CHARMOY-CITY : UNE BELLE DEVISE POUR TEMPS DE CRISE - du 30 mars  2020 (J+4121 après le vote négatif fondateur)

    La figure du médecin, et en général toutes les professions dans l’orbe de la santé, prennent un relief particulier dans la crise présente. Et les préoccupations de santé viennent turlupiner même les moins hypocondriaques.

    Par un hasard bibliographique nous pouvons noter que le Docteur Louis-Ferdinand Destouches (1894-1961) plus connu sous le pseudonyme littéraire de Louis-Ferdinand Céline pourrait aujourd’hui faire un succès de librairie avec sa seule production écrite médicale.

 

Louis Destouches, La vie et l'œuvre de Philippe Ignace Semmelweis (1818-1865) [Thèse de doctorat : médecine : Paris, Faculté de médecine : 1924], Rennes, Imprimerie Francis Simon, 1924

     Cette thèse sur la vie d’un médecin viennois décrié en son temps est un hommage à un précurseur de l’asepsie et un plaidoyer pour le lavage des mains.

Docteur Louis Destouches, La quinine en thérapeutique, Paris, O. Doin, 1925

      Rappelons que la chloroquine, antipaludique sous le feu de l’actualité, est un substitut synthétique de la quinine.

 

   Après cette mise en actualité quelque peu incongrue du Docteur Louis Destouches – que voulez-vous, le confinement inspire…– nous avions conçu l’intention de donner la parole à médecin local du seizième siècle, à travers une inscription lapidaire énigmatique.  Non, il ne s’agira pas une fois encore, d’Antoine Arnoulph précédemment évoqué dans un article qui prend aujourd’hui une nouvelle résonnance.

VICISSITUDE À CHARMOY-CITY : TOUT CHANGE, TOUT PASSE, ET RIEN NE DURE… - du 26 février  2020

    Après une enfance passée au 13 rue de l’Hôpital, actuelle rue du Docteur Roussel, voilà largement plus d’un demi-siècle que je connais une inscription visible au numéro 8.

     Pour me rafraîchir la mémoire, j’ouvre Le vieil Auxonne de Pidoux de la Maduère ( Dijon, 1932 et Paris, 1980) et j’y retrouve page 130, le dessin du cartouche gravé et ce commentaire de Pidoux, à la page précédente :

     « Dans la rue de l’Hôpital, une maison dont les ouvertures sentent encore le XVe siècle, s’orne d’un élégant cartouche où se lit : « 1584 feliciter sapit, qui periculo alieno sapit », cela révèle la maison d’un médecin. Ce fut en effet celle de Philibert Bertin, médecin réputé ».

     Je m’interroge…En quoi cela révèle-t-il la maison d’un médecin ? Ce n’est pas là, une plaque habituelle d’un médecin de ville.

     Et puis, je dois avouer que je suis un latiniste improvisé. Il me faut vite la traduction, elle me donnera la solution.

     Dans un parcours bibliographique dont je vous éviterai le détail j’en trouve une fort belle que voici :

« Heureux celui qui pour devenir sage

Du mal d’autrui fait son apprentissage »

     C’est effectivement une belle devise pour un médecin, surtout si l’on prend sage dans le sens étendu de celui qui sait, qui a de l’expérience. Me voilà content !

     Une recherche un peu plus  poussée sur le net me révèle que la sentence latine est emprunté au Marchand (Mercator) une comédie de Plaute, le Molière romain.

    Dans une traduction  française de Naudet (1845) je trouve cette traduction : « on est heureux de s’instruire en s’instruisant par l’expérience d’autrui ». Beaucoup plus prosaïque et banal. Cela vaut pour tout un chacun et pas seulement pour un médecin.

    Le doute s’insinue, me serais-je planté dans mon diagnostic littéraire. Un test fiable va me faire basculer.  J’ouvre le Guide illustré d’Auxonne de Pierre Camp, mon maître regretté et je découvre ces mots dans la note 6 en page 118 :

       « Pidoux, recopiant Pichard, attribue au médecin Philibert Bretin, la maison portant le n° 8 de la rue de l’Hôpital où l’on peut lire avec la date 1584, la devise « FELICITER. SAPIT.  QVI. PERICVLO. ALIENO. SAPIT ». Affirmation sans preuve. À partir de 1576, Bretin est constamment attesté comme habitant de la paroisse Saint-Michel à Dijon. Il est peu probable qu’il ait fait alors bâtir à Auxonne »

       Décidément le bon Claude Pichard n’est pas toujours fiable.  Il parle pourtant si bien de son jardin !

 CHARMOY-CITY : UN JARDIN DE RÊVE POUR DES TEMPS DE CONFINEMENT - du 28 mars  2020

     Notre projet exprimé dans l’article en lien ci-dessus est en route, nous vous en proposerons la lecture dès que possible.

     Il est possible aussi que, par les temps qui courent, nos publications ne soient plus systématiquement quotidiennes. Un trou dans le programme ne doit cependant pas inquiéter nécessairement nos lecteurs, ou réjouir nos détracteurs !

    En attendant : « Heureux celui qui pour devenir sage Du mal d’autrui fait son apprentissage », quelle belle devise pour un médecin !

       Surtout par les temps qui courent où l’apprentissage n’est pas un vain mot. Claudi a donc retenu l’idée, même s’il se pourrait bien que la belle  devise n’ait rien à voir avec le Docteur Bretin !

 

INFOS DERNIÈRES 

 Au vu des dernières nouvelles de Chine, Claudi vient d’annuler la commande de son boulier

LES APERÇUS DE CHANTECLER (1) - du 22 mars 2020

  La  page facebook Auxonne Info - Actus & Débats vient de donner une patine antiquaire inimitable à notre trio de candidats en attente du deuxième tour, à moins que pour certains, d’ores et déjà en responsabilité, la lourdeur actuelle de la tâche n’ait commencé à marquer son empreinte…

Charmoy-City, une belle devise pour temps de crise.jpg

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C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 30 mars 2020 (J+4121 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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