AUXONNE, CARNAVALS ET CONSCRITS, D’HIER ET D’AUJOURD’HUI (1) - du 24 mai 2022 (J+4906 après le vote négatif fondateur)

Alors que les girouettes n’en finissent pas de tourner au vent mauvais d’un climat dangereusement détraqué, nos politiques n’en finissent pas de se piquer de vertus écologiques d’opérette à la peinture verte !

Voilà notre Chantecler qui radote à présent !

Ne vont pas manquer pas de remarquer nos fidèles lecteurs en lisant notre introduction du jour déjà lue dans notre précédent article !!

CHARMOY-CITY, GADGETS ENTOMOLOGIQUES ET RÉALITÉS DE TERRAIN- du 21 mai 2022

Pourquoi pas ? Il est bien permis de radoter quand d’autres battent la campagne ou lancent des appels réitérés à « Nettoyer la Ville » ! Quand d’autres mises au net seraient plus que nécessaires !

CHARMOY-CITY : PAS D’ARMISTICE POUR LA GUERRE MÉNAGÈRE -  du 10 MAI 2021 

Assez peu passionnants par ces temps, les réseaux sociaux locaux mon coco !

Un évènement tout de même, notre divin Marquis, devenu rare, s’est fendu d’un commentaire à faire tourner les girouettes :

« Si tu n’es pas de gauche à 20 ans, c’est que tu n’as pas de cœur. Si tu y es toujours à 40 ans, c’est que tu n’as pas de tête. »

Et à 60 ? T’es au conseil citoyen pardi !

Et à 75 piges alors ?

Tu raconte ses souvenirs ! C’est ce que fait d’ailleurs entre autres Gérard, un mien conscrit que je salue ici, dans un podcast disponible sur la page facebook de notre bonne ville

https://www.facebook.com/VilleAuxonne

 

Et que je n’ai pas manqué d’écouter !

 

Il y parlait — entre autres — de carnaval et de conscrits

Carnaval, tout le monde connaît ! On connaît même le carnaval électoral !

Mais conscrit ?

Kézaco vont dire les jeunots !

Conscrit, dans les vignes de Bourgogne c’est un raisin pas mûr qu’on trouve à la vendange, acide à souhait, et qui sert à faire le verjus, ou qu’on laisse aux zozios !

Conscrit c’est aussi un jeune homme assez mûr pour porter les armes et partir faire son service militaire, pour entendre tous les matins : « Au jus là-d’dans ! ». C’était comme çà, du moins, dans l’temps !

Marchant résolument au rétroviseur, quand d’autres marchent au doigt mouillé, notre rédaction, pour saluer Carnaval et Conscrits, tire aujourd’hui de ses tiroirs quelques bons morceaux …

Carnaval d’abord ! Chaque chose en son temps, on verra pour les conscrits dans un autre épisode.

En route, donc, vers le 7 mars 1954 dans notre machine à remonter le temps !

C’était le Carnaval ce jour-là, un des premiers carnavals auxquels, gamin en culotte courte, je devais assister, et c’est le seul de mes carnavals d’enfance, dont j’aie gardé le souvenir d’un détail particulièrement précis et disons-le, assez cru, comme nous le verrons plus tard.

Ce détail, en effet je m’en suis toujours souvenu ! Je n’aurais pu cependant jurer de l’année précise… Si, par bonheur, un vieux numéro jauni du Bien Public n’était venu récemment à mon secours !

Par la vertu de l’archive je vous propose de découvrir, sans les bruits, les odeurs et les couleurs, hélas, le défilé du 7 mars 1954 

Vous y découvrirez en photo le « Fonfonse » juché sur le char des Sioux, et peut-être d’autres souvenirs, si vous avez de la bouteille !

Les enfants et les jeunes-loups, car chez Chantecler il n’y en a pas que pour les croulants, pourront découvrir dans le texte, un nom de char propre à les faire rêver: « Ramu enfant-loup ».

Avec « Ramu enfant-loup » ou mieux, « Ramu l’enfant-loup », nous entrons, c’est le cas de le dire, dans le vif du sujet…

Voilà l’histoire….

Un communiqué Associated press relayé à la une par Le Bien Public du 10 février 1954 relatait la découverte, en Inde, d’un enfant-loup.

Au bout du compte, ce soi-disant « enfant-loup » devait se révéler n’être qu’un malheureux enfant hémiplégique abandonné.

Mais la nouvelle était lancée, elle devait défrayer la chronique et, surtout, inspirer nos carnavaliers !!

D’où le char, saignant, de « Ramu l’enfant-loup », dont j’ai gardé le souvenir.

Revenons en cette fin d’hiver 1954, un hiver particulièrement rigoureux, celui de l’appel de l’Abbé Pierre au profit des sans-logis. Imaginez une France pauvre et tristounette à peine sortie des restrictions de la guerre, sur fond de guerre d’Indochine, de tractions-avant, de grands pardessus, de gabardines, de canadiennes, de bérets et de chapeaux mous.

Et dans ce décor, sur un trottoir bondé de la rue Thiers, un gamin de sept ans un peu palot venu avec papa maman et le petit frère regarder le carnaval.

Il fait encore frisquet, le gamin n’a pas bien chaud, les grosses têtes en carton chalonnaises qui dominent les assistants lui paraissent effrayantes, les grosses caisses des fanfares l’assourdissent et vibrent dans sa poitrine, et voilà que dans le défilé il voit venir le char de Ramu !

Ramu, pour le coup, c’est le Popol Larue, qui n’a plus rien d’un enfant, sinon la petite taille qu’accentue encore un dos voûté. Je le reconnais aussitôt, c’est une des vedettes du jeu de boules de l’Iliotte que fréquente assidument mon père, lui aussi fana de la « lyonnaise », tout comme le Colonel Maurice et tant d’autres…

Le populaire Popol était aussi un fameux pêcheur, qui savait à point nommé récolter la manne, du temps que le Père Darche, avec maître Taupenot, faisait des pêches miraculeuses au carrelet dans le contre-fossé. C’étaient des temps bibliques que l’on peut à peine imaginer.

Ce jour-là, juché sur son char, le petit Popol ne pointe pas le cochonnet, n’embrasse pas la Fanny, et ne ferre pas le gros poisson, mais le nez sous une guirlande d’authentiques lambeaux de bidoche, il fait mine de les mâchonner, visiblement avec plaisir.

Imaginez l’effet produit sur un enfant qui n’aime pas la viande, et la mâche sans fin jusqu’à la recracher, ce qui lui vaut la vindicte paternelle et la compassion maternelle qui lui mouline son steak pour le mêler à la purée !

Claudi n’a pas trouvé de photo du char pour s’en inspirer. Il s’est rabattu sur la couverture du numéro 263 du 21 février 1954 du magazine à sensation Radar

Post-scriptum

Une jumelle polonaise pour Auxonne ?

Au risque d’être taxé d’impénitent pisseur de copie nous offrons à nos lecteurs la relecture de deux de nos anciens articles « impériaux » qui permettront sans doute à ceux-ci de mieux saisir le sens et l’opportunité du point 28 de l’ordre du jour du conseil municipal de ce soir 24 mai :

« Autorisation de procédure de jumelage avec la ville d’Ostróda (Pologne) »

BONAPARTE, D’EYLAU À OSTERODE - du 16 AVRIL 2016

DU QUARTIER BONAPARTE AUX INVALIDES - du 20 AVRIL 2016

Auxonne,  carnaval 1954, pas de repas végane pour Ramu.jpg

Auxonne, carnaval 1954, pas de repas végane pour Ramu.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 24 mai 2022 (J+4906 après le vote négatif fondateur)

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