LE NOUVELLISME DU CHARMOY : QUEL CHANTIER ! (2)- du 06 DÉCEMBRE 2015 (J+2545 après le vote négatif fondateur)
06 déc. 2015LE NOUVELLISME DU CHARMOY : QUEL CHANTIER ! (2)- du 06 DÉCEMBRE 2015 (J+2545 après le vote négatif fondateur)
C’est avec l’excitation et l’acuité du regard d’un pêcheur de perles que – tout en gardant un œil sur l’actualité du « chantier » dans Le Bien Public – nous poursuivons notre plongée dans les pages de deux magazines gratuits, commerciaux et publicitaires locaux : Bloc note intellectuel auxonnais (ISSN-L 1958-8356), paru de 2003 à 2008, et NOTIN (ISSN-L 2103-3501), paru de 2009 à 2013.
Explorer ces pages d’une haute tenue, c’est comme s’immerger dans un puits de science ! Tu charries, Zinzin ! Sans doute, mais pourtant l’auteur du Bloc note intellectuel auxonnais semble, quant à lui, être bien convaincu du contraire. Des preuves ?
En voilà au moins une : ce monsieur, dans une démonstration tendant à justifier l’attribution du qualificatif « intellectuel » à son gratuit commercial et publicitaire, déclare en 2006 : « pour baptiser ce nouveau-né, il fallait trouver un nom qui ouvre la voie et allume les feux d’un creuset hors du commun. Trouver un nom qui sort du commun, qui gêne certain[s] et ravit les autres. Il devrait être la poignée de la porte de la connaissance » (Bloc note intellectuel auxonnais N°7 1er semestre 2006 p. 32). Et sans complexes, il va jusqu’à ajouter plus loin, en page 36 : « Le Bloc note intellectuel auxonnais est un processus objectif et fécond, il est l’outil intellectuel des Auxonnais »
Nous avons donc poussé « la porte de la connaissance » à la recherche de l’«outil intellectuel». Ah ! Le bel outil conceptuel que voilà ! Ah ! La belle tourniquette brevetée, pour faire la vinaigrette !
Ne soyons pas injuste ! Il faut reconnaître qu’il y a des tas de petites inventions marrantes et sympas dans ce Bloc note intellectuel auxonnais. Dans le N°3 par exemple, en page 4, une petite idée déco pour votre photo d’identité !
UN BARON ROUGE - du 22 NOVEMBRE 2015
Et toujours dans le N°3, après les fantaisies phaléristiques, des trouvailles animalières impayables.
En page 32, on découvre ainsi l’« ÉROS-VACHE [qui] produit du vin rouge, du rosé, du blanc, du Ricard et de la bière Vive l’EROS-VACHE !! » Une bouteille sous chaque pis ! Voilà, en somme, concrétisé le célèbre adage qui parle au fond de toute feuille de vigne-cendrier en céramique d’art : « je boirai du lait quand les vaches mangeront du raisin » !! C’est proprement superbe !!
Répétons tous en chœur : « Vive l’EROS-VACHE !! » Et vive la bibine en libre-service et en grande distribution. Il semble bien là que notre auteur ait confondu « la poignée de la porte de la connaissance » avec celle de la porte du bistrot !
Pour un lecteur moins aviné et plus averti que votre serviteur, cette incursion précoce du ruminant de la planète ÉROS peut néanmoins être considérée comme un pressentiment visionnaire de l’entrée en scène d’une autre laitière dont nous parlerons plus loin. Un œil clinique d’addictologue verra, quant à lui, dans cette vache-barmaid une fascination incoercible pour les « libations les plus chaotiques », imputées libéralement et par procuration par notre auteur à Zinzin dans « Zinzin sur le radis monumental », le chef-d’œuvre aux 35000 lecteurs !
En page 39, Notin découvre le Cheval d’ÉROS et constate : « Ce cheval est surprenant car il a la particularité de chanter ou fredonner, mais attention il ne parle pas ». De cette figure de cheval qui « ne parle pas » on pourrait dire trivialement qu’il ne lui manque que la parole. Mais foin de trivialité, s’il ne parle pas, c’est parce qu’il s’y refuse, étant par nature très discret. Et, au bout du compte, par ce côté « discret » il ressemble comme un frère à un autre équidé discret, trottant dans l’écurie de notre blog avec sa jolie médaille.
UNE STATUE POUR LE DÉFENSEUR - du 23 AOÛT 2014
– C’est vrai qu’il est classe avec sa médaille notre Baron rouge !
– Mon vieux Claudi tu mélanges tout, je parlais du cheval, pas du Baron ! Au fait Claudi, j’espère que tu avances pour les panneaux de ton expo dans la Galerie de plein air !
– Je m’y emploie. Tiens, justement, à propos du cheval et de sa jolie médaille, aujourd’hui, je vais le mettre dans le coup !
– On sait jamais, si t’étais à cours d’idées, tu pourrais toujours faire un tour dans le Bloc note intellectuel auxonnais N° 12 de fin 2008 !
– Pour y trouver encore une vache ! Non, merci ! J’ai plus soif !!
– Ne soit pas sectaire Claudi. Tu y trouveras, en page 36, « un superbe musée dédié à l’art contemporain » qui pourrait te servir de modèle et qui fait rêver Notin et Sigale…
– Sigale ! Et pourquoi pas la fourmi !
– Tu es méchant Claudi, Sigale est une gentille critique d’art. Très gentille, certains disent même trop. Elle ferait pas de mal à une mouche !
– Ce n’est donc pas elle qui écrirait que Zinzin « se bâfre de vinasse »
– Mais quelle horreur ! Où as-tu pêché ça ?
– C’est pas sioux, je l’ai pêché sur le site d’un artiste au regard visionnaire qui semblait, ces derniers temps, prendre un banal hypermarché pour la Victoire de Samothrace prête à prendre son envol !
– Il a sans doute ses raisons le pauvre. L’ÉROS-VACHE et son bar à pis est peut-être là-dessous. Et puis, sans qu’il y paraisse, il doit vivre au quotidien une véritable ascèse qu’est pas si rose qu’un radis et dont il peine à voir le bout. Sais-tu, par exemple, que son « Nouvellisme, pour aujourd’hui ou pour demain, c’est la prise de conscience de l'importance de ne jamais renoncer sur le dur parcours de la recherche artistique et scientifique. Cette prise de conscience est un purgatoire ; un chemin interminable parsemé de zones d'eaux profondes et troubles, d'itinéraires chaque jour marqués par l'inclinaison du disque solaire vers la Terre ; à l’image d’un vieillard courbé appuyant sur sa canne jusqu’à épuisement » (Notin N° 1 juillet 2009, p. 6)
– Arrête, tu me fais mal ! Où as-tu pêché ça ?
– Fastoche ! Il suffit de tourner « la poignée de la porte de la connaissance », on trouve à l’intérieur des tas de trésors en libre service !
– Sûr que tu t’es trompé de porte ! Il faut arrêter de te « bâfrer de vinasse » t’as dû plutôt pousser La Porte de l’Enfer de Rodin ! T’es content, Zinzin, t’as réussi à me tirer une larme ! Voilà que je pleure à présent comme vache qui pisse ! T’as pas un kleenex ? Je vais gâcher mon carton !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 06 décembre 2015 (J+2545 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Salons et cimaises