13 NOVEMBRE 1870 : QUAND LES FUSILIERS POMÉRANIENS MARCHAIENT SUR AUXONNE (2) - du 25 septembre 2021 (J+4665 après le vote négatif fondateur)

      En écho à la conférence que Monsieur Patrick Serre fera demain, dimanche 26 septembre, au Salon d’honneur des Halles à 17h00 sur le thème « Le Général Camille Crémer, victorieux en Côte d'Or durant l'hiver 1870-71 » nous reprenons notre chronique auxonnaise de la guerre franco-allemande de 1870-71.

    Dans notre précédent article, nous relations brièvement la marche du 34ème Régiment de Fusiliers poméraniens en direction d’Auxonne.

13 NOVEMBRE 1870 : QUAND LES FUSILIERS POMÉRANIENS MARCHAIENT SUR AUXONNE - du 23 septembre 2021

   Avant d’aborder en détail le déroulement de l’opération, un petit mot sur une particularité de ce régiment dont les collections du Musée Bonaparte fermé depuis 2012 et, depuis lors, « en caisses » renferment justement un casque à pointe modèle 1860 en service lors de la guerre franco-allemande de 1870-71.

    L’illustration de notre précédent article représentait une plaque du casque à pointe modèle 1860 de ce régiment. Nos lecteurs pourront la consulter à loisir tout en lisant les quelques précisions qui suivent à propos des particularités de ce régiment.

    Comme tous les régiments d’infanterie prussienne, la plaque du casque est l’aigle héraldique prussienne portant une banderole avec la devise : « Mit Gott, für König, und Vaterland » (« Avec Dieu, pour le Roi, et la Patrie ») et les lettres « FR » « Fredericus Rex » (Frédéric Roi). La particularité de cette plaque est l’ajout d’une seconde banderole inférieure plus large et qui lui est propre.

   Le texte de cette banderole « Für Auszeichnung d. vormalig Königl. Schwedischen Leib. Regt. Königin » (pour la distinction de l’ancien régiment royal suédois des gardes du corps de la reine)  marque la distinction du régiment ainsi que son origine suédoise. Le traité de Vienne de 1815 devait en effet annexer la Poméranie suédoise à la Prusse.

   Quand pourrons-nous, hélas, admirer à nouveau cette belle pièce dans un musée enfin rouvert ?!?

   Et quand verrons-nous, hélas, la réouverture de notre précieuse bibliothèque du centre-ville ?!?

    Qui vivra verra !

    Foin des regrets et place à l’histoire !

    Le texte en PDF ci-dessous, que je vous invite à lire, décrit de source sûre la marche des troupes allemandes de Werder sur Auxonne le 13 novembre 1870. En tête de celles-ci, une brigade prussienne engerbant le 34ème Régiment de Fusiliers poméraniens. Le bilan des pertes de ce dernier, s’élèvera ce jour-là à 4 blessés comme le précise en annexe l’ouvrage cité dans le PDF ci-dessous

Les Prussiens n’entreront donc pas à Auxonne qui restera un point d’appui contre l’envahisseur.

     Dans son ouvrage L’armée de l’Est (Paris, Garnier, 1895), Genest cite à de nombreuses reprises le rôle d’Auxonne comme refuge, lieu de mise sur pied, d’équipement et d’acheminement ferroviaire de troupes.

     On peut lire ainsi page 238 : « Alors commence pour le 1er bataillon de l’Yonne une odyssée commune à presque toutes les troupes de Pontailler. Il se replie sur Auxonne, par les terres labourées et sous la pluie, comptant s’embarquer en chemin de fer pour gagner Dijon que menacent les Allemands. Les wagons manquent. Auxonne est bondé de troupes, on va coucher le 28 [novembre] à Soirans. »

   Bien gardé, le pont d’Auxonne ne contribuera donc pas à la progression des Allemands vers Dijon !

   Ceux-ci tiennent hélas Gray et ses deux ponts, et gagneront Dijon par la route de Mirebeau, tout simplement !

   Malgré cela, Grenest note avec humour que « le commandant en chef de l’armée de la Côte-d’Or [le Colonel Lavalle] est hanté par l’idée que les Prussiens, maîtres de Gray, vont essayer de passer la Saône entre Gray et Auxonne »

     Toujours selon Grenest, cette hantise entraînera la destruction préventive inutile du « magnifique pont » de Pontailler.

     Soucieux d’observer les mouvements de troupes sur la rive gauche de la Saône, le Colonel Lavalle utilisera comme poste d’observation la ligne de chemin de fer dominant la vallée entre Talmay et Essertenne et la mettra à profit pour des « reconnaissances ferroviaires ».

      Claudi emprunte aujourd’hui son illustration à Bombled. Cette reconnaissance ferroviaire de Talmay à Essertenne,  avouez qu’elle a vraiment un petit air de Guerre de Sécession !

https://www.benzinemag.net/2020/03/23/cine-classiques-le-mecano-de-la-general-le-genie-comique-de-buster-keaton/    

   

Novembre 1870, reconnaissances ferroviaires en Vallée de Saône.jpg

Novembre 1870, reconnaissances ferroviaires en Vallée de Saône.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 25 septembre 2021 (J+4665 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

 

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