HISTOIRES D’ENSEIGNES (6) - du 26 AOÛT 2015 (J+2443 après le vote négatif fondateur)
26 août 2015HISTOIRES D’ENSEIGNES (6) - du 26 AOÛT 2015 (J+2443 après le vote négatif fondateur)
Ce sixième épisode de nos « histoires d’enseignes » n’était pas prévu au programme et nous étions déjà prêt à retourner à des tâches plus concrètes, quand… une lettre nous est parvenue de Niederziwweldorf ! Nous ne pouvions manquer de vous en faire part, ne serait-ce qu’en raison de la qualité de son auteur et de son contenu. La majeure partie de cet épisode supplémentaire sera donc écrite par une plume alsacienne. Non, pas une plume de cigogne, j’entends déjà rugir la LPO !
Passons à présent la plume à Monsieur Joseph Schnaps, adjoint culture et tourisme à Niederziwweldorf dont nous publions aujourd’hui la lettre :
« Cher Monsieur Chantecler,
J’ai lu avec un grand intérêt votre chronique « Histoires d’enseignes » qui décrit avec un talent original une tranche de passé de notre chère bourgade. Ne manquez pas de saluer de ma part Monsieur Claudi Hoffnung qui vous illustre si bien, et dont j’ai appris avec bonheur que le grand-père de son oncle était le coiffeur de mon propre arrière-grand-père, le Conseiller Albert Schnaps. Nous voilà, en quelque sorte en famille et, surtout, en bonne compagnie !
J’irai donc droit au but en me permettant cette demande : m’autoriseriez-vous à publier votre chronique dans notre revue historique « Les dernières ruelles d’Alsace » dont le lectorat vieillit et se raréfie et, à propos de laquelle, je vous l’avoue, je suis actuellement en mal de copie. À charge de revanche, je vous autoriserais à publier cette première lettre ainsi que celle qui la suivra rapidement, si vous jugez toutefois que leur publication peut prolonger utilement et agréablement votre chronique. »
Permettez-nous d’interrompre un instant le propos de Joseph Schnaps auquel nous laissons toute latitude pour publier nos élucubrations dans « Les dernières ruelles d’Alsace » ! C’est un homme de bonne compagnie et nous sommes certain qu’il citera ses sources !
En échange, nos fidèles lecteurs/trices pourront prendre connaissance de ses courriers, qui, à en juger par le premier, ne devraient pas manquer d’intérêt. Poursuivons donc notre lecture de la première lettre de Joseph Schnaps
«Un mot tout d’abord, de mon ancêtre le Conseiller Albert Schnaps. Mon bisaïeul était pharmacien et comptait parmi les notabilités du Niederziwweldorf du temps de l’annexion. À noter qu’il a entretenu une longue correspondance avec le célèbre Sebastian Kneipp, promoteur de la « Cure d’eau ». Albert Schnaps, quant à lui, penchait plutôt pour la cure d’eau-de-vie. À Sebastian les ablutions, à Albert les libations ! Je pense en fait, que tout comme Seppi le coiffeur, mon ancêtre faisait de la résistance. Ainsi quand Sebastian Kneipp, vantait la « Cure d’eau » Outre-Rhin, Albert Schnaps prenait le parti de l’eau-de-vie !
En matière de résistance, c’est clair, l’imagination est une arme à ne pas négliger. Albert Schnaps prenait ainsi le parti de l’eau-de-vie, Seppi le coiffeur, le parti de la langue française et je vois, Cher ami, que comme Pierre Dac, vous avez pris le meilleur parti, le parti d’en rire !
À propos de Seppi le coiffeur, faites savoir à Claudi que l’enseigne qu’il a récupéré chez son oncle pourrait trouver une place de choix dans notre musée, à la réorganisation duquel je travaille actuellement et qui compte une pièce vraiment exceptionnelle, dont vous ne soupçonnez sans doute pas l’existence,et qui n’est d’ailleurs pas une enseigne. De cette pièce exceptionnelle, je vous parlerai dans un prochain courrier. Vous comprenez à présent tout l’intérêt que je porte à votre excellente chronique « Histoire d’enseignes ». Les enseignes de nos vieilles rues sont en effet presque toutes au musée, quant à celle de l’Oberziwweldorfhypermarkt, il me semble qu’elle a terminé sa carrière il y a bien longtemps déjà chez « Isa, Lumpa ! » notre ancien ferrailleur. À moins qu’on ne la retrouve un jour sur un rond-point ! Soit-on jamais !
À ce propos, permettez-moi à présent de vous faire part d’une confidence. À vous lire, j’ai pu constater que vous n’étiez pas sans connaître, vous aussi, une éruption de ronds-points. Après avoir fait la fortune du corps des Ponts et Chaussées, voilà que nos ronds-points se mettent en scène et se donnent en spectacle. Notre pays connaît ainsi une renaissance artistique giratoire ! Bonjour le néorondpointillisme ! Si cela peut vous consoler, apprenez, que si vous avez votre tarare, nous avons depuis peu deux cigognes en zinc ripolinées perchées sur la cheminée… du rond-point de la route de Rouffach !!! Ajoutons qu’un projet de puits vient d’être annoncé dans la presse pour un autre rond-point ! Ah ! Comme vous dites, si Jean Paul, Jean Paul Richter bien entendu, voyait ça !
Dans l’attente du plaisir de vous lire bientôt, recevez…etc… »
Amateurs d’histoire, ne manquez surtout pas le prochain et dernier épisode de notre série, vous ne serez certainement pas déçu(e)s !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 26 août 2015 (J+2443 après le vote négatif fondateur)