RÉVEILS EN TOUS GENRES - du 21 OCTOBRE 2015 (J+2499 après le vote négatif fondateur)

Rassurez-vous, fidèles lecteurs/trices, votre serviteur n’a pas l’intention d’ouvrir une boutique d’horlogerie. L’horlogerie, pour lui, a d’ailleurs perdu beaucoup de son charme, depuis qu’il a récemment découvert que dans la ville des Lip, le grand portrait de Monsieur Sauvadet faisait la montre dans une vitrine de la grand’place.

Il est des réveils difficiles. Chacun(e) de nous en a connu, et en connaîtra encore ! Il y a le réveil musculaire, et puis le réveille-matin, supplanté par le radio-réveil. Il y avait « Le Réveil de la Côte-d’Or », journal auxonnais de gauche (ça existe ???) fondé en 1914 par le député Paul Gruet, et qui s’imprimait chez Bonnetain dans la rue du Bourg. Il y a enfin, « Le Réveil de Napoléon », monument de bronze offert par l’Auxonnais Claude Noisot et réalisé par le sculpteur François Rude. Ce monument érigé en 1847, à Fixin, aux environs de Dijon, reste, avec Auxonne, une étape obligée du tourisme impérial.

Le nom de Noisot fut récemment évoqué en Conseil municipal (Conseil municipal du 7 octobre 2015, Compte-rendu sommaire page 17) à propos du choix d’un nom de rue que nous avons déjà évoqué dans ce blog et sur lequel nous reviendrons plus loin dans cet article.

Mais d’abord, qui était donc ce Claude Noisot, dont la maison natale, située à l’angle de la Place d’Armes et de la rue de la Paix, fut démolie à la fin du siècle dernier pour faire place à une pharmacie ? Laissons-le répondre lui-même en lisant l’épitaphe qu’il souhaita pour sa tombe à quelques pas du « Réveil de Napoléon » : « Un soldat de Napoléon Ier ». Nous n’en dirons pas plus.

Ce soldat n’est pas tout à fait oublié à Auxonne, puisqu’une proposition fut faite récemment, lors du Conseil municipal du 7 octobre 2015, de dédier une rue nouvelle à sa mémoire.

Bien que n’ayant pas voix au chapitre, nous avions, quant à nous, fait quelques propositions moins glorieuses, car ne s’inspirant pas de l’Histoire, mais tout aussi fondées, en raison de leurs références à la « petite histoire du Charmoy » que nous prétendons assez bien connaître.

QUEL CHOIX POUR LE CHARMOY ? - du 07 OCTOBRE 2015

La majorité du conseil, sans grande imagination, a fait quant à elle le choix de la banalité et de la tautologie. Délaissant Noisot et son réveil, elle a opté pour « Rue du Charmoy ».

Et pourtant, avec un peu de réflexion (non, pas réfection, grand-père ! ré-fle-xion !) on aurait pu découvrir une solution nettement plus originale qui permettait, sans nommer Noisot, de faire un clin d’œil à ce thème du « réveil » qui lui était si cher ?

Non pas, dans le cas présent, le réveil de l’Empereur, dont Noisot, bonapartiste convaincu, attendait la résurrection en la personne du neveu impérial, mais bien le réveil commercial envisagé par notre premier édile en ces termes :

« Notre pari est de dire : si nous avons une grande surface, cela va attirer du monde, si les gens viennent à la grande surface, ils peuvent en profiter pour faire d’autres courses, d’autres achats sur la ville. C’est effectivement le point de désaccord avec l’Union commerciale qui, elle, pense plutôt qu’il y aura évasion. »

(reportage réalisé par Michel Gillot et Cécile Claveaux, et diffusé par France 3 Bourgogne le 22 octobre 2014)

http://youtu.be/4PMrRymYg5s

Ce réveil commercial, sur lequel notre premier magistrat a parié, l’Union commerciale, aux dires-mêmes de l’élu, a pourtant l’impudence de ne pas y croire ! C’est son droit ! Mais que dire de la majorité qui vient de manquer l’occasion de mettre en honneur et en exergue sur une plaque de rue le pari de son leader charismatique : le réveil commercial !

« Rue du Réveil commercial », ça aurait sonné pourtant pas mal, surtout en cette période de marasme !! Il y avait là de quoi, selon le mot fameux des partisans du projet « réveiller la Belle endormie » !!

Car il est certain que notre ville va connaître des réveils commerciaux, au Charmoy du moins. Pour la ville dans son ensemble, qui ne se limite pas (encore) au Charmoy, ils seront divers et variés, et il est à prévoir que tous ne seront pas agréables !!!

Le 20 janvier 2010, dans leur décision 317D, les experts de la CNAC, supposés orfèvres en la matière, prédisaient en ces mots l’impact prévisible du projet du Charmoy sur le centre-ville :

« Impact significatif sur l’activité des commerces et services traditionnels situés en centre-ville »

« Ne manquera pas de nuire à l’animation urbaine de l’agglomération d’Auxonne

Noisot, qui était un brave, rêvait de ressusciter Napoléon le Grand. Sur ses deniers, il a fait appel à Rude pour concrétiser son rêve dans le bronze, mais comme aurait pu dire Victor Hugo, ce fut peine perdue car c’est Napoléon le Petit qui advint !

L’histoire de notre premier édile, toutes proportions gardées, c’est un peu la même à l’envers : en prétendant relancer le petit commerce, il sert en réalité la grande distribution ! Ce n’est pas un « Un soldat de Napoléon Ier », mais il se pourrait bien qu’il soit « Un bon petit soldat discret de Michel-Édouard »

Claudi, qui n’est pas François Rude, a donné sa version du « Réveil commercial » au centre-ville…. En attendant qu’à la porte du Charmoy, le Rond-Point de l’Europe vienne apporter, brochant sur le tout, une ineffable note artistico-florale. Par l’opportune édification d’un radis monumental par exemple…

Le réveil commercial

Le réveil commercial

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 21 Octobre 2015 (J+2499 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Analyses et réflexions

 

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