« À AUXONNE, LES PETITS COMMERÇANTS FONT DE LA RÉSISTANCE » (1) - du 28 Septembre 2016 (J+2842 après le vote négatif fondateur)

Cette nouvelle série comptera plusieurs épisodes. En ce qui concerne le titre, il n’est pas de notre cru, c’est pourquoi nous l’avons mis entre guillemets. Ce titre, nous l’avons emprunté à un reportage de France bleu diffusé le 26 août dernier et intitulé « À Auxonne, les petits commerçants font de la résistance ».

Ce titre à sensation est bien entendu sujet à caution. Au Conseil municipal d’avant-hier soir, par exemple, à la veille d’une fermeture de commerce hautement symbolique sur la Place d’Armes, aucun commerçant n’était là pour marquer sa réprobation d’une politique municipale de « revitalisation » purement formelle et en trompe l’œil. Visiblement, la résistance est dans les chaussettes !

Mais il me fallait bien un titre, et après tout, celui-ci vaut ce qu’il vaut, car il faut reconnaître malgré tout que le reportage qui le suit et qui semble être passé inaperçu, mérite une certaine attention. C’est quand même l’une des rares informations diffusées sur l’influence de la zone du Charmoy sur l’animation du centre-ville, et ce, depuis l’ouverture de l’hypermarché début janvier.

https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/auxonne-les-petits-commercants-font-de-la-resistance-1472200961

En effet, depuis les articles de début janvier consacrés à l’ouverture de l’hyper, les informations sur le sujet diffusées dans la presse ont été plutôt maigres. En préalable, rappelons en bref l’essentiel de ces informations.

Le 25 mars dernier, paraissait un article du Bien public intitulé « AUXONNE COMMERCE L’union commerciale fait face ». L’article était consacré à l’assemblée générale de l’UCIAA et à l’élection de son bureau réduit. Notons qu’il y était aussi déjà question du « projet de revitalisation du centre-ville ». Interpellée par une commerçante sur le mauvais état des trottoirs, Nathalie Roussel, adjointe en charge du commerce répondait dans l’article à ce propos : « Cette revitalisation comprend, parmi son champ d’action, la remise à niveau de la voirie, les trottoirs, la réfection des façades et des espaces de stationnements » ». Par ailleurs, l’article n’évoquait que de façon très marginale la question de l’impact de l’ouverture du Leclerc. La nouvelle présidente, Fabienne Moreau déclarant : « Globalement, les commerçants n’ont pas ressenti d’impact négatif sur leur activité, moins que pour l’ouverture du dimanche matin à Intermarché et Casino »

Le 16 mai, Fabienne Moreau, interviewée dans Hebdo 39 N° 207, reprenait sensiblement les mêmes conclusions.

Le 18 mai dernier, un article du Bien public titrait « Auxonne. Quatre mois après son ouverture, que pensent les commerçants du Leclerc ? ». Cette fois, la présidente de l'Union commerciale Fabienne Moreau, « gérante de l’épicerie rue Antoine Masson » déclarait : « J'ai perdu 50% de mon chiffre d'affaires du dimanche », la journaliste précisant à son propos : « S’il y a un facteur qui a directement impacté ses ventes, c’est l’ouverture de Casino le dimanche matin ». La gérante d’un magasin de nouveautés déplorait, quant à elle, le peu d’attention porté par la municipalité à l’amélioration du centre-ville : « …rien n’est fait pour attirer le client en centre-ville. Il n’y a pas de place pour se garer. Les trottoirs ont toujours besoin d’être refaits et la propreté laisse à désirer ». Pour finir, l’article soulignait que « finalement, l’ouverture du Leclerc a plutôt pénalisé les supermarchés existants [plus que les petits commerces] ».

Remarquons que cette conclusion se fondait sur la seule déclaration du « directeur de l’enseigne Casino » qui déclarait que l’arrivée de son concurrent s’était fait ressentir, mais « surtout au moment de l’ouverture », se montrant ainsi plus optimiste pour la suite. À noter encore, toujours selon l’article, que Leclerc et Intermarché, les deux poids lourds du match, s’étaient alors refusés à tout commentaire.

Le 7 juin dernier, pour finir, un article du Bien public titrait « AUXONNE COMMERCE Rue Thiers, une portion du centre-ville délaissée ? ».

Cet article enquêtait sur la portion de l’artère principale de la ville, située au débouché du pont, et visiblement la moins fréquentée sur le plan commercial. « Si le sens [unique] de circulation ne semble pas être à l’origine du problème, les commerçants du quartier […] pointent davantage la concurrence des zones commerciales ». Un coiffeur exerçant de très longue date dans le quartier « reconnaît que la conjoncture est difficile pour les petits commerces, en partie à cause de la concurrence des grandes surfaces [il met] aussi en cause le manque d’appui et d’animation de la ville […] « Le commerce du centre-ville n’est pas aidé » ». L’article se concluait ainsi : « Contacté à plusieurs reprises par la rédaction, le Maire d’Auxonne, Raoul Langlois, n’a pas pu répondre à nos questions ».

Le reportage de France bleu diffusé le 26 août dernier et intitulé « À Auxonne, les petits commerçants font de la résistance » complète et confirme dans une certaine mesure les précédents articles. Il appelle cependant, outre son titre, qui ne correspond pas selon nous à la réalité présente, un certain nombre de commentaires.

À propos d’offre d’emploi tout d’abord. Le reportage mentionne : « L'ouverture d'un nouveau magasin Leclerc n'est pas passée inaperçue à Auxonne. La nouvelle surface de 3.500 mètres carrés est installée route de Dole à la sortie de la ville. Elle a créé un peu plus de 90 emplois. »

Cette création supposée de 90 emplois contredit l’article du Bien public du 10 février dernier intitulé « Auxonne. Un bassin d’emploi en souffrance » qui déclarait « l’implantation de l’hypermarché E.-Leclerc en 2015 a permis l’embauche de cinquante-cinq personnes (sur quatre-vingt-dix salariés) »

Ajoutons toutefois que cet article souligne clairement qu’en matière d’offre d’emploi, « Leclerc est l’arbre qui cache la forêt » du problème de l’emploi à Auxonne

Ajoutons encore que pour un lecteur attentif, les chiffres précis donnés dans l’encadré de l’article permettent d’évaluer à 53% de 55 soit 30, le nombre d’embauches effectives attribuables à Leclerc pour le canton d’Auxonne (ancienne version).

Il convient enfin de déplorer le black-out régnant toujours pour l’instant sur les statistiques relatives aux créations d’emplois effectives au Charmoy, en particulier de la part du maire d’Auxonne qui annonçait pourtant en 2009, de concert avec Leclerc, la création de 250 emplois !

Certes, en politique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient, mais on ne peut que souligner ce déficit d’information actuel qui contraste avec le battage des années 2009-2010 et son grand jeu médiatique !

À suivre…Pour finir la soirée, à l’heure où la presse locale, dans son tirage d’hier, relatait en images le lifting du cinéma l’Empire, Claudi vous invite aujourd’hui à un drôle de cinéma : celui d’un trio de vedettes bien dans leur rôle, à la botte, et droits dans leurs bottes dans « Trois roublards et un coup fin ».

Pour tout dire, cette hyper-production de la MGM (Ma Grosse Magouille) sortie tout droit des studios du Charmoy fin mars 2009, c’était pour le coup du cinéma en pire !!

Dernière minute : Le Bien Public de ce matin titre « Charmoy : la municipalité a brandi son droit de préemption ». Un chouette titre de film avec Marlon Brandy ! Suite logique du printemps 2009 où Marlon Brandy défrayait la chronique en servant 19 hectares sur un plateau à un seul investisseur et présentait son programme sur papier glacé dans Inf’Auxonne n° 25 ! des chocolats glacés ! Des bonbons ! Demandez le programme !

Conclusion : après avoir démarché activement et « discrètement » au profit du seul investisseur Leclerc au printemps 2009, notre papy Marlon Brandy fait aujourd’hui…de la résistance ! Pour préserver les « futurs investisseurs » des « parcelles en long » qui pourraient les bloquer. C’est sûr qu’après le vote négatif du 17 décembre 2008, c’était plus naturel de servir 19 hectares en large à Leclerc tout seul !

Hyper-casting pour une palme au Charmoy

Hyper-casting pour une palme au Charmoy

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 28 septembre 2016 (J+2842 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Revue de presse

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