NAPOLÉON D’AUXONNE À LA POLOGNE (4) - du 21 juillet 2022 (J+4964 après le vote négatif fondateur)

Dans le précédent épisode nous avions examiné pourquoi l’Empereur, et son armée, avaient pris leurs quartiers de février à juin 1807 à l’intérieur d’un quadrilatère restreint entre Vistule et Passarge, avant de reprendre leur offensive contre l’armée russe.

NAPOLÉON D’AUXONNE À LA POLOGNE (3) - du 16 juillet 2022

Comme annoncé, nous donnerons à présent un aperçu des conditions de vie de l’Empereur et de son armée dans leurs quartiers d’hiver et de printemps entre Vistule et Passarge. Nos lecteurs curieux (happy few qui ne sont pas légion dans la chaleur de l’été !) pourront se référer à nouveau à la carte que nous avions déjà diffusée à leur intention.

En matière de sources, nous nous référerons encore une fois au premier tome de la monumentale Histoire de l’Empire d’Adolphe Thiers, dans sa version illustrée (Paris, Lheureux, 1865), ainsi qu’à la correspondance de l’Empereur.

Arrivé à Osterode depuis quelques jours, Napoléon écrit à l’Impératrice Joséphine, qu’il n’a pas vue depuis de longs mois et qui mène, loin de son impérial époux, la vie parisienne : « Je suis dans un mauvais village, où je passerai encore bien du temps : cela ne vaut pas la grande ville ».

Évoquant pour sa part l’activité débordante de l’Empereur à Osterode, Thiers souligne par ailleurs la rusticité de son séjour  : « C’est du petit bourg d’Osterode que Napoléon ordonnait toutes ces choses.[…] Napoléon avait voulu donner l’exemple de la résignation en restant au milieu d’eux. Les officiers de chaque corps envoyés à Osterode pouvaient dire qu’ils ne l’avaient pas trouvé mieux établi que le dernier d’entre eux » (p. 405 ). Et plus loin : « Telle est la multitude d’objets dont il s’occupait dans le bourg d’Osterode, vivant dans une espèce de grange, d’où il contenait l’Europe et gouvernait son Empire » (p. 407 ).

La résignation spartiate de l’Empereur en matière de confort lors de son séjour à Osterode ne pouvait toutefois convenir aux visites et aux ambassades qu’il devait recevoir. L’Empereur quitta donc Osterode à la fin mars.

Thiers évoque le fait en ces termes : « On avait fini par lui trouver à Finkenstein [à une trentaine de kilomètre à l’ouest d’Osterode, comme Dijon à l’ouest d’Auxonne !] une demeure plus convenable [...] dans laquelle il avait pu se loger avec son état-major et sa maison militaire. Là comme à Osterode, il était au centre de ses cantonnements, et en mesure de se rendre partout où sa présence était nécessaire » (p. 407)

Visiblement réjoui de ce nouveau logis, Napoléon écrivait à Joséphine le 2 avril : « Je viens de porter mon quartier dans un très beau château, dans le genre de celui de Bessières, où j’ai beaucoup de cheminées ; ce qui m’est fort agréable, me levant souvent la nuit ; j’aime à voir le feu. »

Un ouvrage allemand parut en 1906 sur le sujet : Dr Erich JOACHIM, Napoleon in Finckenstein, Berlin, Behrend, 1906.

La critique française sous la plume de J.-E. Driault, parue à l’époque dans la Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, et dont nous donnons ici un extrait, n’est pas franchement élogieuse :

« Ce petit livre luxueusement édité a été rédigé sur la demande du Comte de Dohna, propriétaire du château de Finckenstein ; il est précédé d’une préface du Comte de Dohna qui y rappelle les noms de quelques personnages de la famille : en somme c’est un pieux souvenir consacré à un monument [sic ndlr : l’auteur a sans doute voulu dire moment] historique qui rendit le château de Finckenstein plus illustre même qu’il ne l’avait été par un séjour antérieur du grand Frédéric. Il n’y a ici aucune révélation sensationnelle... »

Il y a sans doute une pointe d’anti-germanisme dans cette critique, mais force est d’avouer que la dernière phrase citée peut s’appliquer à nombre de publications napoléoniennes...

Et notre article n’échappe certainement pas à la règle !

Le château de Finckenstein a subi, depuis, les dévastations de la Seconde guerre mondiale. En bon documentaliste, nous proposons à nos lecteurs l’« avant », tel que le connut Napoléon, et l’« après » qui subsiste à présent.

Nous devrions terminer la présente série « NAPOLÉON D’AUXONNE À LA POLOGNE » dans notre prochaine publication qui devrait aborder un sujet inédit à caractère médical.

Les considérations relatives à l’histoire médicale ne sont pas rares dans les archives de notre blog...

ALBUM « Cahiers de vacances à Charmoy-City, vaccination et histoire »   

Claudi, en cette période de canicule et d’incendies, nous conduit sans pitié au coin du feu avec l’Empereur.

D'Auxonne à la Pologne, au coin du feu avec Napoléon.jpg

D'Auxonne à la Pologne, au coin du feu avec Napoléon.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 21 juillet 2022 (J+4964 après le vote négatif fondateur)

Visions d’histoire

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