AUXONNE 2023, RETRAITE IMPÉRIALE POUR LE BIOGRAPHE DE BONAPARTE EN VOGUE ? - du 06 octobre 2022 (J+5041 après le vote négatif fondateur)

Chacun aura reconnu ce « biographe en vogue » dont nous poursuivions hier la recension du dernier ouvrage publié.

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (2) - du 05 octobre 2022

Recension que nous nous attacherons à poursuivre encore dans des épisodes ultérieurs dès que l’actualité locale nous en laissera le temps.

Mais pour l’heure, nous voudrions dire quelques mots, à propos de l’interview de l’auteur publié dernièrement dans le gratuit Hebdo 39 du 4 courant. L’interview porte sur trois questions, nous ne rapporterons ici que les deux dernières ainsi que tout ou partie des réponses à celles-ci.

 

Q. « Vous êtes spécialisé sur la jeunesse militaire du jeune Napoléon Bonaparte (qui fut en garnison à Auxonne de 1788 à 1791), et venez de rédiger un ouvrage relatant ses nombreuses aventures et anecdotes locales. Pouvez-vous nous citer quelques-unes des meilleures ? »

R. « Effectivement, je viens d’écrire un livre sur la jeunesse militaire de Bonaparte à Auxonne durant son séjour de 3 ans. Il m’a semblé opportun de « remettre l’église au centre du village », c’est du langage militaire, ce qui veut dire qu’il faut quelques fois que des faits soient mieux racontés, mis plus en avant.

C’est véritablement en passionné que j’ai écrit ce livre car l’histoire n’appartient à personne et c’est véritablement une nécessité que le public connaisse la jeunesse militaire du futur Empereur au sein des Cazernes de la garnison de la ville d’Auxonne. C’est la maison d’édition SOTECA qui m’a publié, maison d’édition très connue et spécialisée sur le 1er et second Empire. C’est un voyage temporel, passionnant et exaltant que je propose au lecteur, car il n’aura de cesse de se rendre à Sainte-Hélène puis à Auxonne, d’y vivre de très nombreuses aventures durant ces 3 années, de comprendre la détresse de cet homme emprisonné sur cette île. La particularité de ce livre est que je l’ai rédigé à la première personne du singulier de telle sorte que le lecteur se trouve à la place de Bonaparte. [...] »


 

Le commentaire de Chantecler : Retenons d’abord l’affirmation selon laquelle « l’histoire n’appartient à personne » pour la prendre au sens où chacun est en droit de tenter d’écrire un livre d’histoire. Cette affirmation nous semble parfaitement légitime dans ce sens et nous la reprenons volontiers à notre compte.

Cela n’implique pas pour autant qu’un auteur qui s’est lancé dans l’écriture d’un ouvrage s’en fasse lui-même le laudateur. C’est à la critique de juger de la valeur de son ouvrage, et non à l’auteur d’en faire une critique louangeuse, fût-il passionné.

Quant au lecteur qui « n’aura de cesse de se rendre à Sainte-Hélène puis à Auxonne », c’est à lui d’en décider, il a payé pour lire ce livre et c’est son droit de déterminer lui-même son itinéraire à l’intérieur de l’ouvrage.

Une chose est cependant certaine : on ne lit pas une pièce de théâtre comme on assiste à sa représentation, on ne lit pas un livre comme on écoute une conférence. Force est de reconnaître en l’occurrence qu’un certain brio à l’oral résiste mal à l’impression. La presse en aplatit nécessairement les saillies et les effets et révèle souvent les maladresses.

 

Passons maintenant à la troisième et dernière question et à la réponse que l’auteur lui donne.

Q. Après cet ouvrage totalement novateur, avez-vous d’autres projets pour la suite ? 

R. « Pour le moment, je reste concentré sur mon livre puisqu’il connaît un fort succès. Je recherche des bibliothécaires pour m’aider à la promotion, dans lesquels je pourrai procéder à des dédicaces et remettre des surprises.

J’ai des projets effectivement, le premier serait de pouvoir à ma fin de carrière militaire (octobre 2023) de travailler au sein d’une collectivité territoriale afin de valoriser la présence de Bonaparte à Auxonne (ville Impériale), de relater plus précisément la participation du régiment d’Auxonne à la bataille de Yorktown pendant la guerre d’Amérique en 1781, conserver de façon plus précise les photos, films et autres supports médias de notre régiment (photothèque, vidéothèque), etc.

Enfin, j’aspire à être recruté réserviste pour continuer à servir mon pays et mon régiment. »

En ce qui concerne tout d’abord la question, sa formulation suffit à démontrer, s’il en était encore nécessaire, que l’interviewer a parfaitement intégré le message d’auto-promotion de l’auteur de « cet ouvrage totalement novateur ».

Avec la réponse nous quittons le terrain historique pour entrer dans celui de la prospective. De quoi s’agit-il d’abord pour l’heure ?

L’auteur nous en fait part à sa manière, comme toujours inimitable : « Pour le moment, je reste concentré sur mon livre puisqu’il connaît un fort succès. Je recherche des bibliothécaires pour m’aider à la promotion, dans lesquels je pourrai procéder à des dédicaces et remettre des surprises. »

Quant à la suite, elle laisse supposer que l’auteur, consacré par ce succès de librairie-bâton de maréchal, n’ira pas comme son héros, moisir dans une baignoire à Sainte-Hélène….

Et que ses allers-et-retours se poursuivront entre Dole et Auxonne.

Beaucoup moins « passionnant et exaltant », certes, que les allers-et-retours de son héros entre Auxonne et Sainte-Hélène. Mais n’est pas Napoléon qui veut !

Encore une surprise !

Le dernier post facebook de l’auteur, toujours dans le superlatif :

"Bonjour, j'ai l'immense plaisir de vous annoncer la parution nationale de mon livre ayant pour sujet un pan de l'histoire Napoléonienne oublié ! Il s'agit de "Bonaparte à Auxonne, souvenirs de jeunesse. 1788-1791". Je vous promets une lecture exaltante et passionnante, totalement hors des sentiers battus. Comme l'on dit dans notre jargon militaire "j'ai remis l'église au centre du village ". Je vous promets une surprise totale. Merci pour votre soutien. Amitiés sincères. Stéphane "

Le grain de sel de Chantecler :

« Remettre l’église au centre du village », expression conservatrice s’il en est, s’accorde plutôt mal avec la « surprise », la sortie « hors des sentiers battus ».

Dans son illustration Claudi met en scène les regrets du grand Frédéric Masson (1847-1923), un autre auteur (sans surprises) « spécialisé sur la jeunesse militaire du jeune Napoléon Bonaparte »

POST-SCRIPTUM

Rappelons à propos de bibliothèque-médiathèque que nous serons ce soir au remue-méninges autour du nom de notre médiathèque.

AUXONNE : BRAINSTORMING POUR UNE MÉDIATHÈQUE (3) - du 04 octobre 2022

Regrets de Frédéric Masson (1857-1923).jpg

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C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 06 octobre 2022 (J+5041 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Nouvelles littéraires

 

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