« L’EXISTENCE PRÉCÈDE L’ESSENCE » (Suite) - du 03 JUIN 2016 (J+2725 après le vote négatif fondateur)

« L’existence précède l’essence ». Encore un titre qui sent le jeu de mot foireux de journaleux ! Que voulez-vous ma brave dame, il faut bien vivre avec son temps ! Un vrai temps de chien en plus !

Mais vous l’aurez sans aucun doute compris : ce titre est une citation bien connue et bien galvaudée que nous avons piquée sans vergogne à Jean-Paul.

Jean-Paul !? Oui remets toi grand-père, rien à voir avec notre Jean-Paul au tarare, et rien non plus avec Bebel, oui, tu sais bien, Belmondo ! Ce Jean-Paul là est philosophe, il s’appelle Sartre et comme les impertinents sont partout et de tout temps, Boris Vian, le farceur mélancolique, le changeait plaisamment en Jean-Sol Partre !

Mais tout de même, « L’existence précède l’essence », quel drôle de titre ! Un titre à coucher dehors ou à tomber en panne d’essence plutôt !

Tiens, j’y pense, « De l’essence plein notre existence et une identité pour la France », voilà un bon slogan à concocter par nos spin doctors pour 2017, un slogan tous azimuts qui devrait faire recette !

Le plus marrant dans tout ça, c’est qu’un de nos vieux articles portait déjà ce même titre. D’où la mention « suite » ajoutée au titre d’aujourd’hui, et qui n’est donc pas là par hasard.

C’est pourquoi, avant de pousser plus avant, et pour éviter de tomber en panne, je vous conseille d’abord de lire ce vieil article en introduction. Oui ! Je sais, je sais, tu prépares pas ton bac philo grand-père, mais lis toujours, ça te rafraîchiras la mémoire qui te reste !

« L’EXISTENCE PRÉCÈDE L’ESSENCE » - du 26 septembre 2013

Cet article, que j’espère, vous venez de relire, avait connu une première suite, au titre moins philosophique, celui-là, mais beaucoup plus explicite

OUI À L’HYPER, NON À LA POMPE ! – 07 décembre 2013

Pour les lecteurs/trices en diagonale et toujours pressé(e)s nous donnons un extrait essentiel de ce dernier article, extrait tiré lui-même du rapport du commissaire enquêteur de 2013 sur le Charmoy (p. 74).

Son intérêt est de préciser les raisons avancées par le promoteur du Charmoy pour supprimer la station service qu’il avait pourtant initialement prévue dans ses plans :

« Pour des raisons économiques nous [le promoteur] avons décidé de modifier le projet en supprimant la station service. (Retrait du permis de construire déposé en décembre 2012 et dépôt d’une nouvelle demande de permis de construire en avril 2013). Cela explique donc la disparition de la station service dans l’étude d’impact soumise à enquête publique ».

Ces précisions n’ont pas été données spontanément et encore moins par hasard. Elles répondaient en effet à une demande expresse du commissaire.

Voici la question du commissaire (N.D.L.R. : c’est nous qui soulignons) :

« 1- Des versions antérieures du projet comportaient une station service qui n’apparaît plus dans le dossier soumis à l’enquête publique. Cette absence inexpliquée d’une station service, pourtant indispensable à ce type de commerce, est-elle due au souci du maître d’ouvrage de voir son projet aboutir dans les meilleurs délais ? Ce choix laisse prévoir pour la suite le dépôt d’une nouvelle demande spécifique pour la station service, dont on imagine mal qu’elle ne soit pas à terme réalisée (2) ; » (p. 73)

Cette question fort pertinente avait été formulée par le commissaire après examen « des observations, courriers ou courriels recueillis au cours de l’enquête » (p. 73), et en particulier de deux observations du public, comme l’indique le 2 entre parenthèses.

En page 30 de son rapport, le commissaire enquêteur rapporte de façon très détaillée l’une d’elles. Comme par hasard, elle est de votre serviteur dont la prose occupe de nombreuses pages du rapport :

« - Un courrier de quatre pages daté du 27 septembre 2013 (référencé A9) remis par M. Claude SPERANZA par lequel il formule une septième observation : « OBSERVATION N° 7 relative à l’ «omission » tardive de la station-service prévue initialement et à l’extension ultérieure probable du centre commercial qui en résultera ». M. SPERANZA indique que des versions antérieures du projet comportaient une station service qui n’apparaît plus dans le dossier soumis à l’enquête publique et écrit « Cette « éclipse » tardive d’un élément d’importance, accompagnant immanquablement supermarchés et hypermarchés, est de nature à susciter diverses questions. Ainsi M. SPERANZA s’interroge sur le fait de savoir si le promoteur, soucieux de voir sa demande aboutir dans les meilleurs délais, a préféré momentanément retirer le « pion station service » du projet. Il conclut son courrier ainsi : « Ce choix laisse prévoir pour la suite le dépôt d’une nouvelle demande spécifique pour la station-service, dont on imagine mal qu’elle ne soit pas à terme réalisée, et n’exclut aucunement de placer cette opération dans le cadre d’un projet plus vaste d’extension ultérieure ». »

AUJOURD’HUI, AU CAS OÙ VOUS L’IGNORIEZ ENCORE, VOTRE SERVITEUR VOUS INFORME QUE CETTE DEMANDE VIENT D’ÊTRE DÉPOSÉE ET AFFICHÉE EN MAIRIE…(C.Q.F.D.)

Alors ça c’est-y pas une chouette analyse vue au prisme d’un nœil de visionnaire ! Foutre ! Je sens déjà que j’ai les chevilles qui enflent !

On en conclut aujourd’hui que les « raisons économiques » qui avaient amené le promoteur à « modifier le projet en supprimant la station service » ne sont sans doute plus d’actualité. Tout baigne !

J’espère ne pas avoir chipé le scoop de cette bonne nouvelle à notre futur Inf’Auxonne N° 53 à paraître juillet prochain !

Aujourd’hui, Claudi, dans son illustration, rend hommage à Jean-Paul, grand fumeur devant l’Éternel, qui ne désespère pas de trouver bientôt là-haut (pas au ciel pour sûr !) quelques gouttes d’essence (sans plomb) pour son briquet à la station Charmoy!

Au fait, pour vous aider à apprécier l’image, une précision de Claudi : le Castor, c’est Simone.

Simone ?! Oui, Simone de Beauvoir la meuf à Jean-Paul ! Jean-Paul et le Castor en voilà deux qui nous manquent sévère par les temps qui courent !

Jean-Paul au Charmoy

Jean-Paul au Charmoy

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 03 juin 2016 (J+2725 après le vote négatif fondateur)

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