UN VIADUC POUR L’AVENIR : 3ème ÉPISODE - du 22 février 2017 (J+2989 après le vote négatif fondateur)

Cher lecteur, je te sens impatient de poursuivre ta lecture de quelques morceaux choisis de l’ouvrage de José Herbert, l’« instituteur impertinent », ouvrage intitulé Signé la grande faucheuse et paru en 2009 aux éditions ATRIA.

Tu as peut-être acheté l’ouvrage entretemps, José Herbert va être content ! Mais dans ce cas je perds mon temps. Pas d’affolement, les gens sont tellement regardants, qu’il va me rester des clients !

Retrouvons maintenant Roméo et Juliette, les heureux acquéreurs d’« une vieille bâtisse, bien conservée » coulant des jours paisibles « dans le fond d’une petite vallée ». Dans le précédent épisode nous en étions restés au projet de viaduc au-dessus de la vallée…

UN VIADUC POUR L’AVENIR : 2ème ÉPISODE - du 16 février 2017

Pour apprendre l’avis de nos deux tourtereaux sur le projet, donnons la parole à José Herbert :

« Roméo et Juliette et quelques autres furent résolument contre. »

C’est bien clair, nos gentils retraités sont contre le viaduc, et quelques autres avec. Voilà donc des rétrogrades qui n’ont aucune vision de l’ « intérêt général ». C’est que l’ « intérêt général » n’est parfois que l’intérêt du capital. Ah ! Ah ! Elle est bien bonne celle-là ! Et d’abord, ils sont contre pourquoi ?

« Le viaduc, ce serait assurément la fin de la tranquillité, les papiers gras, les odeurs d’essence, le bruit des moteurs, les plastiques dans les fourrés, l’odeur de frites dans la vallée. »

On devine la suite….

« Quand les manifestants des deux bords furent las de défiler avec des banderoles, les ingénieurs de l’Équipement et les géomètres prirent les mesures et les entreprises des travaux publics firent aussitôt basculer l’œuvre d’art d’un bord à l’autre du plateau […] »

Voilà un cas d’école que notre maire à nous, Monsieur Langlois, aurait pu étudier sans peine. C’est mon petit doigt qui me le dit. Si vous n’en étiez pas convaincu lisez son article qui a déjà de la bouteille : « Les pouvoirs et les contre-pouvoirs du développement local à l’épreuve d’une réalité : les crues de la Saône » publié dans un recueil dirigé par Paul Bachelard Les acteurs du développement local, Paris, L’Harmattan, 1993, réédité en 2010.

Boutique ! Encore un bouquin à acheter !

Je l’ai bien acheté moi en 2011, après en avoir découvert l’existence dans une bio-hagiographie édifiante du candidat au Conseil général diffusée et lue en présence de Monsieur Sauvadet par Monsieur Bourdon lors d’un super-meeting de soutien au candidat que je vous propose de revivre en ces temps électoraux…

GOLIATH ENCENSÉ – du 17 mars 2011

Mais revenons à notre affaire, un viaduc, ça va parfois plus vite qu’un hyper, si l’on en croit du moins la suite de l’histoire :

« Les choses allèrent vite, la belle saison approchait et peu de temps après, les majorettes levèrent la jambe au rythme de la fanfare municipale, les édiles lurent des discours, et le premier véhicule passa quarante mètre au dessus [de la vieille bâtisse bien conservée de] Roméo et Juliette, installé[e] au fond de la vallée, près de la petite rivière. »

Et des retombées économiques ne se firent pas attendre, certaines d’entre elles éminemment propices à un véritable développement durable, car comme nous l’apprend José Herbert :

« Naturellement, ce qu’avait prévu Monsieur le Maire et le conseil municipal se réalisa. Des entreprises, des commerces prirent position et prospérèrent au sortir de l’ouvrage d’art. Une usine de petits viaducs en plastique occupa la toute nouvelle zone industrielle et embaucha. »

Moralité ce viaduc, était un vrai viatique sur la route du plein emploi et de la protection de la Planète !

Et Roméo et Juliette dans tout cela, les plates-bandes de leurs parterres furent-elles engraissées par les chutes des débris de ces inutiles babioles ?

Détrompez-vous incurables pessimistes et suspendez vos odieux persiflages ! Des retombées inattendues autant que profitables étaient destinées à nos tourtereaux….

La suite au prochain numéro.

Dernière minute : en raison de l’épidémie de grippe aviaire, l’abattage prophylactique de centaines de milliers de canards vient d’être décidé. Les suivants seront confinés à défaut d’être enchaînés. Voilà des mesures prophylactiques qui vont réjouir tous ceux qui trouvent que les canards, y’en a marre !

UNE PRESSE SUBVERSIVE À CHARMOY-CITY ? - du 22 Septembre 2016

Un viaduc pour l'avenir (3)

Un viaduc pour l'avenir (3)

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 22 février 2017 (J+2989 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Feuilleton 6

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