LE NOUVELLISME DU CHARMOY : QUEL CHANTIER ! (4)- du 10 DÉCEMBRE 2015 (J+2549 après le vote négatif fondateur)

Nous en étions resté à l’épisode de la Vache et des tee-shirts verts. Épisode à la suite duquel notre NOTIN devait perdre, c’est bien naturel me direz-vous, un certain nombre d’annonceurs du centre-ville. De cela, nous reparlerons plus loin, si vous le voulez bien.

En attendant, d’aucuns nous auront déjà reproché sans doute d’avoir ramené sur le tapis (vert !) cette vieille histoire de vache. Ils partagent en cela l’opinion de l’auteur prestigieux du fabuleux « Zinzin sur le radis monumental » qui nous taxe volontiers de radotage dans son article culte aux 35000 visiteurs au compteur.

Dans ce morceau de bravoure besogneux, l’« écrivain » nous impute en effet, outre une propension marquée pour des « libations chaotiques », une impardonnable tare littéraire : celle d’écrire une « prose qui est trop souvent réchauffée » et de produire des « élucubrations assorties de galimatias, à l’image d’un Gallus qui a les pieds constamment dans la matière fécale ! »

Merci du compliment, Maestro ! Nous nous serions probablement dispensé de remettre la Vache au vert, si, sur le successeur numérique de votre impayable NOTIN, vous n’aviez pas remis vous-même sur le tapis (vert) le ruminant, dans votre article décollant (avec deux L !) « Rêve ou cauchemar ? » du 21 novembre dernier. Et ce, dans un dialogue de haute volée, au propre comme au figuré :

« – Je constate que tu as une très bonne disposition à la prémonition, toi la vache ! s’exclame Sigale.

– Mais oui ! s’écrie NOTIN

– Quoi donc ? demande Zaza

– En fait, il y a six années de cela, j’avais fait un rêve que l’on pourrait, qualifier de prémonitoire. J’ai rêvé de faire un bon festin de verdure.

– Aujourd’hui, la Vache, ton rêve s’est concrétisé par un centre commercial E. Leclerc, qui est en cours d’implantation au sein d’un environnement de verdure, ajoute Sigale.

– C’est de l’écologie opérationnelle du futur qui agit sans dénaturer la nostalgie du passé ! dit Zaza.

– Oui, vous avez raison mes amis, répond la Vache qui ne tire de cette situation aucune vanité.

– Regardez mes amis, cet immense magasin. Il semble avoir été conçu sur les bases d’une architecture inspirée par une machine volante du début du 20e siècle. Il s’apprête à décoller du tarmac au Charme de la Rosière, exprime NOTIN

En effet, la façade principale de ce temple du commerce local déploie ses ailes comme le ferait gracieusement une cigogne, ajoute Sigale ».

Voilà sans doute qui va ravir nos investisseurs de Colmar d’apprendre que le « centre commercial E. Leclerc » du Charmoy est un « temple du commerce local [qui] déploie ses ailes comme le ferait gracieusement une cigogne » mais encore qu’« il semble avoir été conçu sur les bases d’une architecture inspirée par une machine volante du début du 20e siècle », c’est-à-dire, en parlant clair, d’un vieux coucou ! Et d’entendre pour finir, que c’est la concrétisation du rêve d’une vache !

Nous ajouterons, pour faire bonne mesure, que cette concrétisation du rêve d’une vache, a été grandement facilitée au surplus par les vilaines et triviales cachoteries d’un cheval très « discret ». Une vache et un cheval, à la bonne heure ! En ce temps de l’Avent, les naseaux de nos deux ruminants souffleront-ils assez fort pour réchauffer, sur le foin coupé du Charmoy, le sauveur dont notre bon maire attend depuis, moins de 4000 ans certes, mais quelques z’ans tout de même, la naissance annoncée et attendue pour ce mois de décembre avec impatience !

UNE STATUE POUR LE DÉFENSEUR - du 23 AOÛT 2014

Pour conclure cet épisode aéroplanesque, une petite pause futuriste dans l’azur (non pas Lasure grand-père !) et l’aéropeinture, avant de reprendre l’histoire éditoriale de l’impayable magazine gratuit au sujet duquel nous nous sentons, à présent, à même de produire une thèse. Reste à trouver le directeur… le directeur de la thèse bien entendu, pas du magazine !

ALBUM MARINETTI MONTE EN AVION

Voilà maintenant la suite de l’histoire éditoriale. En septembre 2010, allégé de quelques annonceurs du centre-ville, NOTIN N° 3 prend son essor dans l’azur publicitaire, tel un aéroplane décollant du tarmac du Charmoy. Le contenu de ce numéro 3 vient confirmer l’apparition d’une césure dans l’histoire d’un magazine dont l’ambition déclarée sans complexes était de devenir « la poignée de la porte de la connaissance » et « l’outil intellectuel des Auxonnais » (Bloc note intellectuel auxonnais N°7 1er semestre 2006 p. 32 et 36).

L’épisode de la Vache avait déjà clairement annoncé, à partir de 2009, l’engagement de NOTIN en faveur de LECLERC aux côtés du maire d’Auxonne Raoul Langlois. La confirmation sera définitive avec NOTIN N° 3 ! Ajoutons que la nouvelle version et resucée numérisée de NOTIN en remet une couche depuis le printemps 2015. Devenue la boutique exclusive d’un seul annonceur-rédacteur, elle exalte, pour finir, les vertus d’une « sculpture » prête à décoller… sans doute en vertu d’un « nouvellisme » qui a le vent en poupe.

Mais ce « nouvellisme », du moins en matière économique, se révèle être en fait le progressisme ringard de grand-papa. Un progressisme de grand-papa qui commence à boire la tasse, désespérément accroché, qu’il est, au Radeau de la Méduse du naufrage des mirages matérialistes des trente Glorieuses. La Vache, fausse écologiste appâtée par le vert des tee-shirts, finira donc par vêler d’un Veau d’Or improbable pour notre économie locale !

Elle est bien banale la « sculpture » à grand tirage que, plein de gloriole, notre nouvelliste mettait en avant le 5 novembre dernier sur son site. Le modèle, de style pompidolien, en est depuis longtemps obsolète. C’est le genre de « sculpture » à grand tirage dont la réplique traîne partout sur mille et mille parkings sans joie, comme jadis autant de Lénine dans la défunte URSS.

Plus que du caractère « visionnaire » de son louangeur bénévole, la « sculpture » risque de témoigner pour longtemps d’une bourde « monumentale » imputable à quelques-uns de nos édiles et à leurs flagorneurs empressés, au rang desquels notre nouvelliste « visionnaire » n’est certainement pas le dernier !!

L’inventeur du « Nouvellisme » nous apprend dans sa doxa qu’ « un des concepts du Nouvellisme est que la beauté commence sur la balance afin de déterminer le poids de la dignité du sujet et celui de sa vérité. Ces deux rapports aussi hétérogènes soient-ils forment le point de départ de toute œuvré nouvelle. Mais quelquefois et même très souvent il y a plusieurs degrés de dignité et de vérité, alors il y a des réductions au même dénominateur, et bien évidemment la somme des inverses réserve des surprises… Il faut donc rester en permanence, l’œil bien ouvert et les pieds bien positionnés sur le sol, en effet le dessein est toujours ambitieux mais il doit être maîtrisé ».

Reprenant ces doctes propos, nous les appliquerons à une analyse possible des effets de la « sculpture monumentale » :

« Bien évidemment la somme des inverses réserve[ra] des surprises », il se pourrait même que « sur la balance […] le poids de la dignité du sujet et celui de sa vérité » se révèle avoir été mal évalué, car si « le dessein est toujours ambitieux mais [qu’] il doit être maîtrisé », ce n’aura visiblement pas été le cas. En attendant d’aller aux résultats, nous resterons donc « en permanence, l’œil bien ouvert et les pieds bien positionnés sur le sol ».

04 - Nouvellisme sculptural

04 - Nouvellisme sculptural

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 10 décembre 2015 (J+2549 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Salons et cimaises

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