CHARMOY-CITY : LE PREMIER CONSUL, SON BUSTE ET LE COMMISSAIRE (2) - du 17 septembre 2021 (J+4657 après le vote négatif fondateur)

    Dans notre précédent épisode nous avions évoqué le passage du Premier Consul dans notre région à l’occasion de la deuxième campagne d’Italie qui devait se conclure victorieusement par la bataille de Marengo et ouvrir un épisode de paix.

    Nous avions vu aussi que le buste, autour duquel tourne notre propos du moment, fut réalisé à l’occasion des brefs séjours du Premier Consul à Dijon, par le sculpteur dijonnais Larmier.

   Nous avions vu enfin que la Ville d’Auxonne fit, auprès du sculpteur, l’acquisition d’une copie destinée à honorer l’ex-lieutenant d’artillerie de 1790 devenu général et parvenu au sommet de l’État.

CHARMOY-CITY : LE PREMIER CONSUL, SON BUSTE ET LE COMMISSAIRE (1) - du 14 septembre 2021

    Il nous reste aujourd’hui à évoquer l’heure de gloire de ce buste lors de son inauguration à Auxonne, le 18 brumaire an X (9 novembre 1801) et sa triste fin survenue en 1815 après le désastre de Waterloo.

  Il existe par bonheur un document providentiel sur les fastes de l’inauguration, écrit par les acteurs de l’évènement en charge de notre ville en 1801, en tête desquels Claude-Xavier Girault, maire d’Auxonne, et nous ne sommes sans doute  pas le premier à l’avoir rencontré !

     Il s’agit de « Sans nom d’auteur, Procès-verbaux des fêtes des 17 et 18 Brumaire An 10, et de l’inauguration du buste de Bonaparte…, Dijon, Frantin, An 10 »

      Ce document, d’une grande fiabilité compte-tenu de sa date et de son origine, est disponible en ligne. Il permettra à tout un chacun de suivre « l’inauguration du buste de Bonaparte, en la grande salle de la Mairie ».

    Il  nous évitera surtout de paraphraser l’original, toujours meilleur que la copie !     

    Volées de cloches, salves de canon, défilé, musiques militaires, banquet, toasts et couplets à la gloire du Premier Consul, revivez, chers lecteurs, la fête comme si vous y étiez !

    Le document « Sans nom d’auteur, Procès-verbaux des fêtes des 17 et 18 Brumaire An 10, et de l’inauguration du buste de Bonaparte…, Dijon, Frantin, An 10 » est à votre disposition en ligne sur Gallica !

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6269653b

    À présent, quelques remarques à propos de la relation de l’inauguration donnée dans ce document. Elle permet, sans l’ombre d’un doute d’affirmer qu’en 1801 la mairie, se situait effectivement dans le bâtiment historique de la mairie actuelle, même si elle en différait encore, intérieurement et extérieurement, sur bien des points

    Pour s’en convaincre, il suffit de se reporter à l’itinéraire du cortège « sorti de la Mairie » puis « rentré à la Mairie ». Cet itinéraire était le suivant : « rues de la Paix, Jean-Jacques Rousseau [actuellement Antoine Masson], de Saône [actuellement Lafayette], Jean-Jacques Rousseau [actuellement Antoine Masson], de la Constitution [actuellement Marin], place  de la Liberté [actuellement Place d’Armes].

   Dans notre précédent article, nous n’avions pas encore cette certitude, nous étant référé a deux classiques : Le Vieil Auxonne de Pidoux de la Maduère, qui situe, sans autre précision, au « début du XIXième siècle », l’affectation du bâtiment à cet usage, et le Guide illustré d’Auxonne de Pierre Camp qui déclare que le bâtiment fut « acquis par la ville en 1811 pour y transférer la mairie ».

     Les recueils manuscrits Giroux/Pichard (BM Auxonne) indiquent par ailleurs que « le logis du Roi [ou logis du Gouverneur, actuelle partie historique de la Mairie] a été cédé par l’État à la ville, en exécution du décret du 9 avril 1811]. On peut donc admettre que le transfert dont fait mention  Pierre Camp est en fait un transfert de propriété.

      Cette information ainsi qu’une  lecture plus attentive des  Procès-verbaux des fêtes des 17 et 18 Brumaire An 10, et de l’inauguration du buste de Bonaparte… nous a amené à conclure qu’en 1801, la mairie se trouvait bien au même emplacement qu’aujourd’hui et à rectifier quelques dates dans notre premier article.

    Reste la question de l’emplacement exact occupé par le buste, à l’intérieur de l’Hôtel de Ville.

     Nous y avions apporté la réponse suivante dans notre précédent article : dans la « niche décorative  encadrée de pilastres sur le mur nord de la salle de réunion » au premier étage où se trouvait encore en 2013 un buste de Marianne.

    Diverses investigations nous permettent d’affirmer qu’il s’agit là d’une simple hypothèse et non d’une certitude.

     Seule la disparition du buste est certaine. Il ne survécut pas à  Waterloo,  et à la chute de l’Aigle. Louis XVIII remonta sur le trône et le buste finit fracassé par un commissaire de police de la nouvelle administration royale. (C’était sans doute, comme l’original dijonnais, un modelage en plâtre)

     Nous avons réservé à l’intention des plus fans de nos lecteurs (ils ne sont pas légion !), quelques réflexions supplémentaires sur l’hypothèse de la « niche » ainsi qu’une bibliographie sommaire en PDF

Claudi, pour finir, a tenté de résumer l’histoire en image.

Post scriptum

  Signalons pour terminer que le Musée Bonaparte ( inaccessible au public et « en caisses » depuis 2012) renferme dans ses réserves « un buste en marbre de Bonaparte Premier Consul exécuté en 1842 par Jouffroy », l’auteur de la statue de bronze monumentale de la Place d’Armes.

La courte vie auxonnaise d'un buste du premier consul.jpg

La courte vie auxonnaise d'un buste du premier consul.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 17  septembre 2021 (J+4657 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

 

 

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