HYPER-SOUPE : ÉPISODE N°2- du 16 MAI 2015 (J+2341 après le vote négatif fondateur)

Nous en étions resté au générique de notre petit feuilleton cinématographico-alimentaire « Hyper-soupe », quand nous avons dû interrompre sa projection en raison de la parution de l’article passionnant du Bien Public-Dimanche du 10 courant intitulé « CENTRE-VILLE. La réfection de la voirie et la redensification de l’habitat sont deux priorités. Objectif : sauver le commerce ». Cette bienveillance salvatrice en pleine page ne pouvait en effet nous laisser indifférent, même si le pari langloisien du « salut par le Charmoy » exprimé le 22 octobre dernier sur FR3 ne nous convainc toujours pas !

Dans la précédente présentation de notre petit feuilleton cinématographico-alimentaire « Hyper-soupe » nous avions souligné, qu’à la différence de ceux d’Auxonne, les conseillers municipaux de Champagnole avaient été clairement informés le 26 avril 2010, donc avant le vote, des données du projet du Groupe Leclerc (et des autres enseignes postulantes) lors d’une réunion de travail du Conseil municipal en présence des représentants des enseignes.

Le procès-verbal de cette réunion est en ligne et nos lecteurs/trices pourront s’y reporter pour juger par eux/elles-mêmes de son contenu.

http://www.champagnole.fr/IMG/pdf/pv100426.pdf

[Modification du 7 juin 2019 : le PV n'étant plus en ligne, nous en donnons le PDF]

De ce long procès-verbal, nous avons extrait ici l’essentiel permettant à nos lecteurs/trices de s’en faire une idée précise :

« M. PERNOT : Cette réunion de travail s'inscrit dans la transparence voulue par la Municipalité sur ce dossier des hypermarchés. Je rappelle qu'on a reçu un dossier en 2008 porté par Madame FUSARO, pour l'extension du supermarché SUPER U. Ensuite, Monsieur QUINONERO, agent de développement, est venu solliciter la possibilité d'implanter un hypermarché LECLERC. Enfin, dernièrement, c'est Monsieur BONIN, d'INTERMARCHE, qui est venu me présenter son projet d'agrandissement ».

[…] Dès lors que le deuxième projet [N.D.L.R. : le projet Leclerc] s'est présenté, je suis parti du principe que c'était un dossier majeur et que chacun devait avoir toutes les informations afin de pouvoir se prononcer. Les projets portés par les uns et les autres nécessiteront des décisions municipales, sauf celui d'INTERMARCHE. Pour SUPER U et LECLERC, il y aura des ventes de terrains et des autorisations à donner à la communauté de communes pour traiter avec d'autres intervenants.

[…] Aujourd'hui, aucune décision ne sera prise. J'ai attendu que tous les projets soient réalisables avant de vous les présenter et d'en débattre. Ce n'était pas la peine de lancer des discussions sur des projets irréalisables. Nous prendrons nos décisions en fonction des choix que le Conseil Municipal fera.

Les différents projets vont nous être dévoilés. Au sortir de cette réunion, tout le monde en saura autant que moi et nous aurons le maximum d'informations sur ce dossier. » [page 1]

[N.D.L.R. Le maire PERNOT précise qu’il accorde une demi-heure à chaque intervenant, nous nous limiterons à donner les extraits relatifs au seul groupe Leclerc et concernant la description du projet. M. Quinonero, "Directeur Expansion" du groupe, fait un long exposé de la politique générale et locale Leclerc, citant en particulier AUXONNE (nous reviendrons sur ses propos)]

[…]

« M. DUPREZ : De quelle surface sera la galerie marchande ?

M. QUINONERO : 200 m² mais on m'avait demandé de ne pas faire de galerie marchande.

M. DUPREZ : On vous demande de présenter votre projet. Si vous voulez faire une galerie marchande, il faut nous le dire.

M. QUINONERO : Le projet contient une galerie marchande. Il y a également un centre culturel genre FNAC d'environ 500 m². Aujourd'hui, des enseignes comme la FNAC et VIRGIN ne viendront pas à CHAMPAGNOLE. On va donc mettre en place un espace équivalent pour les jeunes.

M. DUPREZ : Quels sont les commerces associés satellites prévus ?

M. QUINONERO : J'ai prévu 1500 m² car l'étude de marché a fait apparaître que l'offre en "non alimentaire" est relativement faible à CHAMPAGNOLE, en particulier pour ce qui concerne l'équipement de la personne. Pour que des marques de magasins connues puissent venir s'installer sur CHAMPAGNOLE, il faut un hypermarché digne de ce nom.» [page 3]

[…]

« M. QUINONERO : […] Nous souhaiterions faire un bâtiment dont la Surface Hors Oeuvre Nette (SHON) représente 10.000 m² comprenant à la fois la surface de vente, les réserves, laboratoires… Je suis prêt à vous recevoir à PUSEY, en Haute-Saône, pour vous faire visiter un hypermarché LECLERC. [N.D.L.R. : je connais un de nos adjoints auxonnais qui m’a dit, en 2010, avoir fait la visite et qui, depuis, en est resté définitivement impressionné !] Il faut également prévoir une extension possible d'ici 10 ou 15 ans. Il y a également 200 m² de galerie marchande et 500 m² pour le centre culturel. Nous sommes obligés de faire une galerie sinon on a une partie inutilisée qui est considérée comme une surface de vente. Si le Maire dit "pas de galerie marchande", je dis "pas d'hyper"ou alors 5000 m². [N.D.L.R. : Quelle autorité !] » [page 5]

[N.D.L.R. : À BIEN NOTER, QU’À AUCUN MOMENT, MENTION N’EST FAITE DE LA PART ALIMENTAIRE EN M² DE L’HYPERMARCHÉ CE CONCEPT AD HOC RESTE, BIEN ENTENDU, UNE SPÉCIALITÉ TYPIQUEMENT AUXONNAISE !]

Tout est clair, avant leur vote du 20 mai 2010, les conseillers municipaux champagnolais avaient été informés en détail de ce sur quoi ils devaient voter !

Et leurs homologues auxonnais, que savaient-ils le soir de la farce du 17 décembre 2008 où on fit voter ceux qui n’avaient pas quitté la salle, sur « le principe d’implantation » d’une grande surface…

Cet extrait de la page 22 du PV du Conseil municipal nous l’apprend :

« Madame COQUET demande s’il est possible de connaître le nom de l’enseigne qui souhaite s’implanter.

M. le Maire répond qu’il ya plusieurs enseignes.

Madame COQUET réplique en disant qu’elle est preneuse de plusieurs noms.

M. le Maire répond que le débat concerne le principe d’implantation et si la réponse est négative [N.D.L.R. : et elle le fut effectivement !], il n’y a pas lieu de dévoiler telle ou telle chose. Si la réponse est non [N.D.L.R. : ce qui fut le cas !], le dossier est terminé [N.D.L.R. : on a vu comment !]. Si la réponse est oui, il y aura discussion à la Communauté de communes où la Ville d’Auxonne ne représente pas la majorité. » [p. 22]

Revenons à présent sur la question qui fut mise aux voix. La formulation de cette question était la suivante :

« Êtes-vous favorable à l’implantation d’une grande surface supérieure à 1000 m² à dominante alimentaire sur la zone du Charmoy ? »

Il y fut répondu de façon négative hormis une abstention. Quelle était en bonne logique la conséquence de ce non si l’on se réfère au sens habituel des mots et aux normes en vigueur ?

C’était le refus d’implantation au Charmoy d’un supermarché de plus de 1000 m², un supermarché étant selon la norme une grande surface à prédominance alimentaire de surface de vente comprise entre 400 et 2500 m² et c’était donc, a fortiori, le refus d’implantation au Charmoy d’un hypermarché, grande surface à prédominance alimentaire de surface de vente supérieure à 2500 m² !!

On connaît les exégèses de Monsieur Langlois, « sauveur du commerce », à ce propos et la suite de l’affaire…

Si la Morteau fumée et la cancoillotte font la joie des tables champagnolaises, l’enfumage et la purée de pois font souvent l’ordinaire des débats charmoysiens, c’est ce que nous démontre aujourd’hui Claudi avec « un certain regard » comme on dirait à Cannes !

HYPER-SOUPE : ÉPISODE N°2- du 16 MAI 2015 (J+2341 après le vote négatif fondateur)

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 16 mai 2015 (J+2341 après le vote négatif fondateur)

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