CHARMOY-CITY : UNE LAMPE DE POILU POUR ÉCLAIRER NOTRE PRÉSENT - du 11 novembre 2020 (J+4347 après le vote négatif fondateur)

     Juste « avant la onzième heure du onzième jour du onzième mois de l’année », selon l’expression de Churchill plus que jamais à l’ordre du jour, je voudrais vous présenter, à nouveau, la fumeuse petite lampe à huile de tranchée que j’avais dégottée à la « bourse aux souvenirs » de début novembre 2018  à la Salle du Vannois.

     Deux ans après l’évènement, il n’est pas inutile de rappeler les circonstances de cette découverte. 

CHARMOY-CITY : LE BALADIN DE LA BOURSE ET SA LAMPE MERVEILLEUSE - du 06 novembre 2018

     La lecture de l’article en lien ci-dessus montrera comme le temps a passé depuis, et comme tant de choses ont changé.

https://www.youtube.com/watch?v=QJlcdfjhPr0

   Nous n’imaginions pas alors nous retrouver aujourd’hui confinés comme des Poilus dans leur cagnas, le masque à portée de main, attendant le Clairon de l’Armistice pour retourner à la vraie vie.

    Le parallèle est sans doute osé, il n’est pas pour autant absurde !

    Pour éclairer modestement la journée de nos concitoyens, nous n’avons trouvé que cette petite lampe à huile de tranchée.

    Claudi  a mis l’objet en scène dans sa composition du jour. Permettez-nous de vous le décrire avec quelques détails.

    À noter d’abord que la facture grossière de l’objet signe son caractère d’authentique objet de tranchée.

    Le corps pyriforme a été réalisé à partir d’éléments de feuille de  laiton prise sur des douilles d’obus et assemblés par soudure à l’étain.

    Les organes de préhension, une anse de panier et une petite poignée, sont façonnés dans des tronçons de ceintures d’obus en cuivre rouge récupérées sur des obus tirés et tombés au sol comme en témoignent les rayures hélicoïdales qu’elles portent.

     Ces rayures permettent d’identifier le type du projectile : obus de 77 allemand pour l’anse et obus de 75 français pour la poignée. Un rapprochement franco-allemand avant l’heure, auquel n’a sûrement pas pensé l’artisan de tranchée qui a fait avec les moyens du bord !

    Les extrémités des ceintures,  soudées au corps en laiton, sont aplaties, façonnées et gravées grossièrement en forme de feuilles de chêne, motif très couramment utilisé.

    Profitant d’un répit, le combattant sous la lampe, sans doute un chef de section, normalien peut-être comme Maurice Genevoix, l’auteur remis en lumière de Ceux de 14, écrit à « sa chère Hélène ».

    À portée de lecture, un numéro de l’Illustration de février 1910 consacré à Chantecler, la célèbre pièce d’Edmond Rostand dont le titre, est notre emblème et notre mascotte.

    Le chef de section n’a pas apporté le magazine dans sa cantine et c’est sans doute un de ses subordonnés plein d’attention et de respect pour son chef, et qui connaît ses goûts, qui l’a ramassé pour lui dans l’immense vide-greniers de la zone de front dévastée, séduit – qui sait – par la fière image du coq…

      Cette fière image du coq, menacée à présent par la grippe aviaire !

     Mais gardons espoir et confiance, après le tocsin, voici le vaccin (contre la COVID 19) dont tout le monde parle et qui déjà fait monter la Bourse !!

     Les amateurs de souvenirs pourront se reporter à l’article en lien ci-dessus :

http://www.auxonne-patrimoine.net/2015/12/guerre-de-1914-1918-lieux-de-memoire.html

    À titre anecdotique, votre serviteur avait contribué pour cette exposition à la collecte, au nettoyage, et à la présentation des objets d’artisanat de tranchée qui y étaient présentés en image. La petite lampe à huile restait à découvrir…

FLASH DERNIÈRE

    Sur le coup de midi, le clairon ayant donc déjà sonné, un Écho vengeur a résonné, tel un canon d’alarme, depuis la Place d’Armes…

https://www.facebook.com/Auxonne-lEcho-de-la-Place-dArmes-103459568104103

   Dommage, sur l'image, le Poilu pose et ce sont les Tommies qui partent à l'assaut (encore un coup des Anglois, en Somme !)

LA DERNIÈRE DÉPÊCHE

   Vers 14h00, cette dernière dépêche tombait enfin.

https://www.facebook.com/jacquesfrancois.coiquil

    Une question pour finir :

   Le marché de dimanche prochain se passera-t-il, lui aussi et selon le même schéma, sans tambour ni trompettes et à huis clos, en présence seulement de quelques happy fews, au risque de connaître un faible écho ?

 

Instant de paix dans la cagna à la lumière de la lampe.jpg

Instant de paix dans la cagna à la lumière de la lampe.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 11 novembre 2020 (J+4347 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Lieux de mémoire

 

 

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