vote entrée d’une troupe de plus de mil assiégeants comtois en leur cité. Nonobstant, Vicomte Mayeur, ayant posé promptement son docte séant sur le vote et, de concert avec l’assiégeant, ouvrit à icelui poterne dérobée jouxtant Vieux Chemin de Dole au début de l’an qui suyvit, grâce à quoi et en foy de quoi, grappin fut mis désormais es Charmoy ».
Ajoutons qu’il est bien accroché !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 5 Janvier 2015 (J+2210 après le vote négatif fondateur)