4 SEPTEMBRE 1870 : RENTRÉE POUR LA RÉPUBLIQUE - du 3 septembre 2023 (J+5373 après le vote négatif fondateur)

 

Le 4 septembre 1870, le Second Empire tombait irrémédiablement sous les coups de l’invasion allemande et Gambetta proclamait la IIIème République.

La France sortait de l'ère impériale et l'Allemagne y entrerait bientôt, le 18 janvier 1871, dans la Galerie des Glaces de Versailles.

Ce 4 septembre 1870 annonçait aussi la promesse d’un retour pour Victor Hugo, le poète exilé.

Napoléon III déchu, Victor Hugo, son ennemi juré depuis le coup d’état du 2 décembre 1851, boucherie que le poète avait relatée en traits sanglants dans son ouvrage Histoire d’un crime, pouvait enfin rentrer dans son pays après un long exil.

4 septembre, pour Victor Hugo, date fatidique du calendrier !

En effet, 27 ans auparavant, le 4 septembre 1843, la mort par noyade de sa fille Léopoldine avait cruellement endeuillé le poète, et assombri sa vie pour de longues années.

En 1872, Victor Hugo, publiait, en forme de calendrier, un recueil de poèmes intitulé L’année terrible. En 12 chapitres correspondant à 12 mois, d’août 1870 au mois de juillet 1871, le poète y relatait en vers sa vision de la guerre de 1870-71, cette « année terrible ».

Le déclenchement de la guerre de 1870-71 par la déclaration de guerre de la France à la Prusse est le résultat d’un terrible imbroglio diplomatique manigancé par le Chancelier Bismarck.

Trop compliqué pour nous ! S’il en présente quelques aperçus de l'histoire, notre blog ne prétend pas être un livre d’histoire.

Pour résumer en gros et en bref cette sombre péripétie, nous aurons donc recours à la poésie et à l’image.

Dans le chapitre « septembre » de L’année terrible Victor Hugo nous apporte un concours providentiel, et nous donne un excellent résumé en vers de l’affaire :

 

« Oui, Bonaparte est vil, mais Guillaume est atroce

Et rien n’est imbécile hélas, comme le gant

Que ce filou naïf jette à ce noir brigand

L’un attaque avec rien ; l’autre accepte l’approche

Et tire brusquement la foudre de sa poche ;

Ce tonnerre était doux et traître, et se cachait.

Leur empereur avait le nôtre pour hochet.

Il riait : Viens petit. Le petit vient, trébuche,

Et son piège le fait tomber dans une embûche. »

 

Remarquons que, rentré en France, le poète n’a rien perdu de son aversion pour Napoléon III qualifié au passage de « vil » et de « filou naïf », voire d’ « imbécile ».

Signalons en passant une licence poétique de Victor Hugo dans ce vers : « Leur empereur avait le nôtre pour hochet. »

Si Napoléon III a bien été le jouet des manigances prussiennes, il faut noter en revanche qu’au moment du déclenchement de la guerre, Guillaume, quant à lui, n’était pas empereur, mais seulement roi de Prusse, il deviendra Empereur d’Allemagne le 18 janvier 1871, comme nous l'avons vu plus haut après l’écrasement militaire de la France.

En contemplant le mobilier urbain de notre bonne ville, Claudi ne peut s'empêcher de se remémorer que l'écrasement du Grand Napoléon avait nécessité d'autres moyens que celui du Petit.

À propos du Petit, il a tiré de ses archives une caricature du temps plutôt évocatrice, qui lui a semblé un assez bon pendant aux vers de Victor Hugo.

 

   Le défi de Napoléon  à Guillaume qui fit tomber l'Empire

Le défi de Napoléon à Guillaume qui fit tomber l'Empire

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 03 septembre 2023 (J+5373 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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