AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (3) - du 15 octobre 2022 (J+5050 après le vote négatif fondateur)

Le deuxième épisode de la présente série était essentiellement destiné à marquer la date de parution officielle de l’ouvrage de Stéphane Hardy intitulé Bonaparte à Auxonne Souvenir de jeunesse 1788-1791

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (2) - du 05 octobre 2022

Dix jours ont passé depuis, dix jours en rose dans notre cité impériale en rose, mais non exempts d’épines pour votre serviteur. Mais toute rose n’a-t-elle pas ses épines, comme toute médaille a son revers ?

AUXONNE OU L’EMPIRE DU BON GOÛT ? - du 08 octobre 2022

La récente saute d’humeur de l’auteur n’a pas pour autant interrompu notre lecture assidue de son ouvrage

Après avoir parcouru, dans le premier épisode, les deux préfaces de « parrainage » émanant de deux autorités (pp. 7 à 9), puis l’avant-propos de l’auteur (pp. 11 à 15), nous entrerons donc aujourd’hui dans le « préambule », (pp. 17 à 22).

À l’examen, ce préambule présente une structure mixte en deux parties.

La première (pp. 17 à 19) constitue en quelque sorte une préface-réflexion de l’auteur autour de la figure d’exception de l’Empereur.

La seconde (pp. 19 à 22) donne la parole à l’Empereur dans son exil à Sainte-Hélène et semble revendiquer avec lui : « que la véritable force d’esprit d’un homme trahi, humilié, abandonné, déchu de ses titres, réside dans sa capacité à continuer à écrire son histoire » (p. 19).

Cette seconde partie pourrait aussi se révéler à la lecture, comme étant une sorte de préface posthume de l’Empereur à l’ouvrage.

C’est du moins l’impression que l’on pourrait ressentir à la lecture de cette phrase : « Ce document relate mes souvenirs et confidences de jeunesse alors jeune lieutenant en second au sein du régiment de la Fère à Auxonne » (p. 20).

Pour le lecteur attentif qui en a bien lu les premières pages, l’ouvrage de Stéphane Hardy intitulé Bonaparte à Auxonne Souvenir de jeunesse 1788-1791, se révèle donc, d’entrée, une curiosité littéraire en ce qu’elle est précédée, en quelque sorte, par quatre préfaces :

- deux préfaces d’« autorités », celle d’un maire et celle d’un colonel (pp. 7 à 9)

- une longue auto-préface de l’auteur se répartissant entre l’avant-propos et le préambule du même. (pp. 11 à 19)

- enfin cerise sur le gâteau impérial, rien de moins qu’une préface posthume de l’Empereur, même si celle-ci ne dit pas son nom (pp. 19 à 22)

Suivant l’exemple de l’auteur qualifiant la salle à manger de l’Empereur à Longwood de « Salle aux normes d’un quadrilatère équiangle » (p.52), nous oserons les grands mots et désignerons l’ouvrage comme une variété rare d’ouvrage « quadripréfacé ».

Le lecteur qui aura franchi ces quatre préfaces n’en sera pas pour autant quitte, car avant de faire connaissance avec le jeune Napoléon Bonaparte, il devra lire le premier chapitre s’ouvrant sous le titre biblique « Au commencement » (pp. 23 à 38).

Grosso modo, quelques rappels historiques sur Auxonne, suivis d’un long mémoire d’architecture et de construction fort détaillé et soigné (bois, pierre, poutres, lambourdes et solives, peinture à la céruse, plaques de cheminées...) concernant en particulier les « Cazernes ».  

Quant au futur Empereur, oublié dans ce grand chantier, il finira enfin par émerger, dans sa chambre aux « Cazernes », à la dernière page.

Accrochez-vous bien à présent  dans la machine à traverser le temps !

Dès la page suivante, la première du chapitre « Sainte-Hélène petite île » (p. 39), le lecteur se voit propulsé trente ans en avant dans une petite île dont une note en bas de page décrit la situation géographique avec un luxe de détails.

Ce bond spatio-temporel serait-il destiné à réveiller l’attention du lecteur absorbé dans la lecture du mémoire d’architecture et construction ?

Adieu pierre, poutres, lambourdes et solives, la rumination rétrospective du captif de Sainte-Hélène va pouvoir enfin commencer…

Entre humiliations et frustrations propres à l’état de captif et  infirmités liées à l’âge ou à la maladie, douleurs que viennent tempérer seulement des séjours salutaires dans une baignoire, cette rumination s’étendra, sur fond de solitude, de souvenirs et d’amer dépit …. jusqu’à la page 60.

Sainte-Hélène, cette île maudite sue vraiment l’ennui et l’auteur a vu juste en écrivant (p. 45) : « Je ne suis pas dupe que cette monotonie, du temps et du climat, créée [sic] l’ennui. Les Anglais en meurent chaque jour. Qu’ils ne s’en lassent pas alors, et qu’ils continuent à se morfondre sur cette île, tout comme moi ! L’atmosphère est d’une morosité malsaine, humide et moisie, comme la bâtisse dans laquelle je réside. »

À l’appui de ce diagnostic désolant mais parfaitement pertinent, la rédaction de notre blog apportera une confirmation empressée et bien peu susceptible, espérons-le, de froisser la susceptibilité de l’auteur.

Comment ? Nous proposerons tout bonnement à nos rares lecteurs, ainsi qu’aux bataillons serrés de ceux de l’auteur, un témoignage antérieur (1805) de l’aveu même d’un auteur britannique.

Bien avant l’exil de Napoléon, il est bien clair que Sainte-Hélène avait mauvaise réputation.

Nous n’irons pas jusqu’à dire que Napoléon, de ce côté, n’a vraiment rien inventé !

La suite au prochain épisode...

Sainte-Hélène, île du sentiment d'exil.jpg

Sainte-Hélène, île du sentiment d'exil.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 15 octobre 2022 (J+5050 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Nouvelles littéraires

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